Il semble y avoir une connivence entre l’Italie et le death metal d’une technicité et d’une qualité extraordinaire. Despite Exile, groupe de death technique / progressif naît en 2010 et ne perdra pas de temps pour sortir un premier EP dès l’année suivante. Le deuxième tombe en 2012, et le premier album est enregistré dans la foulée pour une sortie en 2013. Après ce début en trombe, les Italiens sortent un album tous les deux ans jusqu’à "Relics", dont nous allons parler aujourd’hui. Actuellement composé de Matteo "JD" Jade Paoli à la batterie, CarloAndrea "Carlos" Ferraro et Giacomo "Sanchez" Santini aux guitares, ainsi que de Jacopo "Jeido" Durisotti au chant et Giovanni "Gio" Minozzi à la basse, les cinq amis se sont surpassés. Entre ambiances prenantes et riffs dévastateurs, "Relics" est sans aucun doute leur meilleure sortie.

"Ghost Vessel: Adrift" est une introduction samplée plutôt inquiétante, mais qui nous immerge progressivement dans le son du groupe, qui explose soudain sur "Absent Foundation". Cette rythmique, à la fois massive et aérienne, correspond parfaitement à la voix puissante de Jeido, qui est capable de pousser des growls profonds comme des screams perçants. Les musiciens donnent tout ce qu’ils peuvent dans une rythmique rapide puis atmosphérique, avant de jouer la technique sur "Introspector" et ses riffs léchés. Les quelques pauses donnent du rythme, voire un aspect djent à la composition, mais c’est "Deviant" qui retiendra mon attention. Alors que le hurlement est lointain, il se rapproche d’un seul coup en même temps que des riffs planants qui amènent un blast furieux. Les harmoniques apportent un vrai plus à cette rythmique lourde à souhait. Le titre éponyme, "Relics", introduit un autre type d’ambiance. Jouant à la fois sur des guitares lead et des claviers, elle nous saute au visage avant de nous rouer de coups sans jamais s’arrêter. Les musiciens nous feront une démonstration de leur savoir-faire sur la fin. "Into The Gyres" débute par un riff dissonant qui perdurera même sur la rythmique saccadée, alors que "Death Drive" est bien plus direct pour commencer. Le morceau nous laisse reprendre notre souffle avant de relancer un blast beat puissant et rapide. Nouvelle pause instrumentale, "Ghost Vessel: Swerve" est l’incarnation de la montée d’adrénaline progressive. Alors que le titre débute avec des samples calmes, une guitare lead inspirée s’incruste sur une rythmique aérienne avant de se transformer en furie. Le groupe nous replonge dans l’oeil du cyclone avec "Of Imaginary Shipwrecks", un monument d’ambiances et de rapidité. La double voix est absolument parfaite. "Submerge" envahit notre esprit avant de nous laisser tomber au rythme d’une pédale qui accélère presque imperceptiblement pour se transformer en marteau-piqueur démoniaque. Sur le dernier titre, "Ephemeral", on sent que le groupe a voulu jouer la sécurité. Pas de riffs trop techniques, simplement des harmoniques bien senties qui font passer une rythmique de très correcte à excellente. On a parfois l’impression d’être délaissés, mais les cinq gaillards reviennent rapidement vers nous pour en remettre une couche.

Alors que je ne connaissais pas du tout le groupe, j’ai été obligé d’écouter leur discographie entière. Ces monstres viennent de poser ici un pavé monumental qui va marquer la scène. Emplie d’émotions diverses, leur musique transcende autant qu’elle transporte l’auditeur. Si le mix est aussi bon sur scène, il faut absolument que je voie le groupe le plus rapidement possible !