Delusions Of Grandeur est une formation de Pittsburg (USA) essentiellement menée par son membre principal, le guitariste Gabe Mangold, ainsi que son chanteur Brent Vaccaro. Signé chez le label québécois indépendant Subliminal Groove Records, les gars ont sorti leur premier album "Omnipotence" en 2012 et le second "Efficacy" en 2013. Mais aujourd’hui, ce qui nous intéresse, c’est leur nouvel EP "Reclamation" paru cet été.

"Reclamation" commence avec "Theotrophy" avec pour invités Dan Watson d’Infant Annihilator et Dave Simonich d’Improvidence. Immédiatement, l’auditeur est agrippé par la qualité dantesque de la production et le son djent ultra massif des 8 cordes. L’ensemble est d’une lourdeur ahurissante. Paradoxalement, les cleans et les ambiances ressortent parfaitement bien dans cet amas de violence, de même pour le solo à la Necrophagist qui suivra. Le final mettra l’auditeur en orbite à l’aide d’un long breakdown qui n’aura de cesse de s’écraser sur lui-même tel un trou noir, avec pour cerise sur le gâteau la voix de Dan Watson ayant un rendu absolument épique sur cette partie. "Theotrophy" annonce le ton dès le départ et nous met totalement dans l’ambiance apocalyptique de la pochette.

Alors que vous croyez avoir entendu l’essentiel de "Reclamation" dans ce premier tire, la suite de l’EP saura encore vous étonner en dévoilant la large palette d’influences que Delusions Of Grandeur est capable de déployer. "Megalon" montre une facette plus groove du groupe avec une inspiration clairement portée sur Veil Of Maya. Le tempo s’accélère sensiblement, les rythmiques se complexifient. On notera un solo en tapping très bien enchainé à la fin du morceau et laissant place à de belles guitares clean pour un final tout en douceur. "Spawn Of Sagan" débute avec une introduction à la batterie écrasante. Ce morceau aura notamment pour intention de montrer à l’auditeur le savoir-faire rythmique du groupe. S’ensuit alors "Goshtman" débarquant d’emblée avec un tempo rapide et des riffs typés metalcore technique. On notera un super passage allégrement inspiré par Born Of Osiris. Passé un breakdown tout en finesse au milieu de ce morceau, le tempo est soudainement propulsé vers l’avant pour terminer sur un break part final des plus jouissifs. Mosh pit assuré en live.

Enfin, "Reclamation" se termine avec son morceau éponyme résolument progressif. A nouveau, Delusions Of Grandeur nous étonne par la diversité de son jeu. L’ambiance est ici nettement plus apaisée, en témoigne le solo clean très inspiré en première partie. La seconde est un véritable morceau de bravoure renforcé à grands coups de soli rappelant Between The Buried And Me ou encore Dream Theater. Au niveau où Delusions Of Grandeur nous emmène, on peut se permettre de les comparer à de telles pointures. La virtuosité est là, le feeling aussi, c’est un régal ni plus ni moins.

Au final, le seul défaut que nous pouvons reprocher à "Reclamation" est sa courte durée. Evidemment c’est un EP, mais devant une telle perfection, on en réclame encore ! Pour conclure, Delusions Of Grandeur a mis la barre encore plus haut par rapport au précédent album en perfectionnant son style déjà bien abouti et en tirant profit de la majorité des meilleures influences des années milieu 2000. Vivement la suite !