Le groupe
Biographie :

Diocletian est un groupe Néo-Zélandais de black / death metal formé en 2004 par B. Southwell et L. Muir. "War Of All Against All" est leur second album après "Doom Cult", et il est sorti en Octobre 2010 chez Invictus Productions.

Discographie :

2007 : "Decimator" (EP)
2008 : "Sect Of Swords" (EP)
2009 : "Doom Cult"
2010 : "War Of All Against All"


La chronique


En 1986, Slayer sortait l’impétueuse coquinerie qu’était "Reign In Blood", considéré à l’époque comme l’album le plus violent existant ! Ceux qui n’étaient pas là à l’époque (moi compris) ne peuvent sans doute pas s’imaginer ce que l’on pouvait ressentir à l’écoute de cet album culte, à sa sortie. Les années passèrent, le grindcore, le death metal, le black metal et le metal industriel naquirent. Mais peut-on dire qu’il y eut un autre choc d’une telle ampleur depuis le règne de sang de l’assassin du thrash ? Allez, peut-être "Scum" et "Panzer Division Marduk". Mais jusqu’à aujourd’hui, les Californiens sont restés les dieux du metal extrême. Hélas, Kerry King n’a visiblement pas eu l’idée de réapprendre ces sensations de l’extrême aux jeunes. A la place, il préféré se raser le crâne pour y poser un béret basque et se mettre à la peinture. Slayer raconte d’ailleurs ses exploits dans leur dernier album de heavy metal atmosphérique intitulé "World Painted Blood".

Pourquoi pas ? Après tout, on sait tous aujourd’hui que les ricains sont des has-been. Après tout, les Etats-Unis ne sont-ils pas mis en échec depuis fin 2001 par un autre petit peuple ? Qui vous parle d’attentats ? Je veux juste dire que c’est Peter Jackson le maître du monde depuis cette date fatidique et la Nouvelle-Zélande est la première puissance mondiale :
- Economique (ils ont beaucoup de moutons et Peter Jackson a beaucoup de fric)
- Culturel (Le Seigneur des anneaux y a été tourné, ça veut tout dire.)
- Ecologique (ils ont de beaux décors)
- Militaire (on ne domine pas le monde sans la meilleur force de frappe et les Néo-Zélandais ont Diocletian)

Diocletian est un empereur Néo-Zélandais connu pour avoir bouffer l’enfer et avoir ensuite chié une pluie de météorites apocalyptiques sur les humains. Dans le ciel, on croyait distinguer une pluie de sang. Sinon, il s’amuse à guerroyer contre les soi-disant groupes de metal extrême à coup de petits génocides. Les vibrations sismiques de la basse au grondement satanique, tel Electric Wizard. La primitivité d’un Celtic Frost, la violence d’Anaal Nathrakh (sans les lignes mélodiques pompeuses, il va de soi) des riffs acérés à la manière d’Antaeus pour un rendu final que ne renierait pas Revenge mais avec trois différences qui font de Diocletian l’arme d’extinction massive que Revenge n’est pas.

Pour commencer, l’empereur n’a pas la mollesse d’un Revenge. Le terme vous choque ? Croyez-vous que l’on puisse dire qu’un rugbyman est imposant au côté d’un titan grec ? Non, ce ne sera qu’un gosse frileux et apeuré. Et bien là, c’est pareil. Deuzio, le destructeur s’est permis des morceaux doom. Bah oui, c’est bien beau de sortir des boules de feu de ses fesses et de les balancer sur tous ceux qui osent vivre devant le démon mais à force, on se fait chier. Alors, pour varier un peu, Diocletian écrase et broie lentement toute chose à coup d’enclume infernale. Sur "Might Is Right", l’empereur du mal écrase tout sur son passage d’un pas lent. "Fortress Of The Unconquerable" est un long poème rappelant "Synagoga Satanae" de Celtic Frost, en plus lourd et plus écrasant, en moins mélodique. Le morceau ce termine sur une longue dissonance de dark ambiant pour briser ce qui reste de l’auditeur : après la chaire écrabouillée, l’âme brisée.

Le dernier point est ce qui rend cette guerre de tous contre tous exceptionnelle à bien des égards : c’est le fait que les mots que je vais utiliser pour décrire la musique de Diocletian ne sont ni des exagérations, ni des métaphores. Cette musique est inhumaine et monstrueuse. Ecoutez "All Against All" ou "Nuclear Vomited" et leurs martèlements assassins accompagnés de ces rugissements bestiaux, monstrueux, inhumains, terrifiants même. Car avec un tel niveau d’inhumanité, la musique en devient presque effroyable. Gonflé par des basses qui explosent au niveau du cœur de l’auditeur, une saturation extrême maîtrisée et des souffles malsains répandus sur l’album, le dragon a neuf tête qui essaya jadis de gober le christ dont accoucha la vierge est de retour.

"War Of All Against All" est une arme terroriste. C’est la puissance de feu de l’armada de l’empire Néo-Zélandais. Elle réveille en nous le sadomasochiste que nous sommes, excité par ce cadeau de la mère de la souffrance. Si Diocletian est aussi bon sur scène que sur galette, nul doute qu’ils prendront le contrôle de la scène extrême. Diocletian est le compagnon que tout vrai fan boutonneux de musique extrême voudrait ajouter comme ami sur son Facebook. Sur cet album, les bombes tombent du ciel, le napalm nettoie les continents et le démon en fureur sur son trône commence sa guerre de l’Armageddon. Ce démon... c’est Diocletian, l’empereur Néo-Zélandais et seigneur de la guerre.


Robin
Octobre 2011


Conclusion
Note : 18/20

Le site officiel : www.myspace.com/diocletianband