"Speaking With The Devil". En voilà un bien beau programme que propose Demona ! Et compte tenu du look old-school qu'affichent les protagonistes, je m'attends à en prendre plein les esgourdes. Et pourtant, l'écoute de l'intro est déstabilisante de mollesse.

Mais le bourre-pif arrive vite avec le "vrai" premier morceau ! Du bon vieux speed metal des années 80 à la sauce Destruction ! Bruts, sans artifice, les morceaux de Demona nous ramènent aux sources du style en réunissant tous les ingrédients qui en ont fait un des précurseurs du thrash. Le mitraillage en bonne et due forme des guitares et les coups violents dont nous roue le duo basse / batterie ne sont en rien calmés par la voix de la vocaliste Tanza. Au contraire, toujours dans la tradition old-school, le chant chargé de réverb est rageur et incisif. Mais comme il est question de parler avec le diable, rien de plus normal ! En reprenant des morceaux de son projet solo, Tanza passe de l'anglais à l'espagnol sans que cela ne dérange. A la première écoute, le tout peut paraître répétitif et linéaire, mais c'est la marque de fabrique du speed metal. Après une écoute plus assidue, les morceaux s'enchaînent sans monotonie avec quelques variations de tempo qui font que l'ensemble ne s'essouffle pas. Hormis "Stoner Than The Hardest Stone" que je trouve assez timoré et redondant, le rythme asséné sans relâche est percutant d'efficacité.

Il faut toujours se mettre au niveau de son interlocuteur, alors pour parler avec le diable, Demona déverse toute sa rage et sa violence dans son album, et ce, pour le plus grand plaisir de mes esgourdes qui ont oublié qu'il y avait une intro.