"Dealing with Demons, Volume II"
Note : 16/20
Rejoignez la course de DevilDriver. Créé aux Etats-Unis par Dez Fafara (chant, Coal
Chamber) en 2002 (sous le nom de Deathride), le groupe complété par Mike Spreitzer
(guitare) a récemment subi une réorganisation de line-up. Jon Miller, bassiste fondateur, est
revenu, accompagné par Davier Pérez (batterie, Great American Ghost) et Alex Lee
(guitare, Bonded By Blood, Holy Grail), pour la sortie de "Dealing with Demons, Volume II",
leur dixième album, chez Napalm Records.
L’album débute avec la vindicative "I Have No Pity" qui laissera la rage s’exprimer avec des
riffs accrocheurs après une courte introduction, plaçant des influences thrash tranchantes
sous le chant reconnaissable de Dez. Quelques mélodies plus douces se joignent aux
refrains, puis "Mantra" dévoilera des sonorités plus sombres, rapidement accompagnées par
des riffs plus agressifs. Les leads empruntés au death mélodique collent toujours aussi bien
au groove accrocheur et rapide du groupe, qui continue avec "Nothing Lasts Forever", un titre
lourd qui laisse également ses harmoniques dévoiler des éléments planants mais
inquiétants pour contraster avec les riffs bruts. Cette fausse douceur prendra à peine fin
pour laisser "Summoning" placer sa rythmique saccadée où le vocaliste se déchaîne, mais les
guitares proposent toujours un contraste plus apaisant, que l’on retrouve également sur
l’introduction de "Through The Depths", le premier titre révélé par le groupe.
Plus sombre, mais
également plus mélancolique dans un premier temps, il nous offrira également une
rythmique très efficace et des parties vocales accrocheuses pour accompagner nos séances
de headbang furieuses avant de s’apaiser pour laisser "Bloodbath" et ses influences pesantes
prendre la suite. Les riffs lourds laissent également des sonorités dissonantes apparaître
entre deux hurlements, et ils seront suivis par "It's A Hard Truth", qui renoue avec des patterns
saccadés et énergiques. Des pointes de mélancolie se font à nouveau entendre dans les
leads perçants, puis l’énergie refait surface pour "If Blood Is Life", qui adopte également des
tonalités nu metal tout abrasives en jouant sur un contraste avec des leads très doux.
L’album touche à sa fin avec "This Relationship, Broken", une composition assez explicite qui
laisse le groupe associer paroles sincères et patterns agressifs pour créer une vague de
fureur qui peinera à s’apaiser jusqu’au dernier moment.
DevilDriver change de line-up, mais la motivation du groupe reste intacte. Alex Lee continue d’aller explorer de nouveaux territoires musicaux tout en
conservant une base accrocheuse et une voix brute, c’est tout ce qu’il faut aux fans.
"Dealing With Demons, Volume I"
Note : 17/20
La hargne n’a jamais lâché DevilDriver, et ils reviennent nous le prouver avec "Dealing With Demons, Volume I". Créé en 2002 par Dez Fafara (chant, ex- Coal Chamber) sous le nom
de Deathride, le groupe change de nom en 2003 et l’aventure commence. Aujourd’hui, ce
sont Mike Spreitzer (guitare), Austin D'Amond (batterie, ex- Chimaira), Neal Tiemann
(guitare, live pour Carnifex), et Diego "Ashes" Ibarra (basse, ex-Static-X, ex-Wayne
Static) qui se joignent au chanteur pour le neuvième album.
On démarre sur "Keep Away From Me" qui nous met en confiance avec sa douce introduction
avant de nous violenter sur sa rythmique remuante. Entre groove et death mélodique, le
groupe joue toujours sur le même tableau, et le titre est plus qu’entraînant ! Même constat
pour la lourde "Vengeance Is Clear", qui fera headbanguer toute une fosse dès les premières
notes. Quelques harmoniques dissonantes viennent enrichir les riffs, mais on reste dans
cette optique de puissance brute, à l’inverse de "Nest Of Viper". Le titre est dérangeant mais
hypnotique, violent mais pourtant assez doux et les influences blues le confirment. "Iona" est
plus sombre, mélancolique et mélodique que les autres morceaux, liant les deux aspects de
la musique du groupe, qui avance en écrasant tout sur son passage. La guitare lead apporte
une touche intrigante, comme pour "Wishing", un morceau qui met définitivement les mélodies
en avant sans négliger le groove puissant du groupe. Une voix claire vient tempérer l’ardeur
de cette rythmique qui ne demande qu’à exploser.
"You Give Me A Reason To Drink" est la suivante, et on sent instantanément que le morceau
sera sombre, mais entraînant. Le titre s’ancre encore plus dans la noirceur avec la
participation de Simon Blade Fafara, le fils du chanteur, avant passer à la dynamique et
dansante "Witches". Quelques influences hardcore, un son brut et des mélodies lancinantes,
le groupe sait parfaitement lier toutes ses influences pour en faire quelque chose
d’intéressant pour son public. "Dealing With Demons", le morceau éponyme, mélange à
nouveau une rythmique intense et entrainante avec des leads plus doux, dissonants et
lancinants, mais également aériens par moments. On s’approche de la fin avec la rapide
"The Damned Don’t Cry", un titre perçant, menaçant et qui fera des ravages dans une fosse
déjà fatiguée en plein festival. "Scars Me Forever" nous offre une dernière touche de
mélancolie avec cette introduction emplie de tristesse. Les riffs sont tout aussi funèbres, tout
en gardant un côté lourd, et c’est après un dernier refrain que l’album s’achève.
Bien que sa réputation ne soit plus à faire, DevilDriver ne cesse de s’améliorer. "Dealing With Demons, Volume I" offre une puissante ouverture à ce double album qui s’annonce aussi
sombre que violent, dans cette continuité entre groove et death mélodique.
"Trust No One"
Note : 16/20
Ah DevilDriver, je ne sais même pas par où commencer tant la joie m'inonde dès que j'entends la voix de ce bon vieux Dez Fafara, qui m'en avait déjà mis plein la gueule avec son clip dans Coal Chamber, "Loco". Le coup de foudre avec DevilDriver s'était réalisé devant celui de "I Could Care Less" (j'ai encore la mélodie en tête, frissons garantis), qui permettait de constater pleinement tout le talent des cordes vocales du bonhomme. Je peux même dire que leur deuxième album, "The Fury Of Our Maker's Hand" est un de ceux qui a le plus squatté mon lecteur CD de l'époque, tant je pouvais me l'envoyer à longueur de journée sans la moindre lassitude. Du coup, les albums qui ont suivi m'ont généralement déçu, surtout "Winter Kills", que je qualifie volontiers d'album chiant.
Enfin bon, c'était il y a trois ans. Maintenant, place à "Trust No One", avec notamment l'arrivée à la batterie d'Austin d'Amond (Bleed The Sky, Enfuneration, Chimaira) et de Diego "Ashes" Ibarra (Static-X) à la basse. Bien qu'elle ne soit pas immédiatement flagrante, on sent une certaine évolution dans la qualité sonore de DevilDriver, ça résonne bien plus propre, plus net, qu'auparavant. Un peu comme si on comparait le dernier album de Cattle Decapitation avec ceux qu'ils sortaient il y a une dizaine d'années, ce n'est pas forcément ce que je préfère, mais le travail est plus soigné, merci Napalm Records.
Pour autant, il ne faut pas s'attendre à une révolution par rapport à la musique que l'on connaît, c'est toujours Dez Fafara qui est aux commandes, c'est "son" groupe, son bébé, son bijou même. Voilà pourquoi, en tant que fan inconditionnel, je prends mon pied sur chaque morceau, les mélodies sont proches de groupes comme Lamb Of God ou Chimaira (à l'époque où ça ressemblait à quelque chose), et la voix de notre ami semble dépasser les limites de l'explosif. Du coup, certains pourront reprocher à DevilDriver de trop mettre en avant les talents de leur chanteur. Personnellement, ça ne me dérange pas, mais il est possible que les non groupies trouvent cet album très répétitif. La seule piste réussissant à se dégager du lot avec les honneurs, c'est le titre éponyme, "Trust No One", qui est la seule à me rappeler les origines dark du groupe, leur glorieux passé ténébreux, la belle époque de "The Fury Of Our Maker's Hand", dont je ne peux d'ailleurs que vous conseiller d'écouter le dernier titre.
Bref, encore un album de DevilDriver, on s'y habitue, mais je ne m'en lasse pas. Bien mieux réussi que le précédent, "Trust No One" nous laisse espérer de beaux jours pour cette formation incontournable, dont l'expérience en live restera elle aussi à jamais gravée dans ma petite tête écervelée.
"Winter Kills"
Note : 16,5/20
2013 est un peu l'année du frontman de DevilDriver, Dez Favara. Entre un nouvel album de DevilDriver et la relance des mythiques Coal Chamber, il est un peu sur tous les fronts. Aujourd'hui, c'est le dernier album de DevilDriver qui nous intéresse. Sorti en Août sous le nom de "Winter Kills", cet album est un des plus aboutis du groupe. Structuré, il ne se contente plus seulement de proposer une violence brute de décoffrage mais se permet aussi quelques petites subtilités techniques intéressantes. Les morceaux ont également gagné en intensité et en durée, dépassant tous les 4 minutes ou presque. Une durée qui change grandement de ce qui se fait d'habitude chez les groupes de metal avec des morceaux n'excédant souvent pas les trois minutes et quelques.
La partie rythmique a été particulièrement soignée avec quelque chose qui martelle véritablement très très fort sur le fond du temps accompagnant juste comme il faut les envolées des guitares.
DevilDriver ne déroge pas à sa règle et à ses compositions, c'est très puissant, très violent et le groupe s'appuie principalement sur les capacités vocales de son charismatique frontman. Celui-ci, fidèle à lui-même, pose les bases tout de suite d'entrée avec un chant omniprésent et important dans la structuration des morceaux qui, malgré l'importance des guitares et autres, se repose principalement sur le chant.
DevilDriver, on l'a dit, propose un de ses meilleurs albums tant au niveau de sa cohérence, de sa puissance et que de sa conception, et ce malgré leur départ de chez le mastodonte Roadrunner Records pour Napalm Records. Au niveau des morceaux, tout est beaucoup plus structuré, plus important et ils offrent des passages plus techniques et plus jouissifs que sur certains autres albums, même si ces derniers sont loin d'être mauvais.
La galette bénéficiant d'une production excellente, si on veut véritablement être tatillon sur la chose, on dira que cet album est un peu rébarbatif par instants et que les lignes de chant sont toutes les mêmes, que d'un CD à l'autre peu de choses changent....mais pour le reste, c'est très bon album de DevilDriver si ce n'est peut-être l'un des meilleurs.
"Beast"
Note : 17,5/20
Dez Fafara et DevilDriver reviennent en 2011 avec un nouvel album au doux nom de "Beast".
Si la haine et la technique sont toujours bien présentes, le ton a quant à lui légèrement changé.
Toujours plus technique et mélodique, DevilDriver se veut moins dans la puissance brutale, même si elle garde une part importante dans les compositions du groupe en y incorporant de nombreuses mélodies et backings de support.
La galette en elle même reste fidèle au groupe, qui lui reste bien ancré dans la mouvance metal extrême.
Le frontman Dez Fafara, toujours extrêmement présent comme à son habitude, laisse néanmoins beaucoup plus de place aux instruments. Les envolées de guitares se succèdent aux rythmiques saccadées et à la puissance de la double pédale.
L'évolution si minime soit-elle n'a altéré ni la puissance, ni le talent du groupe, ni sa capacité à pondre des morceaux de qualité. L'ère du thrash est bien là.
Le CD en lui-même est compact avec une cohérence dans les morceaux. Il ne rend rien, il vous prend ce que vous avez de plus noir et le déchire pour l'inclure dans sa haine.
Là où certains groupes se perdent dans les méandres de leurs compositions, DevilDriver nous offre une agréable surprise avec une puissance constante au fil des morceaux et si peu ou pas de fautes de composition. Et tant bien même la puissance se relâche, les gros passages lourds à grand renfort de section rythmique suffisent à redonner une pêche indispensable.
Cette cuvée 2011 de DevilDriver est un peu différente des précédentes (un peu plus mélodique) non sans une certaine constance dans la violence. Le groupe aborde ce mini virage tout en gardant sa "patte". Gageons que cela soit aussi bon en live, terrain de jeu privilégié de Dez Fafara et de sa bande.
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