Le groupe
Biographie :

Dephosphorus est un groupe de death / black / grindcore grec formé en 2008 et actuellement composé de : Thanos Mantas (guitare / ex-Sbloccare, ex-Straighthate, Voidhead), Panos Agoros (chant / ex-Straighthate, Kommpound, ex-Amnis Nihili), John Votsis (batterie / Caedes Cruenta, Embrace Of Thorns, End, Mentally Defiled, Nigredo, Profane Prayer, Shadowmass, Thou Art Lord, Vacantfield, Violent Definition, ex-Cross Denied, ex-Heavensore, ex-Hordes Of Decay, ex-Plaguendgraves, ex-Principality Of Hell, ex-Fadom, ex-Saboter, Triumpher, ex-Abyssgale, ex-Disharmony, ex-Dødsferd, ex-Ectoplasma, ex-Mortal Torment, ex-Necrochakal, ex-Ravencult, ex-Stillborn Virtue, ex-Thy Darkened Shade, ex-Nadiwrath) et Costas Ragiadakos (basse / Abyssus, ex-Fated Circle). Dephosphorus sort son premier album, "Night Sky Transform", en Août 2012 chez 7 Degrees Records, suivi de "Ravenous Solemnity" en Février 2014, de "Impossible Orbits" en Juin 2017 chez Selfmadegod Records, et de "Sublimation" en Septembre 2020.

Discographie :

2011 : "Axiom" (EP)
2012 : "Night Sky Transform"
2014 : "Ravenous Solemnity"
2017 : "Impossible Orbits"
2020 : "Sublimation"


La chronique


Il y a quand même de sacrés sadiques dans le metal extrême ! Prenez Dephosphorus par exemple qui nous livre son cinquième album, "Sublimation", voilà un groupe qui prend un malin plaisir à nous torturer les tympans avec des sonorités venant du black, du death, du grindcore et même du sludge. Bref, tout ce qui est sale et brutal est de sortie chez ces Grecs fous et ce nouvel album ne vous veut pas plus de bien que ses prédécesseurs !

"Devoured By Aeons" met les choses au clair tout de suite et balance de bons gros riffs puissants et bien lourds non dénués d'un certain groove. L'ambiance est apocalyptique dès le départ et les blasts viennent bien vite foutre le bordel dans vos enceintes avec ce fameux chant hurlé et possédé que le groupe nous sert depuis toujours. Pas de grosses surprises pour ceux qui connaissent déjà Dephosphorus mais une évolution dans la continuité comme on dit, d'autant que le groupe est toujours dans son concept cosmique. On suit le même chemin et on retrouve évidemment ce côté dissonant et atonal auquel le groupe nous habitue depuis "Night Sky Transform" sur des morceaux globalement assez courts. L'évolution la plus notable étant que cette fois la violence est peut-être un peu plus contrôlée, le groupe ne lâche pas forcément la bride comme sur ses précédents albums et donne cette fois dans quelque chose d'un peu plus vicieux et sournois. Mais ne vous méprenez pas, la violence est toujours là et "Psychohistory" ne va pas manquer de vous le rappeler. On sent juste que le groupe ne part plus en hystérie totale comme cela pouvait être le cas dans le passé, ce qui pourra probablement en décevoir quelques uns. Mais ce léger contrôle de la violence donne une musique bien plus malsaine et Dephosphorus se montre ici bien plus inquiétant. Le morceau-titre est d'ailleurs tout en arpèges dissonants et développe une ambiance apocalyptique une fois de plus, si vous fermez les yeux vous pouvez presque apercevoir un champ de ruines tant l'ambiance est sale et pesante, ou plutôt le vide spatial vu le concept cosmique du groupe.

Cette tendance à rendre sa musique plus sournoise et de verser dans une brutalité moins directe contribue à faire évoluer la musique de Dephosphorus et permet au groupe de ne pas trop répéter une formule qui aurait pu devenir lassante à la longue. "Sublimation" ne trahit jamais l'identité du groupe et change suffisamment la donne pour se démarquer des autres albums. Les pétages de plombs n'en sont que plus destructeurs et les gros blasts qui débarquent au milieu de "Absurd Aftermath" qui se montrait plus lourd et mélodique jusque là font pas mal de dégâts. Les hurlements de Panos Agoros sont toujours aussi déments et le bougre ne s'économise clairement pas, on en aurait presque mal pour lui. La construction des morceaux est toujours aussi tortueuse mais le groupe ne se départ jamais d'un certain groove et d'une énergie héritée du punk qui permet de balancer des parties plus directes au milieu de ce nœud de riffs tordus. Vous l'aurez compris, la violence brute ne se fait entendre que quand c'est nécessaire sur ce nouvel album et si les coups de folie et les accélérations démentielles sont toujours là, elles ne mènent plus le débat. Une lourdeur inhabituelle pour le groupe a pris une bonne place sur "Sublimation" qui n'en devient que plus sale et inquiétant et tout aussi extrême. Pour les fous furieux, il restera toujours des morceaux comme "Into The Glory Of Aternal Orbit" ou "In Dimensions 7 To 11" qui élaguent tout ce qui dépasse et fonce dans le tas sans réfléchir en balançant des ambiances très crades. Notons aussi une production bien sale mais puissante et organique qui sert très bien le propos de Dephosphorus sur ce nouvel album.

"Sublimation" est donc un album moins direct, plus lourd, plus sournois mais tout aussi mal intentionné et brutal que ses prédécesseurs. Dephosphorus a fait évoluer son mode opératoire mais le fond est toujours là et si sa violence s'exprime de façon différente, elle occasionne toujours les mêmes dégâts !


Murderworks
Janvier 2021


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.facebook.com/dephosphorus