Le groupe
Biographie :

Distillant un screamo-hardcore, les gars de Direwolves, originaires de Lorient, propose une première démo en 2011 : "MMXI". Après avoir signé chez l’incontournable Throatruiner, le groupe pose une pierre de plus à son édifice fin 2012 avec "Me From Myself. To Banish". L'album "Aegri Somnia" suit en Mars 2014, toujours chez Throatruiner Records.

Discographie :

2011 : "MMXI" (Démo)
2012 : "Me From Myself. To Banish" (EP)
2014 : "Aegri Somnia"


Les chroniques


"Aegri Somnia"
Note : 17,5/20

Après un premier EP prometteur en 2012, Direwolves ne s’est pas laissé le temps de refroidir avec un premier album en Mars 2014 intitulé "Aegri Somnia". La durée des morceaux n’excède pas les 3:25mn avec "Keep It Clear" en fin d'album, sinon on ne dépasse pas les 2 minutes et encore. Cet album, crust à l’extrème, doté d’une production simpliste mais efficace, donne la part belle à une voix omniprésente, et à des mélodies de guitare et des riffs destructeurs.

Entre post-hardcore et thrashcore crade, Direwolves ne laisse aucun répit et enchaîne les compositions toutes plus haineuses les unes que les autres et résolument construites pour un live destructeur. Les 11 titres s’avèrent un peu courts, on se prend à mettre "replay" à chaque fois que l’on arrive à la fin. Bien construits, ces 11 titres s’enchaînent à la perfection avec tout de même une petite perte de vitesse ou un tempo moins rapide sur les dernières pistes. Les premiers, violents et haineux, nous balancent une dose de guitare directement en injection dans le cerveau, ce qui, il est vrai, n’est pas pour nous déplaire.

Direwolves ne se place pas dans une révolution musicale, mais n’est pas non plus un suiveur lambda. Dans un univers post-hardcore, il va placer ses idées tout en s’appuyant sur des références fortes. Certes le groupe peut s’avérer manquer de basse sur le fond mais il continue, avance et perce, et force le respect par cette capacité à se construire véritablement une identité avec ses propres mélodies et ses envies de hardcore, de crust et de ferraillage à tout va !

Direwolves s’écoute non pas doucement mais avec les fenêtres grandes ouvertes (oui, il fait beau, ça aide) et les cheveux qui tournent. Direwolves ne s’écoute pas une seule fois sinon tu n’auras pas compris certaines subtilités mais s’écoute pratiquement en boucle jusqu'à ce que tes oreilles saignent et ton cerveau ne soit plus qu’une bouillie infâme. Non, Direwolves n’est pas une pâle copie de X ou Y, non ce ne sont pas les plus violents de leur label, mais ils construisent un univers, et après un EP quelque peu en deça avec des promesses et des déceptions, Direwolves lâche ce qu’il a sous le pied…

On s’attend à ce qu’il y en ait encore et que toute la pleine mesure de ces 11 titres express s’expriment en live. Ce n’est pas la puissance qui nous arrive en plein face qui est la plus intéressante mais bien cette litanie tenace qui prend à la gorge. Cette construction des morceaux à la fois mélodique et puissante en devient addictive. Bravo !


Sam
Juin 2014




"Me From Myself. To Banish"
Note : 18/20

Pas la peine de tortiller du cul pour chier droit, le logo de Throatruiner est devenu un gage de qualité, ce que mes oreilles vont engloutir devrait être à la hauteur de leur faim. Direwolves propose tout d’abord un artwork en noir et blanc, sombre, à la fois graphique et dérangé, bref, dérangeant. Mais même si cela ferait un chouette poster à afficher je ne sais où dans un appartement c’est bien la musique qui nous intéresse et là, on a carrément envie d’en faire la sonnette (de l’appartement ! Il faut suivre un peu !).

Si la galette commence aussi lourde qu’une défaite avec "Growling Defeat", le morceau prend rapidement de la vitesse pour nous prendre d’assaut avec un hardcore rapide, sulfureux. Mais réduire Direwolves à cette brutalité serait triste puisque des sonorités screamo viennent ponctuer le skeud avec de mélancoliques mélodies et un chant à mi-parcours entre ce style et un hardcore plus classique. "Dialogue Of No Light" continue sur cette lancée et l’affichage des seulement seize minutes de musique donne envie de se rouler par terre comme un gamin capricieux. Etant donné que la claque au cul ne fonctionne plus chez moi, je me contente d’aborder "Reach This Hand" en essayant d’en savourer chaque seconde, ce que l’on fait aisément, la musique laissant le regard fixer le vide, toute la concentration étant dirigée vers les oreilles. Un petit côté punk s’invite même sur "Diving And Struggling". Comment ne pas être sous le charme de cette patte personnelle et de cette voix crue et puissante ? Ce n’est pas en découvrant "Me From Myself. To Banish" que nous allons trouver la réponse, ni "Relief" d’ailleurs, qui prend le relais de manière fluide et qui plante trois points d’exclamation pour achever ce disque.

Ces gars-là maîtrisent leur sujet aussi bien que Jean-Claude Van Damme maîtrise l’autodérision. Une force musicale énorme et une créativité purement et simplement séduisante. Je vous laisse à présent vaquer à vos occupations et m’en vais voir si ces joyeux lurons ont prévu de passer près de chez moi d’ici peu.


Kévin
Février 2013


Conclusion
Le site officiel : www.direwolves.bandcamp.com