Le groupe
Biographie :

DevilDriver est un groupe de metal originaire de Santa Barbara en Californie. Le chanteur du groupe Dez Fafara s'est séparé du groupe Coal Chamber en 2003 et a formé un nouveau groupe, avec les guitaristes Evan Pitts, Jeff Kendrick, le batteur John Boecklin, et le bassiste John Miller sous le nom de Deathride. Mais à cause du copyright et étant donné que plusieurs groupes possédaient déjà ce nom-là, Deathride a changé de nom et a opté pour DevilDriver, en référence aux cloches que les sorcières utilisaient pour chasser les démons. Le premier album intitulé "DevilDriver" ne connut pas un grand succès, et le compositeur Evan Pitts quitta le groupe peu après. Le second album, "The Fury Of Our Maker's Hand", reçut de meilleures critiques, et le groupe partit en tournée à Ozzfest. Ils rentrèrent dans le Livre Guinness des Records pour avoir fait le plus grand circle pit lors du Download Festival en 2006. Le groupe se réunit aux Sonic Ranch Studios pour son troisième album, "The Last Kind Words", publié en Juin 2007. Leur quatrième album, "Pray For Villains", est publié le 11 Août 2009. Le cinquième album de DevilDriver, "Beast", est enregistré aux Sonic Ranch studios de Tornillo, au Texas, avec le producteur Mark Lewis, et est publié le 22 Février 2011. En Mars 2012, le groupe met officiellement un terme à huit ans de relation avec Roadrunner Records. Le 8 Juillet, DevilDriver signe chez le label Napalm Records. Le 18 Février 2013, Dez annonce Chris Towning comme bassiste officiel. "Winter Kills" est publié le 27 Août 2013. Le 28 Octobre 2014, Dez Fafara annonce le départ du batteur John Boecklin et du guitariste Jeff Kendrick. Il annonce aussi que le groupe sera en pause jusqu'en 2016, après la sortie de leur nouvel album, pour se concentrer sur la réunion de Coal Chamber. Le 7 Janvier 2015, Austin D'Amond, ancien batteur de Chimaira, est annoncé comme nouveau batteur du groupe. Le 19 Mars 2015, Neal Tiemann est annoncé en remplacement de Jeff Kendrick à la guitare. En Mars 2016, DevilDriver annonce que le guitariste de Static-X, Diego "Ashes" Ibarra, arrive suite au départ de Chris Towning. "Trust No One" sort le 13 Mai 2016. "Dealing With Demons, Volume I" sort le 1 Octobre 2020, suivi de "Dealing with Demons, Volume II" en Mai 2023 qui marque le retour de Jon Miller à la basse et l'arrivée de Davier Pérez à la batterie et Alex Lee à la guitare.

Discographie :

2003 : "DevilDriver"
2005 : "The Fury Of Our Maker's Hand"
2007 : "The Last Kind Words"
2009 : "Pray For Villains"
2011 : "Beast"
2013 : "Winter Kills"
2016 : "Trust No One"
2018 : "Outlaws 'Til the End, Vol. I" (Compilation)
2020 : "Dealing With Demons, Volume I"
2023 : "Dealing with Demons, Volume II"


Les chroniques


"Dealing with Demons, Volume II"
Note : 16/20

Rejoignez la course de DevilDriver. Créé aux Etats-Unis par Dez Fafara (chant, Coal Chamber) en 2002 (sous le nom de Deathride), le groupe complété par Mike Spreitzer (guitare) a récemment subi une réorganisation de line-up. Jon Miller, bassiste fondateur, est revenu, accompagné par Davier Pérez (batterie, Great American Ghost) et Alex Lee (guitare, Bonded By Blood, Holy Grail), pour la sortie de "Dealing with Demons, Volume II", leur dixième album, chez Napalm Records.

L’album débute avec la vindicative "I Have No Pity" qui laissera la rage s’exprimer avec des riffs accrocheurs après une courte introduction, plaçant des influences thrash tranchantes sous le chant reconnaissable de Dez. Quelques mélodies plus douces se joignent aux refrains, puis "Mantra" dévoilera des sonorités plus sombres, rapidement accompagnées par des riffs plus agressifs. Les leads empruntés au death mélodique collent toujours aussi bien au groove accrocheur et rapide du groupe, qui continue avec "Nothing Lasts Forever", un titre lourd qui laisse également ses harmoniques dévoiler des éléments planants mais inquiétants pour contraster avec les riffs bruts. Cette fausse douceur prendra à peine fin pour laisser "Summoning" placer sa rythmique saccadée où le vocaliste se déchaîne, mais les guitares proposent toujours un contraste plus apaisant, que l’on retrouve également sur l’introduction de "Through The Depths", le premier titre révélé par le groupe.

Plus sombre, mais également plus mélancolique dans un premier temps, il nous offrira également une rythmique très efficace et des parties vocales accrocheuses pour accompagner nos séances de headbang furieuses avant de s’apaiser pour laisser "Bloodbath" et ses influences pesantes prendre la suite. Les riffs lourds laissent également des sonorités dissonantes apparaître entre deux hurlements, et ils seront suivis par "It's A Hard Truth", qui renoue avec des patterns saccadés et énergiques. Des pointes de mélancolie se font à nouveau entendre dans les leads perçants, puis l’énergie refait surface pour "If Blood Is Life", qui adopte également des tonalités nu metal tout abrasives en jouant sur un contraste avec des leads très doux. L’album touche à sa fin avec "This Relationship, Broken", une composition assez explicite qui laisse le groupe associer paroles sincères et patterns agressifs pour créer une vague de fureur qui peinera à s’apaiser jusqu’au dernier moment.

DevilDriver change de line-up, mais la motivation du groupe reste intacte. Alex Lee continue d’aller explorer de nouveaux territoires musicaux tout en conservant une base accrocheuse et une voix brute, c’est tout ce qu’il faut aux fans.


Matthieu
Août 2023




"Dealing With Demons, Volume I"
Note : 17/20

La hargne n’a jamais lâché DevilDriver, et ils reviennent nous le prouver avec "Dealing With Demons, Volume I". Créé en 2002 par Dez Fafara (chant, ex- Coal Chamber) sous le nom de Deathride, le groupe change de nom en 2003 et l’aventure commence. Aujourd’hui, ce sont Mike Spreitzer (guitare), Austin D'Amond (batterie, ex- Chimaira), Neal Tiemann (guitare, live pour Carnifex), et Diego "Ashes" Ibarra (basse, ex-Static-X, ex-Wayne Static) qui se joignent au chanteur pour le neuvième album.

On démarre sur "Keep Away From Me" qui nous met en confiance avec sa douce introduction avant de nous violenter sur sa rythmique remuante. Entre groove et death mélodique, le groupe joue toujours sur le même tableau, et le titre est plus qu’entraînant ! Même constat pour la lourde "Vengeance Is Clear", qui fera headbanguer toute une fosse dès les premières notes. Quelques harmoniques dissonantes viennent enrichir les riffs, mais on reste dans cette optique de puissance brute, à l’inverse de "Nest Of Viper". Le titre est dérangeant mais hypnotique, violent mais pourtant assez doux et les influences blues le confirment. "Iona" est plus sombre, mélancolique et mélodique que les autres morceaux, liant les deux aspects de la musique du groupe, qui avance en écrasant tout sur son passage. La guitare lead apporte une touche intrigante, comme pour "Wishing", un morceau qui met définitivement les mélodies en avant sans négliger le groove puissant du groupe. Une voix claire vient tempérer l’ardeur de cette rythmique qui ne demande qu’à exploser.

"You Give Me A Reason To Drink" est la suivante, et on sent instantanément que le morceau sera sombre, mais entraînant. Le titre s’ancre encore plus dans la noirceur avec la participation de Simon Blade Fafara, le fils du chanteur, avant passer à la dynamique et dansante "Witches". Quelques influences hardcore, un son brut et des mélodies lancinantes, le groupe sait parfaitement lier toutes ses influences pour en faire quelque chose d’intéressant pour son public. "Dealing With Demons", le morceau éponyme, mélange à nouveau une rythmique intense et entrainante avec des leads plus doux, dissonants et lancinants, mais également aériens par moments. On s’approche de la fin avec la rapide "The Damned Don’t Cry", un titre perçant, menaçant et qui fera des ravages dans une fosse déjà fatiguée en plein festival. "Scars Me Forever" nous offre une dernière touche de mélancolie avec cette introduction emplie de tristesse. Les riffs sont tout aussi funèbres, tout en gardant un côté lourd, et c’est après un dernier refrain que l’album s’achève.

Bien que sa réputation ne soit plus à faire, DevilDriver ne cesse de s’améliorer. "Dealing With Demons, Volume I" offre une puissante ouverture à ce double album qui s’annonce aussi sombre que violent, dans cette continuité entre groove et death mélodique.


Matthieu
Novembre 2020




"Trust No One"
Note : 16/20

Ah DevilDriver, je ne sais même pas par où commencer tant la joie m'inonde dès que j'entends la voix de ce bon vieux Dez Fafara, qui m'en avait déjà mis plein la gueule avec son clip dans Coal Chamber, "Loco". Le coup de foudre avec DevilDriver s'était réalisé devant celui de "I Could Care Less" (j'ai encore la mélodie en tête, frissons garantis), qui permettait de constater pleinement tout le talent des cordes vocales du bonhomme. Je peux même dire que leur deuxième album, "The Fury Of Our Maker's Hand" est un de ceux qui a le plus squatté mon lecteur CD de l'époque, tant je pouvais me l'envoyer à longueur de journée sans la moindre lassitude. Du coup, les albums qui ont suivi m'ont généralement déçu, surtout "Winter Kills", que je qualifie volontiers d'album chiant.

Enfin bon, c'était il y a trois ans. Maintenant, place à "Trust No One", avec notamment l'arrivée à la batterie d'Austin d'Amond (Bleed The Sky, Enfuneration, Chimaira) et de Diego "Ashes" Ibarra (Static-X) à la basse. Bien qu'elle ne soit pas immédiatement flagrante, on sent une certaine évolution dans la qualité sonore de DevilDriver, ça résonne bien plus propre, plus net, qu'auparavant. Un peu comme si on comparait le dernier album de Cattle Decapitation avec ceux qu'ils sortaient il y a une dizaine d'années, ce n'est pas forcément ce que je préfère, mais le travail est plus soigné, merci Napalm Records.

Pour autant, il ne faut pas s'attendre à une révolution par rapport à la musique que l'on connaît, c'est toujours Dez Fafara qui est aux commandes, c'est "son" groupe, son bébé, son bijou même. Voilà pourquoi, en tant que fan inconditionnel, je prends mon pied sur chaque morceau, les mélodies sont proches de groupes comme Lamb Of God ou Chimaira (à l'époque où ça ressemblait à quelque chose), et la voix de notre ami semble dépasser les limites de l'explosif. Du coup, certains pourront reprocher à DevilDriver de trop mettre en avant les talents de leur chanteur. Personnellement, ça ne me dérange pas, mais il est possible que les non groupies trouvent cet album très répétitif. La seule piste réussissant à se dégager du lot avec les honneurs, c'est le titre éponyme, "Trust No One", qui est la seule à me rappeler les origines dark du groupe, leur glorieux passé ténébreux, la belle époque de "The Fury Of Our Maker's Hand", dont je ne peux d'ailleurs que vous conseiller d'écouter le dernier titre.

Bref, encore un album de DevilDriver, on s'y habitue, mais je ne m'en lasse pas. Bien mieux réussi que le précédent, "Trust No One" nous laisse espérer de beaux jours pour cette formation incontournable, dont l'expérience en live restera elle aussi à jamais gravée dans ma petite tête écervelée.


Grouge
Juillet 2016




"Winter Kills"
Note : 16,5/20

2013 est un peu l'année du frontman de DevilDriver, Dez Favara. Entre un nouvel album de DevilDriver et la relance des mythiques Coal Chamber, il est un peu sur tous les fronts. Aujourd'hui, c'est le dernier album de DevilDriver qui nous intéresse. Sorti en Août sous le nom de "Winter Kills", cet album est un des plus aboutis du groupe. Structuré, il ne se contente plus seulement de proposer une violence brute de décoffrage mais se permet aussi quelques petites subtilités techniques intéressantes. Les morceaux ont également gagné en intensité et en durée, dépassant tous les 4 minutes ou presque. Une durée qui change grandement de ce qui se fait d'habitude chez les groupes de metal avec des morceaux n'excédant souvent pas les trois minutes et quelques.

La partie rythmique a été particulièrement soignée avec quelque chose qui martelle véritablement très très fort sur le fond du temps accompagnant juste comme il faut les envolées des guitares. DevilDriver ne déroge pas à sa règle et à ses compositions, c'est très puissant, très violent et le groupe s'appuie principalement sur les capacités vocales de son charismatique frontman. Celui-ci, fidèle à lui-même, pose les bases tout de suite d'entrée avec un chant omniprésent et important dans la structuration des morceaux qui, malgré l'importance des guitares et autres, se repose principalement sur le chant. DevilDriver, on l'a dit, propose un de ses meilleurs albums tant au niveau de sa cohérence, de sa puissance et que de sa conception, et ce malgré leur départ de chez le mastodonte Roadrunner Records pour Napalm Records. Au niveau des morceaux, tout est beaucoup plus structuré, plus important et ils offrent des passages plus techniques et plus jouissifs que sur certains autres albums, même si ces derniers sont loin d'être mauvais.

La galette bénéficiant d'une production excellente, si on veut véritablement être tatillon sur la chose, on dira que cet album est un peu rébarbatif par instants et que les lignes de chant sont toutes les mêmes, que d'un CD à l'autre peu de choses changent....mais pour le reste, c'est très bon album de DevilDriver si ce n'est peut-être l'un des meilleurs.


Sam
Octobre 2013




"Beast"
Note : 17,5/20

Dez Fafara et DevilDriver reviennent en 2011 avec un nouvel album au doux nom de "Beast". Si la haine et la technique sont toujours bien présentes, le ton a quant à lui légèrement changé. Toujours plus technique et mélodique, DevilDriver se veut moins dans la puissance brutale, même si elle garde une part importante dans les compositions du groupe en y incorporant de nombreuses mélodies et backings de support. La galette en elle même reste fidèle au groupe, qui lui reste bien ancré dans la mouvance metal extrême. Le frontman Dez Fafara, toujours extrêmement présent comme à son habitude, laisse néanmoins beaucoup plus de place aux instruments. Les envolées de guitares se succèdent aux rythmiques saccadées et à la puissance de la double pédale. L'évolution si minime soit-elle n'a altéré ni la puissance, ni le talent du groupe, ni sa capacité à pondre des morceaux de qualité. L'ère du thrash est bien là. Le CD en lui-même est compact avec une cohérence dans les morceaux. Il ne rend rien, il vous prend ce que vous avez de plus noir et le déchire pour l'inclure dans sa haine. Là où certains groupes se perdent dans les méandres de leurs compositions, DevilDriver nous offre une agréable surprise avec une puissance constante au fil des morceaux et si peu ou pas de fautes de composition. Et tant bien même la puissance se relâche, les gros passages lourds à grand renfort de section rythmique suffisent à redonner une pêche indispensable. Cette cuvée 2011 de DevilDriver est un peu différente des précédentes (un peu plus mélodique) non sans une certaine constance dans la violence. Le groupe aborde ce mini virage tout en gardant sa "patte". Gageons que cela soit aussi bon en live, terrain de jeu privilégié de Dez Fafara et de sa bande.


Sam
Mars 2011


Conclusion
L'interview : Jeff Kendrick

Le site officiel : www.devildriver.com