Planquez vos femmes et vos filles.... Non, tout bien considéré, planquez tout le monde, les Australiens de Denouncement Pyre reviennent avec un quatrième album nommé "Forever Burning" et sont bien décidés à redistribuer quelques coups de masses dans les têtes qui auraient le malheur de traîner par là !

Après deux albums thrash / black / death, le groupe a instillé un peu de mélodies glaçantes héritées de Dissection ou Watain à partir de "Black Sun Unbound" et c'est sur cette voie que continue ce nouveau méfait. Que les plus bourrins soient rassurés, cet apport de mélodies n'a pas contribué à adoucir la musique de Denouncement Pyre, on a simplement gagné des ambiances froides en plus de la violence habituelle. Et si le moindre doute habitait encore votre esprit, le morceau-titre qui ouvre l'album va très vite les dissiper avec son black / thrash sombre, sale, teigneux et old school en diable. Certes les deux premiers albums étaient peut-être plus furieux mais ce visage plus mélodique déjà affiché sur le précédent album renforce le côté black metal et permet au groupe de varier un peu des riffs purement thrash qui auraient pu se montrer répétitifs à la longue. D'autant que la violence se fait encore sentir et que les blasts sont encore présents, même si moins systématiques qu'auparavant. On a droit à quelques passages plus lourds briseurs de nuque et on retrouve là tout cet art que maîtrisaient les vieux groupes, un art qui consiste à placer intelligemment les riffs de dix tonnes et les passages les plus virulents pour maximiser l'effet destructeur. Le solo mélodique de "The Liberating Fires Of Moloch" sent très fort le Watain et confirme cette orientation plus glauque et froide, donc plus black metal. Un mélange que maîtrise très bien aussi "Tongues Stretched For Salvation" qui le suit et qui balance sa dose de blasts et de riffs lourds plus malsains et diaboliques. Ce qu'on a perdu en folie furieuse, on l'a gagné en odeur de souffre et Denouncement Pyre va vous chatouiller les narines plus d'une fois pendant ces trois quarts d'heure aux allures de manifeste infernal.

Ce qui n'a pas changé par contre, c'est cet esprit ouvertement old school qui règne sur "Forever Burning" et qui habite le groupe depuis ses débuts. On sent que la plupart de ses influences se situent dans les années 80 et le début des années 90 gros maximum. On retrouve cette envie de proposer un metal extrême direct, sans fioritures et qui se fout comme d'une guigne de toutes les évolutions ou tendances ayant émergé depuis. Et ça tombe bien parce que c'est exactement ce qu'on aime chez ces Australiens fous (c'est un pléonasme dans le metal ça...) ! "Hung Like Swine" renoue d'ailleurs avec cette folie furieuse typique de cette scène et des débuts du groupe avec un morceau brutal aux soli possédés qui balancent de grands coups de vibrato et des riffs impitoyables sous couvert de tapis de double grosse caisse et de blasts. Une bonne grosse claque sèche dans les dents comme on les aime ! Si certains groupes aiment faire progressivement retomber la pression au fur et à mesure que l'on s'approche de la fin de l'album, Denouncement Pyre fait l'inverse, plus on avance et plus les blasts reprennent leur place. Malgré ses sept minutes, "Burn This World And Start Again" ne fait pas de prisonnier, pas plus que son successeur "The Opposer Of Light" avec un rythme assez intense et une envie de tout cramer assez flagrante. La très belle pochette réalisée par Mithcell Nolte résume bien ce que vous allez trouver sur ce nouvel album en plus d'en mettre plein les yeux. La production est à l'avenant avec un son de guitares tranchant et un son de batterie assez sec doté d'une petite réverbe comme le faisaient les groupes extrêmes des années 80 justement.

Denouncement Pyre ne dévie pas de la ligne tracée par "Black Sun Unbound" et nous rebalance un black / thrash teinté de mélodies issues de groupes comme Dissection ou Watain pour un côté malsain et froid plus prononcé. "Forever Burning" n'en abandonne pas la furie pour autant et balance sa dose de blasts et de riffs destructeurs de vertèbres donc pas de grosses surprises à l'horizon. Par contre, si vous étiez venus vous prendre une grosse claque old school, directe et sans compromis, vous allez bien vous la prendre !