Le groupe
Biographie :

Diabulus In Musica est un groupe de metal symphonique espagnol formé en 2006 et actuellement composé de : Zuberoa Aznárez (chant), Gorka Elso (claviers), Alexey Kolygin (guitare), Odei Ochoa (basse) et David Carrica (batterie). Après un premier album sorti en 2010, "Secrets", chez Metal Blade Records, "The Wanderer" sort en Mars 2012 chez Napalm Records. Le troisième album, "Argia", sort de nouveau chez Napalm Records, le 14 Avril 2014, suivi de "Dirge For The Archons" en Novembre 2016, et de "Euphoric Entropy" en Février 2020.

Discographie :

2010 : "‘Secrets"
2012 : "The Wanderer"
2014 : "Argia"
2016 : "Dirge For The Archons"
2020 : "Euphoric Entropy"


Les chroniques


"Euphoric Entropy"
Note : 18/20

Le metal symphonique n’a rien de nouveau. Que l’on retourne à ses débuts avec les premiers balbutiements de Theater Of Tragedy, Within Temptation ou Therion, pour ne nommer que ceux-ci, ou bien à son apogée d’aujourd’hui, le style n’a jamais été aussi en santé. Diabulus In Musica, venu directement d’Espagne, nous propose ici son sixième album complet et le groupe est clairement décidé à laisser sa marque.

Suite à une introduction plutôt sommaire comme mise en bouche, les hostilités sont immédiatement lancées sur l’efficace "Race To Equilibrum", morceau qui, du haut de ses 4:46 min, résume à lui seul tout ce que peut représenter la musique du groupe. On parle donc ici d’un power metal sous amphétamines, au dynamise nerveux, le tout accompagné d’orchestrations épiques et de guitares puissantes et rapides, à la tonalité bien grave et définie. Ajoutez à cela des voix claires somptueuses et des growls bien agressifd et vous savez d’ores et déjà que ce périple "Euphoric Entropy" ne sera pas banal.

Vous ne le savez sans doute pas, mais je suis un énorme amateur de metal espagnol, dans la langue d’origine. "Nuevo Rumbo", en plus d’incorporer également tout ce que j’ai décrit précédemment, est entièrement chanté en espagnol, ce qui lui confère un cachet unique. Que l’on qualifie un groupe d’apartenir au power metal ne le confine pas dans un carcan, et Diabulus In Musica fait exactement cela. L’exemple parfait réside en l’éclectique "The Misfit Swing" et son atmosphère théâtrale proche du cirque, non sans rappeler l’encore plus bizarre Diablo Swing Orchestra (j’ai rarement la chance de les nommer, du coup, je vous les conseillle fortement).

Qui dit metal symphonique dit production sans faille. Ici encore, Diabulus ne déçoit pas. D’ailleurs, ce qui frappe le plus sur cet album est la source de la puissance de leur musique. En effet, ce ne sont pas seulement les guitares ou la section rythmique qui assurent de la vigueur, mais bien le parfait amalgame des arrangements. Ainsi, plutôt qu’une section qui s’impose sur une autre, c’est la symbiose entre elles qui fait office de véritable robustesse. Contrairement à certains groupes qui apposeront sur leur chansons des effets orchestraux, sans plus, Diabulus In Musica s’est plutôt efforcé à forger dans le diamant brut des joyaux de power metal symphonique.

Il semble que le hasard fait bien les choses. En effet, mes dernières chroniques furent dédiées pratiquement qu’au metal symphonique, ce qui m’a permis malheureusement de mettre en lumière le changement drastique de style chez Within Temptation. Amateurs de la formation hollandaise des débuts, n’ayez craintes : "Euphoric Entropy" est la prescription toute désignée pour soigner cette plaie ouverte créée par la bande à Del Adel. Diabulus In Musica n’est pas seulement qu’un générique parmi tant d’autres. Le groupe se doit d’être considéré de prime abord quand il est question de metal symphonique de première qualité.


Mathieu
Juillet 2020




"Dirge For The Archons"
Note : 14/20

Diabulus In Musica nous présente son quatrième opus, "Dirge For The Archons", signé sous Napalm Records. Toujours soucieux de mêler musique classique et metal "moderne", selon leurs propos, on assiste donc à la nouvelle mêlée d’un orchestre aux mains de furieux riffs.

Un beau "Battle Of Atlantis" qui serait parfait pour illustrer une bande annonce d’un film fantastique, et nous voilà plongé dans l’univers des Espagnols La première chose qui me frappe est l’étrange ressemblance avec les derniers Epica, cependant "Earthly Illusion" s’appuie sur le même type de puissance, lourd, avec des chœurs à foison, et des chœurs qui se ressemblent. A croire qu’ils se partagent les chanteurs. On retrouve un refrain mid-tempo qui ne dénote aucune faiblesse, une litanie répétée encore et encore telle une incantation. Une entrée en matière plutôt efficace donc. J’aime beaucoup la musique de thème sur "Crimson Gale", juché entre heavy et thrash, le tout lié par la belle voix de Zuberoa. Le morceau oscille sur des passages très opéra et mélodiques, pour trancher sur des riffs plus brutaux tel un duel. On retrouve également quelques sonorités electro qui donnent une petite touche moderne au tout. "Ring Around Dark Fairies Carousel", justement, tranche dans le style avec ce son très opéra et solennel beaucoup moins thrash, limite jazz étrange à la Diablo Swing Orchestra. C'est prenant ! Il précède la douce ballade "A Speck In The Universe", qui est épurée, féérique, et qui passe bien. Un manque d’inspiration cependant entre "Hiding From You" et "The Voice Of You Dreams" qui sont bien similaires et, mis l’un après l’autre, cela accentue l’effet. La différence est que dans le premier on a une voix masculine mais globalement j’ai l’impression d’être dans le même morceau, dommage ! Hop, on change complètement d’univers avec une piste instrumentale en plein milieu, "The Hawk‘s Lament", qui n’apporte pas plus que ça, juste une petite parenthèse acoustique.

En bref, la production de ce nouvel album est très bonne, musicalement les instruments se complètent et façonnent leurs propres lignes entre eux. La rencontre du metal et de l’aspect opéra est également très bon, renforcé par le timbre lyrique de Zuberoa, et les chœurs tout le long de l’album. Cependant, gros bémol pour moi, on sent un manque d’inspiration : des sonorités trop proches de Epica, des morceaux qui commencent à se ressembler, notre attention s’effrite et il est difficile d’apprécier la fin de l’album. Avec la volonté d’un son plus propre et plus pro possible, la cohérence manque et l’univers créé finit par se perdre. Dommage car j’étais vraiment dedans… au début !


Fianna
Septembre 2018




"Argia"
Note : 17/20

Ce n’est pas parce qu’un groupe a, dans le passé, eu peine à vous marquer que les surprises ne peuvent être au rendez-vous. Cette théorie, Diabulus In Musica la prouve avec brio grâce à son excellent nouvel album : "Argia".

Après une introduction tout en douceur, nous sommes plongés dans le vif du sujet avec un "From The Embers" entraînant. Le metal symphonique vous paraît dépassé ? Vous avez l’impression que le schéma voix-claire-féminine-en-dualité-avec-voix-hurlée-masculine se répète sans cesse, jusqu’à en perdre puissance et intérêt ? Diabulus In Musica compose, et surtout exécute tellement bien ses idées que les morceaux sortent fructueux, sans aucun pépin à jeter. De la force du moderne "Mechanical Ethos" à la douceur de "Indigo", les Espagnols prouvent qu’ils sont capables de jouer sur différentes humeurs avec succès, sans compromettre leur qualité, que du contraire !

Les influences doucement médiévales ("Maitagarri") apportent une fraîcheur délicate, tandis que les chœurs et leur travail remarquable contribuent à ce sentiment de puissance un peu grandiloquente, mais jamais pompeuse. Et lorsque la chanteuse Zuberoa Aznárez se montre en si belle forme, il n’y a plus grand-chose qui pourrait venir contrarier le plaisir. Elle ne s’est jusqu’à présent jamais montrée aussi convaincante, malgré son timbre déjà maîtrisé et ô combien agréable ! Sur "Argia", vous passerez d’un chant clair cristallin à une voix lyrique de toute beauté, comme vous pourrez l’écouter sur "Healing".

And last but not least, comme disent les Anglophones, Diabulus In Musica a compris qu’un invité, c’est bien, mais être capable d’en exploiter les plus belles qualités, c’est encore mieux ! De ce fait, vous entendrez la douce Ailyn (Sirenia), dont même la langue maternelle est utilisée dans toute sa splendeur, lors d’un "Furia De Libertad" enchanteur. Thomas Vikström (Therion), lui, ne manquera pas de vous transporter vers des sphères théâtrales grâce à sa performance majestueuse sur le superbe "Encounter At Chronos’ Maze".

Je me répète : Diabulus In Musica n’a jamais autant resplendi. "Argia" pourrait marquer un tournant dans la carrière du groupe. Vu la qualité incontestable du disque, c’est tout le mal que je leur souhaite.


Gloomy
Avril 2014




"The Wanderer"
Note : 14/20

Diabulus In Musica : joli nom de groupe plutôt original. En lisant la fiche du groupe, le label classifie le groupe dans le domaine du metal gothique. Mais après plusieurs écoutes, je qualifierais plutôt le style de metal féminin symphonique. En effet, rien que l'introduction fait davantage B.O de film épique. Et quand on écoute la piste suivante, "Ex Nihilo", on écoute de bonnes grosses grattes rythmiques avec quelques passages de clavier. Le chant clair féminin s'accompagnant de choeurs dans les refrains me rappelle vaguement le groupe Wildpath et le chant masculin rauque l'accompagnant me rappelle furieusement Epica. Côté musical, on y sent aussi une très forte inspiration du groupe de Simone Simons et Mark Jansen, peut-être même un peu trop, au point de ne pas trouver quelque chose de vraiment personnel au groupe. Pour "Sceneries Of Hope" et "Blazing A Trail", c'est un peu la même histoire. A préciser que ces pistes restent tout de même d'excellente qualité et agréables à écouter mais il manque cet élément pour les démarquer. Puis, il s'ensuit une nouvelle partie sur l'album avec une introduction de piste ("Call From A Rising Memory"). Certaines des pistes suivantes se différencient notamment avec "Shadow Of The Throne" contenant uniquement un chant rauque masculin ou un duo masculin féminin avec chant clair ("Sentenced To Life"). Là aussi, ce n'est pas mauvais du tout au niveau des compositions et très bon au niveau de la qualité sonore, mais le problème qui continue à perdurer est le manque d'accroche et de personnalité du groupe. Par moments, j'ai trop l'impression d'écouter un sous-Epica et là, ça casse tout. Dommage car le groupe possède la technique, le son mais pas encore assez le potentiel pour pouvoir s'imposer. Cependant, le groupe possède de quoi plaire mais a besoin encore de se développer.


JU
Juin 2012


Conclusion
L'interview : Zuberoa Aznárez

Le site officiel : www.diabulusinmusica.com