Le groupe
Biographie :

Destruction est un groupe allemand de thrash metal fondé en 1982 à Lörrach (sud de l'Allemagne). C'est l'un des quatre grands noms du thrash teuton (avec Kreator, Tankard et Sodom). Il est généralement considéré comme le premier groupe de thrash allemand et il eut une grande influence sur le thrash. Le groupe à l'origine s'appelait Knight Of Demon. Mais ils changèrent leur nom au bout de quelques semaines. A l'origine, ils jouaient dans un style proche de Iron Maiden, mais en l'espace de quelques semaines ils évoluèrent vers une esthétique plus largement influencée par Venom. Destruction enregistra une démo en 1984 intitulé "Bestial Invasion Of Hell". En 1990, Schmier est viré et ils demandent à Flemming Ronsdorf (Artillery) de rejoindre Destruction comme nouveau chanteur. Mais celui-ci refuse car, d'après lui la maison de disques ne veut pas le payer avant la prochaine tournée. En 1999, le groupe se reforme avec le retour de Schmier et un nouveau batteur, Marc Reign. En 2010, celui-ci est remplacé par Vaaver (Indukti, Lunatic Soul, ex-UnSun). "Day Of Reckoning" sort en Février 2011 chez Nuclear Blast, suivi de "Spiritual Genocide" en Novembre 2012. L'album qui suit, "Under Attack", sort le 13 Mai 2016. Randy Black arrive au poste de batteur en 2018, et Damir Eskić, en tant que guitariste, en 2019. "Born To Perish" sort le 9 Août 2019. Mike Sifringer (guitare) est le seul membre fondateur restant. Martin Furia arrive comme guitariste en 2021. "Diabolical" sort en Avril 2022.

Discographie :

1985 : "Infernal Overkill"
1986 : "Eternal Devastation"
1988 : "Release From Agony"
1990 : "Cracked Brain"
1998 : "The Least Successful Human Cannonball"
2000 : "All Hell Breaks Loose"
2001 : "The Antichrist"
2003 : "Metal Discharge"
2005 : "Inventor Of Evil"
2007 : "Thrash Anthems"
2008 : "D.E.V.O.L.U.T.I.O.N."
2011 : "Day Of Reckoning"
2012 : "Spiritual Genocide"
2016 : "Under Attack"
2017 : "Thrash Anthems II"
2019 : "Born To Perish"
2022 : "Diabolical"


Les chroniques


"Diabolical"
Note : 17/20

Destruction est déjà de retour. Créé en 1982 en Allemagne sous le nom de Knight Of Demon, le groupe change rapidement de nom et fait partie des pionniers du thrash metal dans son pays, le The Big Teutonic 4. Schmier (chant / basse, Headhunter, ex-Pänzer), Randy Black (batterie, ex-Annihilator, ex-Primal Fear), Damir Eskić (guitare, Gomorra, ex-Gonoreas) et Martin Furia (guitare, Bark, Furia, ex-JesusMartyr) nous proposent "Diabolical", leur dix-septième album.

Illustré à nouveau par Gyula Havancsák (Accept, Angelus Apatrida, Annihilator, Ensiferum, Grave Digger, Hour of Penance…), le nouvel album des Allemands s’annonce comme le digne successeur de ce son old school brutal. Après "Under The Spell", une introduction épique, "Diabolical", le titre éponyme va nous le confirmer avec des riffs tranchants et énergiques complétés par un chant agressif. Les leads perçants renforcent cette atmosphère menaçante avant que "No Faith In Humanity" ne vienne nous faire secouer frénétiquement le crâne au rythme de ce son effréné et solide. Les riffs raviront les amateurs de thrash old school, puis "Repent Your Sins" vient proposer un groove accrocheur couplé à des sonorités martiales. Une fois de plus, les leads et les parties vocales motivantes viendront renforcer cette base efficace, puis "Hope Dies Last" vient nous inonder de riffs criards, de shreds puissants et de choeurs fédérateurs. Le titre taillé pour la scène est suivi par "The Last Of A Dying Breed", l’un des titres les plus énergiques et dévastateurs, qui reste ancré dans les racines agressives du groupe.

"State Of Apathy" nous dévoile des choeurs menaçants, créant un climat oppressant, alors que les leads entêtants donnent naissance à un solo assez planant, puis "Tormented Soul" vient nous proposer une introduction assez lancinante qui continue avec des mélodies aériennes. Les influences heavy ressortent sur "Servant Of The Beast" et ses leads inspirés, créant un contraste entre la base violente et ces ajouts mélodieux, tout comme sur "The Lonely Wolf" et sa rythmique accrocheuse. Le titre est très efficace en restant accessible, et je ne serais absolument pas étonné de le retrouver sur les prochaines setlists du groupe. Les leads se fraient facilement un chemin dans le bloc brut, puis "Ghost From The Past" vient nous agresser avec sa rapidité accrocheuse et ses harmoniques dévastatrices. Le titre nous arrose en quasi-permanence de cette saturation folle, alors que "Whorefication" se concentrera sur une lourdeur froide et pesante. Le titre est fait d’efficacité pure, ce qui se ressent dans les riffs bruts qui ne faibliront jamais, même lorsque quelques parties moins rapides se font entendre, puis le groupe referme son album avec "City Baby Attacked By Rats", une reprise du groupe de punk anglais G.B.H.. Sans surprise, l’agressivité directe colle parfaitement au style des vétérans, laissant la touche finale tremper dans la rage.

Avec ses quarante années de carrière, Destruction fait autant partie des pionniers que des valeurs sûres du thrash metal. Si vous attendez une violence effrénée et ancrée dans les sonorités old school brutes, "Diabolical" est l’album qu’il vous faut !


Matthieu
Avril 2022




"Born To Perish"
Note : 17/20

Amateurs de thrash metal, préparez-vous ! Le panzer Destruction revient en force avec "Born To Perish", un seizième album prêt à écraser toute résistance ! Depuis 1982, ce pionnier du thrash teuton aligne les riffs avec une qualité impressionnante. Pourtant, des changements de line-up, il y en a eu au sein de la formation. Créé sous le nom de Knight Of Demon au commencement, Mike Sifringer (guitare) et Schmier (basse puis basse / chant, Headhunter, ex-Bassinvaders, ex-Pänzer) sont les deux seuls fondateurs restants (malgré l’absence de Schmier entre 1989 et 1999). Et dernièrement, les Allemands ont accueilli Randy Black (batterie, ex- Annihilator, ex-Primal Fear) et Damir Eskic (guitare) en leur sein, redevenant un quartet, ce qui n’était plus le cas depuis 1998. Prêts ? Ca tombe bien, eux aussi !

On commence avec la très martiale "Born To Perish", une composition qui va fixer les règles dès le début. Le son part à toute vitesse et on se fait immédiatement emporter par ce tourbillon de puissance. Et même si le mix est très moderne, le son reste tranchant et le chant très typé du genre. Pas de temps à perdre, on enchaîne avec "Inspired By Death", un morceau qui laisse une certaine importance à la basse du frontman, pendant que les guitaristes enchaînent les harmoniques et les parties leads avec aisance. Une introduction presque plus calme avec "Betrayal", mais la batterie lance le coup d’envoi et le char d’assaut avance à nouveau. Quelques parties plus lourdes s’ajoutent au mélange, et les amateurs du style ont déjà gagné quelques courbatures à la nuque.

La recette ne change pas pour "Rotten", un morceau qui semble cependant un petit peu plus groovy que les autres, tout en ajoutant cette légère dose de technicité dans les riffs, et la rythmique reste très accrocheuse. Alors que "Filthy Wealth" semble revenir aux racines du heavy / thrash en proposant un son très criard et des parties lead à gogo, "Butchered For Life" débute comme une ballade. Une ballade qui va très rapidement s’énerver et prendre un goût de sang, mais une ballade tout de même ! Et bien que la rage soit présente dans cette rythmique, les parties en son clair referont surface de temps à autre pour apaiser le tout. On passe à "Tyrants Of The Netherworld", un morceau dont les premiers hurlements nous rappellent que les Allemands ne sont pas là pour faire de la couture, mais bien pour nous faire courir dans une fosse en folie. Et c’est d’une efficacité monstre.

Pensiez-vous sérieusement qu’on allait s’arrêter en si bon chemin ? Eh bien la réponse est non, car "We Breed Evil" et sa voix inquiétante prend le relais, permettant aux Allemands d’aligner encore plus de riffs tranchants. Le lead qui arrive sur le refrain permet également d’ajouter une petite touche mélodique au mélange, qui nous lâche soudainement sur "Fatal Flight 17". Et ce sont ces petites envolées dans les harmoniques qui donneront au morceau toute sa saveur, sur un blast énergique. Dernier titre de l’album, l’excellent "Ratcatcher", un morceau qui donne envie de distribuer des baffes à son voisin, et qui reste dans cette veine thrash agressive comme on l’aime.

Sans forcément chercher à se renouveler, Destruction propose dix compositions de qualité qui séduiront sans mal un public déjà acquis à la cause du groupe. Seizième pierre d’un édifice déjà colossal, "Born To Perish" va permettre aux Allemands de continuer d’arpenter les scènes mondiales et de provoquer des pits de folie partout où ils passent.


Matthieu
Août 2019




"Under Attack"
Note : 14/20

Que dire sur Destruction qui n'ait pas déjà été dit ? Pionnier du thrash metal, membre éminent du Big 4 teuton, le combo allemand, ayant la particularité de n'avoir qu'un seul guitariste, le légendaire Sifringer, a révolutionné le metal, avec des albums aussi puissants, on pense à "Infernal Overkill", que polémiques, on pensera à "Release From Agony", dont les initiales forment RFA. Réalisé en pleine Guerre Froide, on ne peut penser à une coïncidence. Après un temps de moins bien, ce monument du thrash a ressorti une bombe en 2001, avec "The Antichrist". En 2016, "Under Attack" sort, succédant à "Spiritual Genocide".

Commençons par la pochette, qui nous offre une vue depuis l'espace. On y voit la tête de ce qu'on peut imaginer être le diable, recouvrant une planète (la Terre ?), et essuyant des tirs de roquettes. On remarquera le A du nom de l'album, dont la typographie rappelle celle du A anarchiste. En ouvrant la pochette, on retrouve à l'intérieur la continuité de l'artwork, avec des images de champignons nucléaires. Sous le disque, on remarquera un pentagramme.

Passons aux choses sérieuses, le contenu. On remarquera dès le premier morceau que Destruction, adepte des montées en puissance (on pense notamment à "Reject Emotions"), n'a pas changé sur ce point-là. Parenthèse fermée. Continuant sur leur lancée de "The Antichrist", les Allemands ont choisi un son plutôt moderne, un élément qui peut être quelque peu décevant pour les fans de old school tels que moi, mais qui s'avère finalement plutôt positif, à la production se rapprochant du naturel, ce qui permet d'apprécier d'autant plus le côté très direct des morceaux. Des morceaux qui sont finalement tous de bonne facture, et qui nous font l'effet d'une belle claque. Les trois premiers titres sont rapides, et particulièrement prenants, avec des refrains qui vous resteront certainement en tête, notamment celui de "Generation Nevermore". Début d'album réussi ! La quatrième chanson est ponctuée par les montées dans les aigus de notre cher Schmier, un plaisir pour les fans des débuts du groupe. Cet album présente également des breaks plutôt réussis, on pense notamment à "Stigmatized", "Pathogenic" ou "Stand Up For What You Deliver". Concernant les sujets des chansons, Destruction a choisi de mélanger les sujets polémiques, on pense notamment à "Conductor Of The Void" qui parle de théories complotistes, révolutionnaires, comme "Under Attack" ou "Generation Nevermore", et occultes, ce qui rappelle un "Infernal Overkill", sur "Getting Used To The Evil", au son par ailleurs plus heavy, mais également d'autres sujets plus surprenants dont nous parlerons un peu plus bas. On remarquera la référence à "Curse The Gods" sur "Under Attack" ("We cursed the Gods already decades ago").

Concernant les points négatifs de cet album, je déplorerai les montées dans les aigus de Schmier, réussies quand elles sont tentées, mais malheureusement trop peu présentes à mon goût, au même titre que les solos, malgré celui très réussi de "Stand Up For What You Deliver", qui nous replongerait presque dans l'EP "Mad Butcher", il est dommage qu'ils ne soient pas plus présents, surtout avec un guitariste aussi génial que Sifringer. Autre élément prêtant à la surprise, le fait que le groupe cite Sigmund Freud, dans "Conductor Of The Void". Le groupe arrive néanmoins encore à nous surprendre, notamment sur les variations de voix de Schmier sur "Elegant Pigs", ou Sifringer sur "Stigmatized". Les sujets de leurs chansons sont également quelque peu surprenants, ou plutôt originaux, car ils dénoncent la musique actuelle ("Elegant Pigs") ou... Les trolls et les haters d'Internet ("Second To None") ! Un mot tout de même sur les titres bonus, "Black Metal", reprise de Venom en compagnie de Alex de Krisiun, est une réussite, les deux voix s'accordent bien ensemble. Concernant "Thrash Attack", une chanson instrumentale, elle est toujours aussi efficace. Des titres bonus qui ne dénotent pas avec le reste de l'album, donc !

En conclusion, nous sommes face à un album solide, homogène, engagé et prenant, qui devrait faire assez bonne impression en live. Destruction, même s'ils n'ont pas sorti un album majeur de leur discographie avec ce "Under Attack", savent toujours nous en foutre une s'ils veulent, et ça, c'est bon signe !


Skull
Juillet 2016




"Spiritual Genocide"
Note : 14/20

Destruction enchaîne les albums, c'est le septième depuis l'an 2000 ! Autant le dire tout de suite, ils devraient peut-être réduire leur cadence de sortie. L'album n'est pas mauvais en soi, parce que ce groupe reste un poids lourd de la scène thrash allemande, mais c'est comme AC/DC par exemple, on sait à quoi ressemblera le prochain album, ce sera bien mais sans la moindre évolution. Le Mad Butcher est encore là, signe qu'on aura le droit à du Destruction dans la pure tradition donc attention aux oreilles ! D'un côté je trouve ça dommage de ne pas innover pour l'album qui marque leurs 30 ans de carrière mais d'un autre côté, ils connaissent bien leur sujet et savent nous proposer des morceaux qui tabassent.

L'album commence par une intro "Exordium" comme on en rencontre régulièrement maintenant, avec "Cyanide" vient le premier coup de poing, et ce genre de morceaux sont leur marque de fabrique : une rythmique efficace, une vitesse quasi supersonique, une voix taillée pour le thrash, j'adore la voix de Schmier personnellement et elle sonne toujours aussi bien et n'a pas perdu de sa rage. Sur tout ça rien à dire, le problème c'est qu'à côté de ce type de morceaux… et bien il n'y a rien, tous les titres sont quand même relativement similaires. Alors même s'ils maîtrisent très bien leur thrash metal, ça en devient vite lassant.

Pour moi il n'y a rien qui soit très marquant, il y a des choses très sympa sur cet album comme les rythmiques ("Renegades", "Legacy Of The Past", "Carnivore" et "Riot Squad"), les solos sont toujours concis et aussi bien exécutés. Vaaver fait du très bon boulot à la batterie depuis son arrivée en 2010, pourtant ça doit pas être des plus évidents de débarquer dans un trio quand les deux autres membres se connaissent depuis autant de temps ! Mais il envoie des sacrés coups assis derrière son kit, un bourrin qui doit se sentir bien à sa place dans le groupe !

Avec "Legacy Of The Past", on a un des meilleurs moments de l'album, le riff principal est assez différent de ce que propose Destruction, et ça fait du bien un peu de différences ! C'est de plus le morceau où viennent quelques potes (Tom Angelripper de Sodom et Gerre de Tankard) histoire de remémorer ensemble les racines du metal bien qu'ils l'aient déjà fait par le passé. Je préfère de loin le "Metal Crüe" de Sabaton, quitte à faire un morceau de ce type même si le style des deux groupes est bien différent, ça reste davantage dans l'esprit fun d'un Sabaton que d'un Destruction.

Pour les avoir vus au Motocultor Festival, c'est le genre de groupe qui envoie la sauce et qui met l'ambiance avec des morceaux qui sont clairement destinés à la scène. N'empêche que sur album, c'est quand même moins percutant, bien que ce soit du solide, ce n'est qu'un album de plus dans la discographie du groupe mais ça reste du thrash metal bien foutu mais qui aurait mérité plus de travail sur les compos pour marquer le coup des 30 ans. Nul doute qu'en live on risque d'en prendre pour notre grade !


Antoine
Juillet 2013




"Day Of Reckoning"
Note : 15/20

Putain de Teutons ! Ces gars n'ont aucun cœur… en effet de nos jours hormis les grands noms du heavy metal français des années 80, et les groupes de metal moderne, la France ne possède plus rien. Par ailleurs, nos grands groupes de heavy metal français sont très peu connus en France… à qui la faute ? Johnny ? Lara Fabian ? Sûrement ! Pourquoi ce rapprochement ? Parce que les Allemands de Destruction se sont formés en 1980, et sortent encore aujourd’hui des disques qui font le tour du monde, mais il est vrai qu’après des litres de bière, et de nombreux festivals en Allemagne concernant le metal qui ne se comptent pas sur les doigts de la main, nous sommes sûrement nés dans le mauvais pays. D’autant plus qu’Angela Merkel est une des 10 plus grandes physiciennes du monde, notre Sarkozy paraît encore plus petit que ce qu’il est. Mais on ne se disputera pas sur de la politique aujourd’hui, ce n’est pas mon but, mais c'est juste pour démontrer que tout est plus grand en Allemagne. Le groupe nous dévoile (du moins "a déjà dévoilé") et nous confirme qu’ils font partie des maîtres du thrash metal. Les premiers titres "The Price", "Hate Is My Fuel", "Armageddonizer", "Devil’s Advocate" nous affûtent sévèr, avec des riffs bien balancés et exécutés à la perfection. L’ensemble est assez homogène et haineux. La suite est du même calibre, sur les 6 autres titres, je retiendrai surtout  "Misfit""Church Of Disgust", "Sheep Of The Regime" qui te font faire trois tours dans le slip sans toucher l’élastique. Autant vous dire qu’il y a un vent de décibels à faire décorner les cocus, surtout avec des titres qui durent en moyenne 4 minutes, il y a de quoi trouver son bonheur. Niveau mixage c’est du lourd, il manque légèrement de la basse, mais le groupe a su restituer son propre son. On s’en rend compte surtout sur "Sheep Of The Regime" pendant le riff de guitare avec la batterie, c’est du 50/50, et ça tabasse sévère. Bon c’est un gros album bien gras, et bien lourd que nous propose Destruction. Ils restent fidèles et c’est le principal, et on n’en demande pas plus.


Motörbunny
Mai 2011


Conclusion
Le site officiel : www.destruction.de