Le groupe
Biographie :

Disconnected est le projet imaginé par Adrian Martinot, connu pour son travail au sein de Melted Space. Les principales influences du groupe se situent quelque part entre Alter Bridge, Gojira, ou encore Deftones. Le côté ambiant de la musique le dispute à la lourdeur des riffs, surplombé par un chant anglais versatile qui allie lignes de voix claires et saturées. Outre Adrian Martinot (guitare lead / Melted Space), le projet réunit Ivan Pavlak (chant / Heavy Duty), Romain Laure (basse), Florian Mérindol (guitare) et Jelly Cardarelli (batterie). Le groupe entre en studio dès Octobre 2017 pour enregistrer son premier album avec François- Maxime Boutault (Behemoth, Loudblast, Dagoba...). Le premier album "White Colossus" sort en Mars 2018 chez Apathia Records. Quatre ans plus tard, "We Are Disconnected" sort en autoproduction.

Discographie :

2018 : "White Colossus"
2022 : "We Are Disconnected"


Les chroniques


"We Are Disconnected"
Note : 16/20

Après la bonne surprise "White Colossus" en 2018, Disconnected remet le couvert avec "We Are Disconnected" et une pochette aux airs cyberpunk / synthwave. On retrouve pourtant bien ce mélange de metal moderne, de metal progressif et de rock bien groovy et accrocheur et vu l'efficacité de la bête sur le premier album, c'est avec plaisir que l'on va se plonger dans ce nouveau méfait !

Disconnected ne perd pas de temps et "Life Will Always Find Its Way" va dans le vif du sujet avec de bons gros riffs puissants et syncopés et ces fameuses mélodies qui accrochent instantanément l'oreille. Une fois de plus, les lignes de chant d'Ivan Pavlakovic sont inspirées et son chant partagé entre la voix claire et quelques cris fait toujours mouche. "King Of The World" va flirter sur les terres du djent et une fois de plus si vous n'êtes pas réticents aux sonorités modernes, vous constaterez vite que ce morceau envoie du bois dans le genre. Comme précédemment, le metal du groupe est très moderne et mélodique et les gros bourrins peuvent déjà fuir à toutes jambes, la musique de Disconnected a peu de chance de leur parler puisque les mélodies ont des airs radio friendly qui ne manqueront pas de leur hérisser le poil. Ce qui est bien dommage parce qu'en matière d'efficacité le groupe n'a pas de leçon à recevoir et quand il ne nous concasse pas les tympans avec de gros riffs puissants ou de gros tapis de double grosse caisse, il nous balance des mélodies lumineuses et sacrément bien troussées. D'ailleurs, on trouve dans les influences citées par le groupe un certain Avenged Sevenfold dont je n'ai jamais aimé la musique (j'ai toujours trouvé que leurs influences s'entendaient de manière trop flagrante pour être poli), ce qui prouve si besoin en était que Disconnected a des arguments pour séduire les plus réticents. À condition bien sûr de ne pas être allergique au metal moderne et aux mélodies très accrocheuses, si vous recherchez du gros poilu qui tache vous n'êtes clairement pas à la bonne adresse.

Bon, j'avoue que j'aurais personnellement placé la ballade "Your Way To Kill" un peu plus loin dans l'album pour ne pas prendre le risque de faire retomber la pression, mais comme l'a dit un jour un grand philosophe : "les avis c'est comme les trous du cul, tout le monde en a un". Quelques sonorités orientales se font entendre sur "I Fall Again" qui se fait lui aussi moderne et puissant avec de bons gros riffs de bûcheron et toujours ces lignes de chant mélodiques qui se partagent le micro avec quelques parties de chant plus rageuses. On passe d'une ambiance à l'autre au fil des morceaux avec par exemple le très américain "That's How I'll Face The End" qui pourrait largement passer sur les ondes dudit pays et un "Primal Rage" plus sombre et rageur qui enchaîne sans la moindre transition. L'album se termine sur les presque huit minutes de "A World Of Futile Pains" qui nous sort quelques sonorités électroniques du plus bel effet pour un morceau comme d'habitude percutant et accrocheur, mais ça vous l'avez bien compris maintenant. Ajoutez à ça une production aux petits oignons qui donne une fois de plus un son clair et puissant et vous avez tout ce qu'il faut pour faire un album efficace et direct. Si plusieurs morceaux tournent autour des cinq minutes, "We Are Disconnected" ne fait pas de détours pour autant et garde une approche directe justement sans jamais oublier les mélodies qui trouvent toujours un moyen de se frayer un chemin dans votre crâne. L'équilibre entre groove, puissance et accroche mélodique est toujours aussi bien géré et ce nouvel album se montre tout aussi percutant que son prédécesseur.

Si "White Colossus" vous avait parlé avec ce mélange de metal moderne, de rock et de légères touches progressives, vous pouvez foncer les yeux fermés et les oreilles ouvertes sur "We Are Disconnected". Le groupe y suit la même voie en affinant encore la formule et l'album garde la même efficacité, la même accroche et la même patate que son prédécesseur.


Murderworks
Juin 2022




"White Colossus"
Note : 16/20

Nouveau venu sur la scène française, Disconnected nous envoie son premier album "White Colossus" pour une musique qui s'annonce à cheval entre le metal moderne et l'esprit catchy du rock. Voyons de suite si le mélange tient ses promesses et si l'efficacité est de mise.

"Living Incomplete" ouvre le bal avec un d'entrée de jeu un passage bien touffu et technique qui nous balance un déluge de notes dans la tronche sur fond de gros son qui tache pour ensuite enchaîner avec un passage effectivement bien plus direct et accrocheur. Le refrain mélodique en chant clair enfonce encore plus le clou en nous balançant des mélodies et lignes de chant qui nous rentrent dans le crâne facilement et ont bien plus de mal à en ressortir. On sent bien l'esprit rock dans certains riffs très directs, relativement simples dans le sens où ils vont à l'esentiel. Les passages les plus techniques permettent quant à eux de faire un lien avec les influences les plus modernes et j'avoue que l'ensemble fonctionne plutôt bien. Les morceaux sont puissants et accrocheurs, l'alternance chant hurlé - chant clair suit parfois le code couplet agressif puis refrain chanté que l'on connaît bien mais les lignes de chant sont bien trouvées et inspirées donc il n'y a aucune raison de se plaindre. Petit détail étonnant : les morceaux flirtent souvent avec les cinq ou six minutes malgré leur côté très accrocheur. Une preuve que les influences du groupe sont variées et qu'il veut prendre le temps de créer des morceaux certes relativement directs et agréables à l'oreille mais aussi les doter d'une certaine profondeur qui nous donnera un goût de reviens-y. Bien évidemment, "White Colossus" ne s'adresse pas aux gros bourrins qui ne veulent que des gros riffs de bûcheron et une agression continue, car si Disconnected ne rechigne pas à rentrer dans le lard, les mélodies ont quand même une grande place dans sa musique.

"For All Our Sakes" nous balance quelques sonorités orientales en début de morceau avant de partir sur un bon gros metal qui tache avec des riffs de bûcheron pour le coup, un contraste intéressant qui ajoute encore de la variété à un album qui n'en manque pas. Même si le ton sera sûrement un peu trop soft pour les amateurs d'extrême l'album est riche, différentes sonorités s'entrecroisent et le groupe propose un équilibre plutôt bien senti entre l'agressivité et la mélodie. Certains morceaux comme "Feodora" ou le morceau éponyme sont même très mélodiques et posés, délivrant un metal plus atmosphérique et planant. Sur "Feodora", on pourrait même presque sentir du Muse sur ses morceaux les plus aériens, de quoi hérisser les poils des gros bourrins. Pour ma part, je n'y vois aucun inconvénient, les morceaux de "White Colossus" sont inspirés et bien foutus, ils accrochent l'oreille facilement et les cinquante minutes de l'album passent toutes seules. D'ailleurs, il y a fort à parier que tout ça doit très bien passer sur scène, ce côté rock très accrocheur qui parcourt la totalité de l'album garantit un impact maximum. Si le niveau technique est élevé (quand on a Aurélien Ouzoulias dans ses rangs, en général c'est qu'on n'est pas des manchots), le groupe n'en profite pas pour en mettre plein la vue et ne sert de cette technique que quand les morceaux l'exigent, pour dynamiser un peu le tout et durcir un peu le ton de temps en temps. Niveau production, pas de surprise, ça sonne gros, puissant, clair, bref on entend parfaitement tout le monde et le son correspond parfaitement au style pratiqué.

Un premier album prometteur qui présente un metal accrocheur, moderne, technique, mélodique et assez varié. On va surveiller la suite avec un intérêt certains mais en attendant, ne vous privez pas de vous remettre "White Colossus" dans les esgourdes.


Murderworks
Août 2018


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/disconnectedmetal