Le groupe
Biographie :

Demon Lung est un groupe de doom metal américain formé en 2011 et actuellement composé de : Jason Lamb (basse), Jeremy Brenton (batterie / The Fat Dukes Of Fuck), Phillip Burns (guitare), Shanda Fredrick (chant) et Brent Lynch (guitare / Hollow Leg). Demon Lung sort un premier EP en 2012, "Pareidolia", avant de rejoindre le label Candlelight Records pour la sortie du premier album, "The Hundredth Name", en Juin 2013. "A Dracula" sort en Juin 2015, toujours chez Candlelight Records.

Discographie :

2012 : "Pareidolia" (EP)
2013 : "The Hundredth Name"
2015 : "A Dracula"


Les chroniques


"A Dracula"
Note : 14/20

Le doom a t-il le vent en poupe ? C'est-ce qu'il semble. En tout cas, le label anglais Candlelight s'est trouvé une nouvelle passion. Après The Wounded Kings et Orange Goblin, la maison de disques signe à tour de bras des formations plus heavy que le Titanic. L'année 2015 voit la sortie des nouveaux Demon Lung, Zatokrev, Galvano et sont prochainement annoncés Witchsorrow et C.R.O.W.N.

Cette fois-ci, c'est au tour des Ricains de Demon Lung de passer sous notre loupe. Le quatuor devenu quintette depuis son premier LP "The Hundretdth Name" donne dans un doom classique massif et ténébreux Les ombres de Black Sabbath, pour la science du riff occulte, et du Candlemass période 2007, pour le côté épique et tortueux de certaines progressions, planent tout au long de l'écoute de "A Dracula", album inspiré par le film d'épouvante Alucarda (1977).

Sorte de mise en musique dudit film, le chant de Shanda Frederick se veut très narratif et en conséquence, un brin monotone et décevant. Car, ce qui baisse la note de cette chronique, c'est la performance vocale. Monocorde, sans jus, famélique, la voix de Shanda se contente de narrer sans passion l'histoire, là où, pour un tel scénario (une histoire démoniaque mettant en scène la fille humaine du Diable et ses passions mortelles), on aurait souhaité une interprétation plus possédée et intense qui colle un minimum avec le concept (des aveux même de la frontwoman, son intention était d'insuffler à chaque note et mélodie une aura hantée ; tentative ratée). C'est vraiment dommage et décevant lorsqu'on écoute ces morceaux impies et blasphématoires. La chanteuse a une belle voix grave, collant bien à l'ambiance, mais jamais utilisée à bon escient.

Musicalement, heureusement, ça tient parfaitement la route. Epais, puissants, insalubres, les sons créés par le groupe sont de véritables injections de venin dans les yeux. Le doom de Demon Lung est proche, par moments, du sludge le plus dégoûtant et rampant qui soit. Les morceaux aspirent toute étincelle de lumière dans un trou noir gigantesque. Certains moments sont réellement mémorables (le trio "Deny The Savior" / "Mark Of Jubilee" / "Rursumque Adracula", terribles d'horreurs perverses et méphistophéliques). La production, signée Billy Anderson (grand nom des musiques sales américaines ayant collaboré avec Neurosis, Buzzo-E, Sleep, Black Cobra et une centaine d'autres), offre ni plus ni moins qu'un chaos bouillonnant et blasphématoire. L'album demeure très classique dans sa forme mais son intention satanique prononcée, sa noirceur infernale et son approche sonore radicale en font un album recommandable pour les fans de formations telles qu'Electric Wizard ou The Wounded Kings.

Moins marquant qu'un Lucifer (pour rester dans le giron du doom féminin mais aussi dans l'actualité), Demon Lung montre tout de même avec "A Darcula" qu'il est un groupe sur lequel il faut sérieusement compter. Nous ne sommes pas encore près d'un chef d'œuvre, mais Demon Lung a toutes les cartes en mains pour y parvenir. En attendant, vous pouvez jetez une oreille sur cet album sympathique et satanique sans réfléchir.


Man Of Shadows
Juillet 2015




"The Hundredth Name"
Note moyenne : 13/20

Originaire de la ville pécheresse du Nevada, Demon Lung embauche sa formation en 2011. Tout jeune groupe, il se pose sur les bases de Black Sabbath, Acid King et autres perfecteurs du doom metal pour créer leur premier EP quatre titres "Pareidolia" auto-produit sorti en 2012. Ce n’est sûrement pas le fruit du hasard si le nom de la formation porte celui d’un des titres du "Come My Fanatics" (1997) d’Electric Wizard.

Accords sombres, compos simples qui se suffisent dans leur limpidité, point trop n’en faut pour que ça fonctionne. Avec Shanda au chant, la voix féminine prend une ampleur occulte. Tiens, une femme au chant ? Décidemment, le nombre de prêtresses d’un style occulte 70’s ne cesse d’accroître. Une tendance qui explose ? Pensons entre autres à Acid King, Jex Thoth, Alunah, ces formations dont la présence féminine donne ce côté mystique narcotique que des voix plus testostéronées ne provoqueraient pas forcément. Puisque les modes sont généralement hâtivement suivies - pour le meilleur comme pour le pire il en convient - Demon Lung saura-t-il défendre dignement son rang ? Evidemment, la qualité d’un groupe ne se limitant pas aux chromosomes X ou Y derrière un micro, le débat d’atouts du groupe est donc lancé.

En Juin 2013, Demon Lung produit son premier full-length "The Hundredth Name", signé sur l’éminent Candelight Records (COC, Orange Goblin), portant huit titres dont la longueur de mise confirme le choix musical du groupe. Entame sur "Binding Of The Witch", ses jeux de cymbales, ses larsens de guitare et son atmosphère au vacarme battant crescendo. Bruits et chuchotements de fond insaisissables, on communique déjà avec les limbes. La véritable entrée en matière se fait tardive sur accords doublés à l’octave, puis l’alchimie doom opère. Les accords deviennent plus sombres, lents, écrasants, la voix réverbérée se propage sur l'ensemble sonore. La recette bien que classique est efficace, l’envoûtant s’exécute. Me voilà certaine de toucher du bout des doigts une nouvelle petite perle, mais voilà…

Dès le troisième titre, on tombe inévitablement dans cette impression de redondance, la monotonie de la voix - bien qu’attachée au style - n’aidant pas. C’est lent, c’est lourd, mais on retombe sur les mêmes pas, sans véritable montée en puissance. Ambiance quasi black metal / moyen-âge / ecclésiastique sur "A Decade Twice Over A Day", l’encens picote presque les narines. Les morceaux s’enchaînent, linéaires, le septième entame sa course tandis que l’impression d’être rester sur le même titre depuis de longues minutes devient alors flagrante. Le final éponyme explose dans son entrée en matière, la boucle est bouclée en lien avec la première piste formant à elle deux une membrane rigide dont le contenu s’avère au final bien moins abrupte.

"The Hundredth Name" se positionne dans ces productions enivrantes pour laquelle tout amateur y trouvera un petit attachement mais n’obtiendra pas le palmarès de la nouveauté d’un flux ténébreux en vogue. Evolution à suivre sur une prochaine production.


Angie
Mars 2014


Conclusion
Le site officiel : www.demonlungband.com