Le groupe
Biographie :

Deströyer 666 est un groupe de black / thrash metal formé en 1994 par le guitariste et chanteur K.K. Warslut. Le groupe est originaire d'Australie et a déménagé en Europe en 2001. K.K. Warslut a créé Deströyer 666 à la suite de son départ du groupe Bestial Warlust. À la sortie de son premier EP, "Violence Is The Prince Of This World", le groupe était encore le projet solo de K.K. Warslut (guitare, basse, chant), accompagné de Matt Skitz (Damaged) et de Criss Volcano (Abominator) à la batterie. À la suite de cet EP, le groupe a été rejoint à la basse par Bullet Eater (Phil Gresik, ex-Bestial Warlust, Hobb's Angel Of Death, Mass Confusion), à la batterie par Howitzer (Gospel Of The Horns), et à la guitare par Shrapnel, et enregistre le premier album studio, "Unchain The Wolves" (1997). Howitzer est par la suite remplacé par Deceiver, et en 1999, Deströyer 666 enregistre l'album "Phoenix Rising", qui ne sortira que plus d'un an plus tard. En 2000, Deströyer 666 tourne en Europe. Durant cette tournée, le batteur Erich de Windt (Sinister, Prostitute Disfigurement) rejoint le groupe, et Simon Berserker remplace Gresik. L'album "Phoenix Rising" sort en Novembre. En 2001, le batteur Mersus remplace Erich De Windt, et le groupe repart en tournée à travers l'Europe en compagnie d'Immolation et Deranged. À la suite de cette tournée, le groupe quitte l'Australie pour s'installer définitivement en Europe. En 2002, le groupe sort l'album "Cold Steel... For An Iron Age", puis en 2009, l'album "Defiance", premier album sur lequel Warslut ne compose aucune musique, bien qu'il reste le parolier principal. En 2012, Shrapnel et Mersus quittent le groupe, remplacés par R.C. et Perracide. "Wildfire" sort en Février 2016. Armé d'un nouveau batteur (Kev Desecrator) et d'un nouveau guitariste (Bez), Deströyer 666 sort "Never Surrender" en Décembre 2022.

Discographie :

1995 : "Violence Is The Prince Of This World" (EP)
1997 : "Unchain The Wolves"
2000 : "Phoenix Rising"
2002 : "Cold Steel...For An Iron Age"
2002 : "...Of Wolves, Women & War" (EP)
2003 : "Terror Abraxas" (EP)
2009 : "Defiance"
2016 : "Wildfire" 2018 : "Call Of The Wild" (EP)
2022 : "Guillotine" (EP)
  2022 : "Never Surrender"


Les chroniques


"Never Surrender"
Note : 18/20

Deströyer 666 reste fidèle à ses racines avec un nouvel album. Créé en 1994 en Australie, le groupe se relocalise en Allemagne puis finalement en Angleterre. En 2022, le groupe mené par K.K. Warslut (guitare / chant, ex-Bestial Warlust), accompagné de nos jours par Felipe Plaza Kutzbach (basse / chant, Nifelheim, Procession, Capilla Ardiente), Kev Desecrator (batterie, Venefixion, Sépulcre, ex-Necrowretch) et Bez (guitare), annonce la sortie de "Never Surrender", son sixième album.

L’album débute immédiatement avec la sauvage "Never Surrender" qui mélange des leads tranchants avec une base accrocheuse empruntée à un thrash metal solide, pendant que les parties vocales énergiques viennent frapper. Le mélange est extrêmement efficace et il ne mettra pas longtemps à séduire son public tout comme "Andraste" et ses racines plus sombres orientées sur un black metal old school. Quelques patterns martiaux viennent accueillir des choeurs occultes et mystérieux, créant une dissonance avec les éléments les plus bruts de "Guillotine", une composition que le groupe avait déjà révélée sur l’EP du même nom sorti quelques mois auparavant et qui révélera son véritable potentiel sur scène en faisant remuer la fosse. "Pitch Black Night" prend la suite en sublimant les éléments les plus agressifs des racines du groupe, mêlant double pédale avec des riffs effrénés et des hurlements bestiaux qui laissent parfois place à des leads assez mélodieux et épiques, puis "Mirror's Edge" renoue avec des sonorités tranchantes et des patterns saccadés infusés d’éléments heavy pour donner une touche plus entêtante aux leads.

Le son s’éteint lentement pour laisser place à "Grave Raiders" et ses racines thrash saccadées sur lesquelles les musiciens apposent une saturation malsaine ainsi que des choeurs motivants, suivie par "Savage Rights" sur lesquelles on reconnaît aisément des racines teutonnes massives. La marche guerrière est évidemment l’une des compositions les plus accrocheuses, et elle nous mène à "Rather Death", un titre qui débute avec des sonorités mélancoliques avant de relâcher toute la rage dans des riffs effrénés. Des sonorités planantes et mystiques s’invitent sur un final plus sombre, puis "Batavia's Graveyard", la composition la plus longue, vient refermer l’album avec un son aérien et lancinant qui contraste avec les parties les plus brutes du morceau, comme les intonations épiques dans la voix ou les quelques leads tranchants qui répondent aux mélodies entêtantes.

Deströyer 666 continue de tout ravager sur son passage avec des riffs sanglants. Si "Never Surrender" peut être perçu comme un bloc de rage brut, il faut également prendre le temps de percevoir les mélodies plus douces pour l’apprécier pleinement.


Matthieu
Décembre 2022




"Wildfire"
Note : 13/20

Sept longues années séparent le mitigé "Defiance" du nouvel album de Deströyer 666 intitulé "Wildfire"... La même durée qui séparait à l'époque l'excellent "Cold Steel..." de son successeur !!! On est donc en droit de se demander quelle sera l'évolution du groupe sur ce nouvel opus... Vont-ils continuer sur la même lignée ou vont-ils revenir au sources de leur black / thrash ravageur ??? Deux choses sont sûres, Season Of Mist a renouvelé sa confiance au groupe et, malgré l'arrivée de nouveaux membres, K.K. reste le maître à penser incontesté de la formation australienne aujourd'hui installée en Europe... Alors, qu'en est-il vraiment de ce petit nouveau ??? Tarte dans la gueule ou déception, la réponse est dans ces lignes...

On attaque d'entrée de jeu avec "Traitor" et son riff principal parfaitement dans le style pratiqué par le groupe depuis ses débuts... Un black / thrash groovy et énergique qui devrait mettre tout le monde d'accord, au moins au premier abord !!! Le son est plutôt efficace pour ce registre, même s'il présente quelques défauts qui continueront d’apparaître au fur et à mesure des morceaux comme on le verra plus loin... Ici, c'est surtout la grosse caisse qui est un poil en retrait à mon goût, comme sur la saccade de milieu de morceau qui aurait mérité d'être plus percutante !!! De même, malgré la qualité musicale du solo de fin, ce dernier paraît bien trop brouillon à cause d'un "delay" beaucoup trop important à mon humble avis... Certes, cela donne un côté old school plutôt bienvenue à l'ensemble, mais on y perd sérieusement en compréhension !!! Un premier titre assez rentre dedans au final, même s'il apparaît vite d'un grand classicisme et pas dénué de défauts... Mais ne nous emballons pas et voyons donc ce que nous réserve la suite !!!

On enchaîne alors avec "Live And Burn", titre plutôt orienté mid-tempo et présentant des sonorités qui sauront vous rappeler le Deströyer 666 d'il y a une quinzaine d'années maintenant... Le riff principal est plutôt accrocheur et le refrain, même s'il n'est pas le plus inspiré du monde, devrait vous rester dans la tête un petit bout de temps !!! Un morceau une nouvelle fois plutôt groovy avec un esprit très rock'n'roll , même si un peu trop sage au final... Le solo est là aussi parfaitement envoyé, mais le son et la superposition des guitares a quand même tendance à le rendre brouillon : dommage !!! Le titre suivant s'intitule "Artiglio Del Diavolo" et commence par un riff qui vous donnera sûrement une impression de déjà entendu... Le morceau est lui aussi plutôt orienté mid-tempo, son originalité étant qu'il est instrumental, permettant aux guitares de se lâcher !!! Un choix osé aussi tôt dans l'album, mais cela fonctionne plutôt pas mal, même si ce fichu "delay" va sérieusement commencer à me filer mal au crâne : les guitares s'entremêlent tellement qu'il faut vraiment faire un effort de concentration pour tout comprendre, ce qui rend l'écoute plus pénible que de raison, et ce malgré une musicalité évidente...

Place à "Hounds At Ya Back" à l'intro là encore incompréhensible à cause d'un écho à la limite du supportable !!! Il s'agit, une fois n'est pas coutume, d'un titre mid-tempo en cruel manque d'inspiration à l'image du riff principal et même du refrain old school pourtant très rock'n'roll... Ce n'est pas désagréable en soi, mais ou est passée la fougue black / thrash  d'un "Phoenix Rising" pour ne citer que lui ??? Il y a pourtant quelques bonnes idées, comme les chœurs accompagnant le solo, mais pour le reste, on pourrait penser à du Chrome Division, et encore, en moins propre... "Hymn To Dionysus" est quant à lui un titre à l'intro lente s'il en est, avec une tendance quasi atmosphérique !!! Heureusement, cela ne va pas durer, Deströyer 666 se réveillant enfin un peu, même si le côté planant se retrouvera sur le lead mélodique éthéré qui se trouve être une des meilleures trouvailles du morceau... Pour le reste, on reste quand même en terrain connu, mais ce petit plus fait de ce morceau très certainement le plus intéressant de ce nouvel album !!! Dommage donc que le son ne soit pas plus précis...

S'ensuit le fameux morceau éponyme, efficace et accrocheur s'il en est, même s'il fait quand même grise mine face aux titres phares du passé, véritables hymnes dont seul Deströyer 666 semblait avoir le secret !!! Le morceau reste plutôt agréable et puissant, mais il ne révolutionnera assurément pas le genre, et, soit dit en passant, il serait bon que le combo se calme un peu sur les solos, littéralement envahissantD sur un titre comme celui-ci qui se veut rentre-dedans... Retour au mid-tempo avec "White Line Fever", classique de chez classique mais avec une nouvelle fois un esprit très rock'n4roll, ne serait-ce qu'avec l'apparition de couplets en chant clair !!! Et quand ça ne chante pas, il y a encore des solos dans tous les sens... Comme toujours, cet esprit n'est pas désagréable et passera sûrement très bien en festival, mais on est vraiment très loin du Deströyer 666 rageur et véhément d'il y a quelques années !!! De là à dire que K.K. commence à se faire vieux, il n'y a qu'un pas... Quoique, c'est peut-être juste d'un peu de folie dont les morceaux ont besoin, je ne sais pas !!!

Le titre suivant est le très direct et poétique "Die You Fucking Pig"... Enfin, direct par rapport à l'ensemble des morceaux de l'album, car on est quand même loin des albums passés fonçant tête baissée !!! L'ensemble est malgré tout plutôt accrocheur, bien groovy, et plus sombre qu'à l'accoutumée... Dommage que le chant bénéficie du même traitement que les guitares car avec autant de réverb, on perd quand même beaucoup trop en efficacité !!! Et encore, je ne m'attarde pas sur la guitare rythmique qui pourrait s'avérer affûtée et puissante mais qui se retrouve noyée dans les solos... Quant à la basse, je ne saurais même pas dire quel son elle a !!! On termine l'écoute de ce "Wildfire" avec "Tamam Shud", long morceau de 7 minutes très atmosphérique et agrémenté de chant clair et de chœurs... L'ambiance y est étonnamment plutôt agréable, loin des standards propres à Deströyer 666, mais c'est sûrement cela qui le rend aussi intéressant et mature !!! Pas à la hauteur du "They Rode On" de Watain par exemple, mais pouce en l'air quand même...

Ainsi, que dire de ce tout nouveau "Wildfire" ??? Tout d'abord, peut-être que le son ne le met pas en valeur comme il le devrait : guitares trop brouillonnes, chant pas assez incisif, rythmique beaucoup trop en retrait, on est ici loin de ce à quoi nous avait habitué Deströyer 666... Ensuite, les morceaux les plus énergiques qui pourraient nous rappeler le passé du groupe manquent cruellement de fougue et de folie, comme si K.K. avait perdu le "feu sauvage" du titre !!! Par conséquent, ce nouvel opus semble plus posé, avec un esprit plus rock que simplement black ou thrash... Et ce sont les morceaux les plus loin du style propre au groupe qui s'avèrent le plus intéressants et novateurs !!! Cela fait de ce "Wildfire" un album en demi-teinte, perdu quelque part entre passé et futur... S'ils veulent à nouveau marquer les esprits, les membres de Deströyer 666 devront soit revenir aux sources brutales de leur musique avec un son puissant et des compositions inspirées comme "I Am The Wargod", soit nous offrir quelque chose de plus progressif et original comme on a pu en entendre les prémices ici !!! Bref, après cet album qui m'a laissé sur ma faim, la balle est dans leur camp...


Carcharoth
Avril 2016




"Defiance"
Note : 15/20

Puissant et destructeur, voilà comment je qualifierais ce nouveau Deströyer 666. Après 7 ans d'absence, les voici avec ce quatrième album, composé de neuf pistes, qui est une véritable déclaration de guerre.

Il a la particularité d'allier brutalité et mélodie, car, malgré la voix sortie du fin fond de l'abîme, la batterie dévastatrice et les riffs relativement répétitifs, les solos de guitare sont présents et maîtrisés, et les refrains nous restent bien en tête. En effet, le tempo ralentit souvent, nous offrant un rythme plus lent, nous permettant de savourer toute la noirceur de cet hymne à la violence et à la destruction. Certes cet album n'est pas très technique, mais c'est une véritable bombe ! La pochette représente deux serpents entremêlés autour d'un blason représentant une tête de loup, avec en arrière fond un champs de bataille. Tout ceci dans des couleurs rouges / ocres rappelant la couleur du sang séché. Un concentré de haine qui ne sombre toutefois pas dans le brutal inaudible et répétitif.

Leur style, qui était axé thrash dans leurs précédents albums, a évolué et se rapproche maintenant du black / death. L'utilisation de vocaux clairs sur "A Sermon To The Dead" est une innovation et ne fait qu'apporter un plus à cet album déjà riche et réussi.> Puissants, sauvages, les Australiens nous crachent leur venin à la figure et le pire, c'est qu'on en redemande !


Fannie
Août 2009


Conclusion
Le site officiel : www.destroyer666.uk