Pour Noël, Dira Mortis revient avec un troisième album, intitulé "Ancient Breath Of Forgotten Misanthropy". Bien que créé en 1998 par Leszek Makowiecki (guitare), le groupe ne sortira que deux démos, un split et un EP avant de se séparer en 2004. La pause prend fin en 2009, et le line-up s’étoffe : Mscislaw (basse jusqu’en 2017 puis guitare, Abusiveness, Deivos, Ulcer, ex- Blaze Of Perdition, ex-Graveland) et Vizun (batterie, Abusiveness, Deivos, Ulcer, ex-Blaze Of Perdition, ex-Graveland, ex-Parricide, ex-Squash Bowels), ainsi qu’un nouveau vocaliste, qui sera remplacé par Kuba Brewczynski (Straight Hate, ex-Parricide) en 2020.

Une introduction sombre et oppressante nommée "Legions Heading For Eternity" nous ouvre lentement les portes de cet univers macabre. Quelques frappes nous parviennent, et on se sent observés, épiés, par quelque chose qui ne semble pas vivant. Puis "Worship The Terror Of Madness" nous écrase sans prévenir. Un titre massif de pur death metal auquel le groupe injecte des influences black, voir même thrash sur les leads, alors que cette masse sonore nous roule dessus. Le titre est très long, et permet au groupe de développer à la fois la lourdeur, mais également l’ambiance pesante de son death old school, tout comme sur "Sepulchral Maniac", un morceau qui pioche dans un death mélodique d’outre-tombe, mais également dans une rage nécrotique qui permet au groupe d’enchaîner les riffs à pleine vitesse surmontés d’un blast fou avec des passages plus épais, accompagnés d’un lead perçant ou de hurlements massifs.

"Twilight Of Divine Purgatory" est la suivante, et c’est à nouveau un son majestueux et gras qui frappe, permettant au groupe de proposer des sonorités à la fois prenantes et propices au headbang, tout comme des harmoniques cinglantes dignes d’un rituel de sang, tout comme sur "The Falling Majesty Of Abomination". Le titre est prenant, parfois mélancolique mais toujours très puissant. Le chant passe comme d’habitude de hurlements caverneux à screams viscéraux effrayants, puis les leads nous lacèrent à nouveau. "Forward To The Abyss Of Misanthropy" prend la suite, et la recette ne change pas : le groupe capte notre attention avec des riffs intéressants et parfois groovy avant de nous matraquer, faisant intervenir le chant, les leads et une bonne dose de puissance brute, pendant. Si le morceau peut sembler long, il nous écrase consciencieusement pendant toute sa durée avant de nous lâcher sur "The Altars Fall", une outro plus douce mais tout aussi sombre, qui clôt le rituel.

Pour être honnête, je ne connaissais Dira Mortis que de nom. Et quelle erreur d’avoir passé mon tour aussi longtemps… "Ancient Breath Of Forgotten Misanthropy" est d’une lourdeur effroyable, d’une puissance incroyable et d’une violence morbide démentielle, qui donne envie de se briser la nuque pour rejoindre l’armée de morts des Polonais !