Description
Historique :

"Dés - Astres" est un split concept entre les artistes Thomas Augier, Dronte, Royal McBee Corporation et Grind-OMatic, sorti en Janvier 2023 chez Sonorasso, Swarm Records et Slashcore, distribué par Pogo Records.



La chronique


Nous vous avions déjà parlé de l'ovni Dronte en 2019 lors de la sortie de son premier album "Quelque Part Entre La Guerre Et La Lâcheté", un groupe qui mélangeait alors le post-rock, le metal extrême par petites touches et un esprit très jazz. Cette foi,s le groupe se démarque encore plus avec un split d'un petit quart d'heure réalisé avec le groupe de rock noise Royal McBee Corporation et le groupe de grindcore Grind-O-Matic, et l'artiste Thomas Augier qui donne dans l'electro-indus.

Ce projet débarque sous le nom "Dés - Astres" et met en avant un concept qui aborde la fin du monde et la biographie nous annonce de l'égo, de la désillusion et du spleen. Les paroles ont été écrites par un écrivain extérieur, à savoir Jopil Lastec, et pour que le concept ne soit pas qu'un gimmick et qu'il se reflète réellement dans la musique, chaque groupe avait la consigne de composer un morceau basé sur un même thème mélodique. Nous avons donc sept pistes pour trois morceaux donc un par groupe et quatre interludes créés par Thomas Augier. Après le premier interlude "Voyage En Bazardie" qui fait monter la pression pendant quelques secondes c'est donc Dronte qui ouvre le bal avec "Fukuyama" qui fait référence à l'économiste bien connu du même nom (Francis Fukuyama donc) qui avait annoncé la fin de l'histoire après la chute du communisme, pensant que la démocratie libérale serait la forme finale de la société et du gouvernement. Et on retrouve le Dronte que l'on a connu avec son premier album et qui nous délivre ce mélange étrange de growls death metal sur fond d'acoustique et de sonorités post-rock. Il y a de la mélancolie et de la rage là-dedans, des passages narrés aussi qui explorent de manière philosophique la question de la fin avec en même temps une pointe d'humour décalé, bref de quoi désarçonner les amateurs de metal pur et dur encore une fois. Suite à ça, c'est le deuxième interlude de Thomas Augier qui s'appelle "Le Bruit" et porte bien son nom avec quelques secondes très noisy.

Ce qui est logique puisque cela introduit le deuxième vrai morceau, celui de Royal McBee Corporation qui donne dans le noise-rock justement. "Ikejime" c'est son nom, qui est apparemment le nom d'une technique consistant à neutraliser le système nerveux d'un poisson en lui passant une fine lame en travers du corps, le tout pour le cuisiner vivant. Là encore des passages narrés mais une optique musicale plus noisy donc mais aussi bien plus groovy, Il y a un côté presque hypnotique dans ce groove qui se répète pendant quatre minutes avec une basse qui domine les débats. Place ensuite au troisième interlude, "Le Silence", qui est bien plus bruyant que son nom ne le laisse paraître, de quoi laisser la place de manière pertinente à "Réactionnaire" le morceau de Grind-O-Matic qui donne évidemment dans le grindcore bien teigneux. Cela tranche radicalement avec tout le reste du split qui évolue dans un registre bien plus feutré, même si là encore les passages narrés créent un lien. Le tracklisting crée d'ailleurs une montée en puissance puisqu'on passe de l'acoustique de Dronte au groove de Royal McBee Corporation pour finir sur la brutalité de Grind-O-Matic avant que le dernier interlude de Thomas Augier ne ferme définitivement la danse. En gros, la naissance, la vie qui démarre doucement dans l'insouciance, puis la réalité qui s'impose, puis la brutalité du monde adulte et la pression qui retombe littéralement avec la fin de tout sur "Aller Simple" qui se termine par quelques secondes de silence. Tout ça en moins d'un quart d'heure !

Un projet original, déroutant, qui risque d'ailleurs de laisser pas mal de puristes sur les rotules mais qui a le mérite de porter son concept jusqu'au bout et de sortir des sentiers battus. Il est clair que cela ne plaira pas à tout le monde, mais si vous trouvez que la scène manque d'audace voilà qui pourrait vous interpeller !


Murderworks
Mars 2023


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.pogorecords.bandcamp.com