Le groupe
Biographie :

Devourment est un groupe de brutal death metal américain, originaire de Dallas, au Texas. Formé en 1995, le groupe se sépare puis se reforme trois fois, Brad Fincher restant le seul membre de la formation originale. La formation actuelle comprend Ruben Rosas (chant), Chris Andrews (guitare), Dave Spencer (basse), et Brad Fincher (batterie). Le groupe est actuellement signé chez le label Relapse Records, et était auparavant signé chez Brutal Bands, United Guttural, et Corpse Gristle Records. Depuis la formation du groupe, Devourment compte une démo, "Impaled", et un album, "Molesting The Decapitated", avant de se séparer à la suite de l'incarcération du chanteur Ruben Rosas. Le groupe se reforme brièvement pendant son incarécration. Depuis, le groupe compte également deux DVDs, et quatre albums studio que sont "Butcher The Weak", "Unleash The Carnivore", "Conceived In Sewage", et "Obscene Majesty".

Discographie :

1997 : "Impaled" (Démo)
1999 : "Molesting the Decapitated"
2000 : "1.3.8" (Compilation)
2005 : "Butcher The Weak"
2009 : "Unleash The Carnivore"
2013 : "Conceived In Sewage"
2019 : "Obscene Majesty"


Les chroniques


"Obscene Majesty"
Note : 19/20

Si vous aimez la violence, vous n’avez pas pu passer à côté du retour de Devourment. Sobrement nommé "Obscene Majesty", ce sixième album (oui six si l’on considère la réédition de "Butcher The Weak") est une véritable tartine de graisse auditive propulsée par canon. Côté line-up, rien n’a changé depuis 2014 : Brad Fincher (batterie), Ruben Rosas (chant), Chris Andrews (guitare) et Dave Spencer (basse) sont plus soudés que jamais ! Vous êtes prêts à vous faire piétiner ?

Le premier titre, "A Virulent Strain Of Retaliation", est doté d’une intro inquiétante qui nous laisse savourer cette ambiance horrifique avant de nous envoyer une dose de blast que l’on est pas prêts d’oublier. Le son est imposant, les hurlements de Ruben sont gras et puissants, c’est définitif : Devourment est de retour. Enchaînant les passages ultra rapides et les riffs massifs, le combo nous incite clairement au headbang, et ça marche ! Tout aussi efficace, "Cognitive Sedation Butchery" nous assomme dès les premières secondes avec un gravity blast bien senti, et une rythmique assassine. Quelques coups d’harmoniques pour nous donner envie de massacrer notre voisin à coups de pioche (non ne le faites pas, c’est illégal), et on part sur "Narcissistic Paraphilia". Le tempo augmente, et le massacre n’en est que plus sanglant. Le côté slam groovy est plus présent que jamais, et c’est ce qu’on aime chez les Américains, surtout grâce à cette basse ronflante.

C’est à nouveau une avalanche de blasts qui ouvre "Arterial Spray Patterns", et on en vient à se demander comment on peut autant de rapidité et autant de puissance. Les autres membres ne sont évidemment pas en reste, puisque les riffs sont tout aussi lourds, tout comme sur "Profane Contagion", un morceau d’une efficacité bestiale. Même lorsque les riffs s’apaisent, le côté groove prend le relais pour conserver cette ambiance furieuse. C’est d’ailleurs en effet la furie qui caractérise le mieux "Dysmorphic Autophagia", et ses accélérations soudaines. Impossible de ne pas se laisser prendre au jeu, et ceux qui ne sont pas déjà en train de hocher la tête en rythme n’aiment pas le brutal death.

On continue dans cette lancée entre groove et violence pure avec "Sculpted In Tyranny" pour attaquer sérieusement nos cervicales pendant qu’elles sont encore chaudes, et ce à grands coups de riffs aussi sales que tranchants. Un peu plus de technicité côté guitare, et encore ces rafales de blast qui me surprendront toujours, et ce pendant plus de six minutes. Plus courte mais tout aussi efficace, "Xenoglossia" et son thème plus mystique (pour peu que vous preniez le temps de regarder les paroles) sera toute aussi brute de décoffrage, alors que "Modum Sui Morte" met en avant le côté entraînant du slam death avec des riffs prenants et presque planants par moments, avec à nouveau ces coups d’harmoniques entre deux riffs aussi gras que les hurlements du frontman sont gutturaux. On arrive déjà sur la fin de cet album avec la pachydermique "Truculent Antipathy" qui nous permettra de nous déchaîner une dernière fois pendant près de six minutes de violence qui ralentit, accélère, ralentit à nouveau, mais toujours dans la plus pure tradition du slam death.

Qu’il est bon de voir qu’un des groupes aussi légendaires de la scène brutal slam comme Devourment n’a rien perdu de ses capacités. "Obscene Majesty" s’impose incontestablement comme l’un des meilleurs albums de brutal death de l’année, et je peux vous confirmer que la barrière du live est atomisée. Un retour dans nos contrées prévu prochainement ? Je l’espère !


Matthieu
Septembre 2019




"Conceived In Sewage"
Note : 18/20

Dans la vie, il a deux catégories d’albums, tous styles confondus : ceux qui, une fois écoutés une première fois, ne suscitent aucune émotion et deviennent rapidement des attrape-poussières, et ceux qui transportent l’auditeur, le prennent aux trippes et donnent envie de le relancer immédiatement une fois fini. "Conceived In Sewage", le quatrième album des Texans de Devourment fait sans nul doute partie de cette deuxième catégorie tellement chaque détail fait l’effet d’une énorme baffe dans la face !

Dès le premier coup d’œil à la pochette et à son artwork tout aussi sanglant que minutieux, les choses sont claires : Devourment s’est fixé comme objectif de tout détruire sur son passage, sans concession. Une fois "Legalize Homicide"le premier des neuf titres lancé, cette impression se confirme. Tout amateur de death, brutal et bien gras, y trouvera son compte. Le chant est profond, puissant et varié ; les guitares offrent des riffs acérés, efficaces et sans fantaisies inutiles, tandis que la batterie oriente bien le tout vers un résultat aux tempos variés mais qui tient l’auditeur en haleine sans jamais l’ennuyer par trop de linéarité (ou l’abus de blast beats, le fléau du metal extrême). Pour illustrer au mieux cette boucherie auditive, les titres "Legalize Homicide", "Fifty Ton War Machine" (qui en ressort presque groovy par moments) ou encore "Carved Into Ecstazy" prenant à souhait constituent des pièces de choix, à tout point de vue. Car le groupe a bien compris que la pondération était l’un des éléments cruciaux d’un processus de composition réussi !

Avec "Conceived In Sewage", Devourment réussit donc haut la main le pari de proposer l’un des meilleurs albums d’extrême de l’année 2013. Les amateurs du style en seront plus que ravis, aucun doute là-dessus (et jalouseront très probablement aussi les Américains qui profiteront de leur tournée avec Dying Fetus et Exhumed en Octobre. Injustice ultime s’il en est !). Vivement la suite !


Ichigo
Septembre 2013


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/devourmentofficial