Le groupe
Biographie :

Depravation est un groupe de black / death metal / crust allemand formé en 2011. Depravation sort son premier album, "II: Maledictvm", en Juillet 2013 chez Dark Omen Records, suivi de "III: Odor Mortis" en Avril 2020 chez Lifeforce Records, et de "IV: Letvm" en Février 2023.

Discographie :

2012 : "I: Praedictvm" (EP)
2013 : "II: Maledictvm"
2016 : "Feast With The Rats" (EP)
2020 : "III: Odor Mortis"
2023 : "IV: Letvm"


La chronique


C'est mon médecin qui me l'a dit : le bourrin, ça fait du bien ! On va donc en reprendre une petite louche avec le nouvel album de Depravation, "IV: Letvm", qui, malgré ce qu'indique son nom, est bien le troisième album du groupe ; le premier volume était tout simplement le premier EP nommé " I: Praedictvm". Au programme du black / death brutal qui n'hésite pas à ajouter une petite touche de punk dans une mixture déjà bien violente.

Le précédent album "III: Odor Mortis" avait marqué une rupture par rapport à "II : Maledictvm" qui affichait parfois des riffs et rythmiques presque hardcore / punk dans l'esprit, ce que le deuxième album du groupe avait balayé avec une approche bien plus frontale et intense. C'est cette approche que l'on retrouve donc sur ce nouvel album qui repart sur un black / death très virulent et qui n'a pas l'intention de faire dans la dentelle. "Nur Einen Spalt" démarre l'album de manière on ne peut plus directe avec up-tempo, riffs brutaux et malsains et le chant totalement arraché et hurlé du chanteur sans nom puisque si les membres du groupe s'affichent en photo, ils ne donnent ni nom ni pseudo. On a droit à la bonne dose de blasts habituelle et Depravation confirme qu'il ne s'est pas calmé et qu'il a une fois de plus envie de tout raser. La plupart des morceaux gravitent autour des trois ou quatre minutes et l'album ne dépasse pas les trente-trois minutes, vous avez donc la confirmation que le groupe fonce dans le tas et ne se prend pas la tête. Seul "War Dreams Of Itself" tire jusqu'aux cinq minutes et en profite pour placer des passages écrasants au milieu de cette rafale de blasts. Les gros coups de double grosse caisse font tout de même bien mal et Depravation prend des allures de char d'assaut qui vous masse les vertèbres avec ses chenilles et ses quelques tonnes d'acier. Les riffs sont toujours aussi froids et sales et même quand le rythme est un peu plus posé la musique du groupe reste intense.

Cette petite demi-heure suffira à en mettre quelques uns sur les rotules, Depravation ne lève que rarement le pied et même quand il le fait, il ne perd rien en intensité et en rage. Le chant constamment hurlé ne fait rien non plus pour calmer le jeu et un morceau comme "Involuntary Violence" fait très mal avec son alternance de passages très lourds et d'accélérations brèves mais brutales. "Im Schatten" reprend pendant quelques temps le visage plus punk du groupe et remet donc une bonne dose de violence frontale dans la machine après un ou deux morceaux plus lourds et rampants. "Lessons Of Darkness" fait une petite feinte en démarrant en son clair avec des mélodies malsaines et une ambiance bien plus noire qui laisse croire que le groupe va se calmer le temps d'un morceau. Sauf que les blasts reviennent bien vite et qu'au lieu d'être une accalmie, c'est surtout à quelque chose de plus purement black metal qui nous accueille. Depravation voulait simplement vous faire baisser votre garde quelques secondes pour être sûr que la prochaine volée de coups touchent au but. Le groupe consent tout de même à terminer l'album avec quelques mélodies et une intensité moindre avec "Sadness" qui sert en quelque sorte de palier de décompression après cette agression en règle. "IV: Letvm" est brutal certes mais ne sombre jamais dans la facilité et sa durée relativement courte lui permet de garder son impact, le reste étant assuré par une alternance intelligente de passages très lourds et noirs et d'autres bien plus brutaux et directs.

Ce nouvel album de Depravation confirme donc l'orientation plus frontale prise par son prédécesseur et balance un black / death teigneux, malsain et frontal qui ne fait pas de cadeaux et défonce tout sur son passage. Quelques mélodies plus froides amènent une profondeur bienvenue et quelques ambiances plus travaillées à un album qui ne prend pas de gants et reste intense de bout en bout.


Murderworks
Mars 2023


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.depravationkills.com