Le groupe
Biographie :

Denial Of God est un groupe de black metal danois formé en 1991 et actuellement composé de : Azter (guitare / ex-Victimizer, ex-Apollyon, ex-Astro Zombies) et Ustumallagam (chant / The Rite, 30 Silver Coins, ex-Astro Zombies, ex-Gigim Xul, ex-Pornosex). Denial Of God sort son premier album, "The Horrors Of Satan", en Novembre 2006 chez Painkiller Records, suivi de "Death And The Beyond" en Juillet 2012 chez Hells Headbangers Records, et de "The Hallow Mass" en Octobre 2019 chez Osmose Productions.

Discographie :

1995 : "The Statues Are Watching" (EP)
1996 : "The Ghouls Of DOG" (EP)
1999 : "The Curse Of The Witch" (EP)
1999 : "Klabautermanden" (EP)
2000 : "The Crypt Has Eyes" (EP)
2001 : "Robbing The Grave Of The Priest" (EP)
2006 : "A Night in Transylvania" (EP)
2006 : "The Horrors Of Satan"
2009 : "Advance Demo 2009" (EP)
2009 : "Incubus" (EP)
2011 : "The Red Terror" (EP)
2012 : "Death And The Beyond"
2019 : "The Shapeless Mass" (EP)
2019 : "The Hallow Mass"


La chronique


Denial Of God est un groupe qui s’est toujours illustré dans le courant esthétique du black metal des années 90, période pendant laquelle il a vu le jour, avec comme acte de naissance la démo "Oscularium Infame", sortie en 92. Le logo reprend les clichés de la deuxième vague, le pentacle bien sûr, avec la tête de ce bon vieux Baphomet, quelques lettrages kabbalistiques et une écriture crassouille, encore encrée dans le death metal. En ce qui concerne les pochettes, la formation danoise s’applique à présenter des visuels assez travaillés et "The Hallow Mass" ne déroge pas à la règle. Ce cimetière inquiétant rappelle un mix entre "The World Is So Good That Who Made It Doesn’t Live There" de Mystifier, les tons glaciaux de "The Secret Of The Black Art" de Dark Fufu, et la pochette de "Neon Grave" de Goregang. Quoi qu’il en soit, le feeling qui s’en dégage est froid, mortuaire et fantomatique, de quoi bien se mettre dans l’ambiance.

Musicalement, pas d’évolution notable ou de révolution potentielle, Denial Of God persiste dans un black metal passéiste, mélodique et épuré. Il y a ce son punk, tranchant dans les guitares, le chant trollesque, possédé, mais assez linéaire, s’éloigne du penchant hystérique et se trouve être plutôt narratif. La batterie, qui possède un son bien acoustique ajoute la petite touche crade qui va bien, en saturant sensiblement, et en étant suffisamment loin dans le mix pour donner la primauté aux guitares stridentes. La grosse caisse est présente mais sourde, cela confère de la profondeur dans le mix, loin du son de claquettes des productions actuelles et, comme dirait Fenriz, on appelle ça de la double bass, il faut que ce soit grave ! "The Hallow Mass" propose un black metal progressif mélancolique, voire même romantique. On ressent, à l’écoute, un sentiment d’acceptation de la fatalité, il y a une sensation de désespoir et de mélancolie omniprésente qui me rappelle Gehenna, Hecate Enthroned ou encore Mystic Circle.

La force du trio composé des frangins Azter et Ustumallagam ainsi que du batteur Galheim, c’est qu’il n’a pas besoin d’user de synthétiseurs ou d’autres artifices pour créer du climat musical, à part sur l’intro qui rappelle un peu Gloomy Grim ou Limbonic Art. En développant des titres longs comme en atteste le premier track, "Hallowmass", qui dépasse les 14 minutes, le groupe adopte un virage progressif, qui flirte limite avec un feeling des seventies, comme sur la deuxième partie de "Undead Hunger", et ses guitares en son clair en mode feu de camp de fumeur de oinj. Au-delà de cette saveur particulière mais plutôt bien intégrée à l’ensemble, on retrouve des passages qui possèdent un esprit heavy metal, associés à une interprétation "black metal de puriste". Denial Of God propose tout de même un metal sans fioritures et assez sauvage, on ressent la frénésie qui caractérise le style et la noirceur qui reste omniprésente.

Sans prétention, ce skeud est une invitation au voyage, les longues parties instrumentales, la mise en forme des compositions, les alternances de mélodies et de moments frénétiques offrent une palette très intéressante de couleurs, dans des tons bleus foncés, sombres, grisâtres. Denial Of God persiste dans un black metal encore enraciné dans le punk et le heavy le plus old school. La mélodie domine sur le disque et l’atmosphère dégagé laisse deviner de vieilles chapelles abandonnées, des forêts anciennes et des ruines de châteaux en flanc de montagne. Les quelques touches de synthétiseurs nous renvoient vers des productions cinématographiques horrifiques des eighties, un pur régal, simple et efficace.


Trrha'l
Septembre 2020


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.denialofgod.net