Le groupe
Biographie :

Ettore Rigotti fonde Disarmonia Mundi le premier mois de l'année 2000. Après plusieurs essais, le groupe sort son premier album, "Nebularium", produit par Ettore dans son propre studio. À l'époque le groupe était composé de : Benny Bianco Chinto, Ettore Rigotti, Simone Palermiti et Mirco Andreis. Le groupe réussit à signer un contrat avec Self et CD-Maximum pour le marché italien et russe. Malheureusement, suite à plusieurs problèmes avec certains membres, le groupe est très ralenti pour enregistrer leur prochain album. Les seuls "survivants" sont Ettore Rigotti et Mirco Andreis. Ils sont rejoints par un nouveau chanteur, Claudio Ravinale et ensemble ils commencent à travailler sur de nouvelles bases. L'ex-chanteur Benny Bianco Chinto écrit de nouvelles chansons. Au final, Disarmonia Mundi signe un contrat avec Scarlet Records. Déterminés à vouloir sortir un nouvel album autoproduit, le groupe commence à réenregistrer avec du nouveau matériel dans le studio de Ettore. Peu après ils entrent en contact avec Björn "Speed" Strid (Soilwork / Terror 2000) qui est très intéressé par leur musique. L'idée d'une collaboration était d'abord une farce mais devient réelle quand Speed rejoint le groupe pour enregistrer le chant sur un nouvel album "Fragment Of D-Generation". Speed apparaît depuis sur les albums "Mind Tricks" (2006), "The Isolation Game" (2009) et "Cold Inferno" parus chez Coroner Records.

Discographie :

2001 : "Nebularium"
2004 : "Fragments Of D-generation"
2006 : "Mind Tricks"
2009 : "The Isolation Game"
2015 : "Cold Inferno"


Les chroniques


"Cold Inferno"
Note : 14/20

Les Italiens de Disarmonia Mundi sont de retour six ans après "Isolation Game" avec leur cinquième album "Cold Inferno". Le chanteur de Soilwork Björn "Speed" Strid collabore avec Disarmonia Mundi depuis de nombreux albums maintenant, puisqu’il a fait sa première apparition en tant que guest au sein du groupe dès 2004 sur "Fragments Of D-Generation". On le retrouve également sur cet album en tant que guest sur quelques titres. Sa participation a permis au groupe de se faire un peu mieux connaître de par le monde grâce à la notoriété de Speed et de Soilwork, l’un des groupes phares de la scène death mélodique suédoise. Les avis ont été partagés sur les précédents opus de Disarmonia Mundi, recevant aussi bien un bon accueil de la presse ou du public que des avis plus mitigés des sorties musicales du groupe. Le tandem Ettore Rigotti – Claudio Ravinale reste inchangé, identique depuis les débuts du groupe malgré quelques changements de line-up, évoluant plus en tant que duo que groupe à part entière si l’on peut dire. En effet, c’est Ettore Riggotti qui s’occupe de tout ici, que ce soit au niveau du chant clair et des instruments (batterie, claviers, basse et guitare), qu’au niveau de l’enregistrement, du mixage et du mastering de l’album, effectué dans son propre studio The Metal House à Turin. Claudio Ravinale gère quant à lui les parties de chant extrême et les guitares. L’album est sorti en Juin 2015 chez Coroner Records. Après ces quelques lignes de présentation, voyons à présent ce que vaut ce "Cold Inferno" côté musique.

On commence l’écoute avec "Creation Dirge" qui démarre sur une intro orchestrale avant d’enchaîner sur un thrash / death brutal aux allures de metal moderne, avec le chant hurlé de Claudio Ravinale ponctué par le chant clair de Ettore Rigotti sur les parties de refrain, voix auquel il m’est difficile d’accrocher à première écoute. Les guitares sont énervées, la batterie tabasse et blaste à tout va, un premier titre violent et qui en met plein les oreilles. Les soli de guitares et les riffs mélodieux en milieu de piste ainsi que le chant clair apportent toutefois de la mélodie à l’ensemble. Stormghost a un côté death mélodique et metal moderne avec son chant particulier et ses sonorités un peu futuristes, n’étant pas sans rappeler le In Flames des années 2000 à l’époque de "Reroute To Remain". Il n’en reste pas moins un titre assez accrocheur à la rythmique efficace. "Behind Closed Doors" sonne très death mélodique de par ses riffs de guitare et sa rythmique, les soli de guitare mélodiques sont également plus nombreux, ajoutant de l’efficacité à l’ensemble du morceau. Björn "Speed" Strid apparaît en guest sur ce titre, accompagnant le chant clair de Ettore qui lui intervient sur la majorité des morceaux. Coffin sonne assez commercial de par le chant clair de Ettore Rigotti et son refrain "passe partout", aux allures de "hit". Certains riffs de guitare et le chant extrême ajoutent quant à eux un aspect metalcore au titre, certaines parties de chant étant propres au genre. En dehors de cela, la rythmique et les parties de solo à la guitare se veulent tout de même mélodiques et restent proches du style death mélodique, et le chant guttural de Claudio ainsi que la batterie qui frappe vite et fort ajoutent de la puissance et de la violence à l’ensemble. Un titre qui manque malgré tout un peu d’originalité par rapport à ce que l’on peut entendre un peu partout de nos jours mais qui reste efficace et accrocheur. "Oddities From The Ravishing Chasm" se démarque des autres titres de par sa durée. En effet, il s’étend sur pas moins de sept minutes. Un titre tout de même un peu semblable aux précédents de par ses parties de guitares et de solo mélodiques, le chant clair de Ettore Rigotti toujours présent sur les refrains, et le côté death mélodique associé aux parties violentes du chant hurlé de Claudio et de la batterie toujours aussi brutale et puissante.

On arrive à présent à mi- écoute de l’album avec "Slaves To The Illusion Of Life". Un titre à la fois violent et rapide de death mélodique avec sa batterie à la frappe ultra rapide et ses parties de guitares très énergiques et efficaces, accentuées par un solo de guitare mélodique autour des 2’30’’, sans oublier les parties de chant hurlé de Claudio. Des sonorités plus "futuristes" voire metalcore par moments, ponctuées par la voix claire sur les parties de refrains aux allures trop commerciales ici à mon goût, ajoutent un côté metal moderne à l’ensemble du morceau, efficace mais qui n’apporte rien de nouveau. "Blessing From Below" évolue différemment de ce que l’on a pu entendre auparavant, et se veut plus orientée thrash / death mélodique, avec ses riffs incisifs et rentre-dedans, sa batterie rapide et puissante, malgré le chant clair qui intervient toujours sur les refrains. C’est rapide, brutal, mélodique, puissant, plutôt efficace dans l’ensemble, on aime. "Magma Diver" suit un peu le même schéma que la piste précédente, et voit ici encore Björn "Speed"Strid intervenir au chant en tant que guest sur ce titre, qui se rapproche de ce que l’on peut entendre habituellement dans le metal extreme scandinave. Un titre sans temps mort, qui en met plein les oreilles, que ce soit au niveau de la batterie qui bourrine à fond, ou des parties de guitares et de soli nombreux et mélodiques à la rythmique accrocheuse. Seul le chant clair gâche un peu l’ensemble, il m’est difficile d’accrocher à ce type de voix ici, dommage. "Clay Of Hate" figure parmi les meilleurs titres de l’album. Certes il est ultra brutal et rapide, ne laisse pas le temps de souffler, mais le chant hurlé de Claudio s’associe parfaitement aux parties de guitares et aux mélodies que l’on entend tout au long de la piste, voilà un titre ultra efficace et puissant qui relève l’ensemble de ce que l’on a pu entendre jusqu’à présent. L’écoute se termine sur "Toys Of Acceleration", tout aussi violent et rapide que les trois pistes précédentes, avec toutefois ce côté metal moderne que l’on retrouve à nouveau ici de par certains vocaux et certains passages au clavier notamment, que l’on peut entendre dans le metalcore et moderne. Le titre se termine sur quelques notes de guitare acoustique qui clôt l’album avec plus de douceur et de mélodie.

"Cold Inferno" est un album brutal, sans temps mort, qui en met plein les oreilles de par le chant hurlé, les parties de guitare et de batterie qui s'entremêlent et se superposent sans s'arrêter, la batterie blaste et tabasse sur certains morceaux. Heureusement, le chant clair et les parties solo de guitares ajoutent un aspect mélodique qui aère un peu le tout face à cette déferlante de brutalité. La production et le son sont puissants, les titres se veulent efficaces, les riffs percutants, rentre-dedans. Malgré quelques titres aux sonorités un peu trop modernes et aux refrains trop commerciaux, Disarmonia Mundi nous offre un album de bonne facture, bien produit, l’ensemble est cohérent et bien composé, les différents parties musicales et vocales s’associent bien entre elles, un album à découvrir pour ceux qui aiment le death metal moderne et mélodique, mais qui risquerait cependant de décevoir les puristes du melodeath scandinave comme il se faisait encore dans les années 90, début 2000.


Grouge
Septembre 2015




"The Isolation Game"
Note : 14,5/20

Je m'étais dit qu'après un "Mind Tricks" largement en dessous d'un "Fragments Of D-Generation", je me lasserais d'un nouvel album et que l'orientation que Ettore Rigotti, acteur principal de Disarmonia Mundi, était mauvaise car trop commerciale. En effet alors que le premier album de Disarmonia Mundi était sincère comme tout premier album, on avait eu une confirmation du talent d'écriture du sieur sur le second et c'était la déception qui était survenue sur "Mind Tricks" car le groupe avait opté pour trop de mélodies pompeuses, trop d'enchaînements classiques, trop de chant clair calculé et prévisible.

C'est donc avec curiosité que j'ai abordé ce nouvel album qui a mis quelques trois années à venir. Evidemment on retrouve encore Claudio Ravinale au chant avec bien sûr Björn "Speed" Strid en guest vocal qui commence à faire du long terme puisque c'est la troisième fois qu'il participe à un album de Disarmonia Mundi. Peut-être qu'un jour Claudio Ravinale en sera vexé et qu'un des deux quittera le groupe qui sait ? En attendant , "The Isolation Game" est finalement un album qui revient en force, car Ettore Rigotti a fait marche arrière par rapport à "Mind Tricks", il est revenu vers des errements antérieurs en gardant son death mélodique, mais évitant les pièges de la pop, pour nous redonner son côté plus agressif de "Fragments...".

C'est avec le tout premier morceau "Cypher drone" que la déferlante agressive se matérialise, bien sûr que la signature de Ettore est toujours là, à savoir un death mélodique proche des Soilwork et la voix de Speed est également ici pour le rappeler : mais ce premier morceau est annonciateur d'une excellent album avec des passages ultra violents en début de chanson, s'approchant d'un Fear Factory / Divine Heresy, sauce Disarmonia Mundi. Le groupe garde encore sa propre identité, mais on sent bien que Ettore veut effacer l'aspect mielleux qu'il y avait sur l'album précédent. C'est de la pure rage qui sort de ce premier titre, vraiment fantastique, même les chorus de Speed sont proches d'une Soilwork "haute definition".

Les morceaux suivants sont de même facture, un death mélo, Disarmonia Mundien, en recette classique à savoir rythmiques rapides mais bombardées, avec un refrain au chant clair alternant avec celui de Claudio. Rien de très inventif de ce côté là, mais comme je le soulevais, une accélération et une agressivité bien présente pour redorer un blason qui s'était terni. En écoutant avec du recul on se rend peut-être compte que les titres comme "Perdition Haze" sont très proches d'un "Stabbing The Drama" de Soilwork alors que certains sont plus speed, plus brutes. Les sonorités modernes en guise de démarrage de chansons comme sur "Cypher Drone" ou "Stepchild Of Laceration" offre un truc plus frais que par le passé, je parle des samples ou claviers, un peu à la manière de Mors Principium Est.

Dans l'ensemble, avec 13 titres Disarmonia Mundi confirme son talent, ses guitares mélodiques et une dynamique impressionnante. On notera qu'en plus de Speed, Olof Mörck de Nightrage est venu offrir ses talents sur certains solos. "The Isolation Game" est certainement l'album le plus brutal, sans perdre un certain groove, que Disarmonia Mundi ait put écrire, notamment lorsqu'on s'attarde sur "Blacklight Rush" qui dépote à un point que même un chevelu en perdrait sa moumoute. Mais n'allons pas non plus se dire que tout est violence sur cet album, un petit morceau instrumental de toute beauté vient pointer le bout de son nez pour nous permettre de respirer un peu, il s'agit de "Glimmer". Je terminerai par dire que du côté de la pochette également c'est pari réussi car cette fois-ci Disarmonia a bénéficié d'une véritable pochette digne de ce nom et pour le coup pas mal du tout. Une album qui devrait plaire à pas mal de monde c'est sûr...


Arch Gros Barbare
Février 2010


Conclusion
L'interview : Ettore Rigotti

Le site officiel : www.disarmoniamundi.com