"The Highest Level"
Note : 17/20
Defiled, vétéran du death metal japonais, annonce un nouvel album. Créé en 1992 à Tokyo,
le groupe mené par Yusuke Sumita (guitare) et complété par Keisuke Hamada (batterie,
ex-Chernoblank), Shinichiro Hamada (guitare / chant, ex-Chernoblank) ainsi que
Takachika Nakajima (basse, Coven Japan) sort en 2023 "The Highest Level", son septième
album, chez Season Of Mist.
L’album débute avec "Off-Limits", un titre old school très solide qui laisse le groupe placer
des riffs efficaces et saccadés sous des parties vocales brutes. On retrouvera également
des parties très accrocheuses, tout comme sur "Stealth" et sa rythmique écrasante ponctuée
de sursauts d’énergie. Le groupe laisse ses patterns motivants dynamiser la composition
avant que "The Highest Level", le titre éponyme, ne vienne nous écraser avec quelques leads
épiques suivis d’une rythmique rapide. Un solo dissonant viendra également se greffer à la
base sombre, ainsi que des harmoniques inquiétantes, puis "Entrapped" renoue avec des riffs
agressifs et convulsifs, laissant les racines du death metal s’exprimer. Les parties vocales
sont également hachées, tout comme sur "The Status Quo", un titre assez court qui propose
une approche très brute en jouant sur de nombreux changements de rythme pour
surprendre, puis "Warmonger" viendra placer des tonalités pesantes qui complètent assez
bien les hurlements imposants.
On notera également cette basse groovy avant que
"Demonization" ne renoue avec la vitesse pure et dure, entrecoupée de breaks surprenants
suivis par "Inquisition" et ses tonalités sombres, qui embellissent une base explosive de
death / thrash. Le groupe continue son aventure dans la violence avec "Madness Accelerated"
et son blast qui emprunte parfois au Hardcore ses sonorités les plus motivantes, puis avec
"Only The Strongest Survive" qui va ajouter des tonalités dissonantes et criardes à une base
simple mais solide, où les choeurs aident parfois le chant principal. "Delusion", le titre suivant,
va laisser la section rythmique proposer des éléments agressifs entrecoupés d’interventions
de guitares, puis le groupe développe des parties épiques avec "The Last Straw", sans oublier
ses racines death metal agressives. On retrouvera également des leads entêtants, suivis
par "Red World", un titre martial qui invite immédiatement au headbang, puis "The Requiem",
qui emprunte au death / doom son atmosphère lancinante et pesante avant d’exploser sur la
fin, laissant "The Speech", un sample effrayant, refermer l’album.
Defiled a toujours eu sa propre touche, que le groupe mêle habilement à un death metal
brut, créant ainsi des titres saccadés reconnaissables quasi instantanément. "The Highest Level" va surprendre, mais il va également marquer.
"Infinite Regress"
Note : 17/20
Vétérans de la scène death metal nipponne depuis 1992, Defiled reviennent avec un
sixième album. Intitulé "Infinite Regress", il regroupe les efforts de Yusuke Sumita (guitariste
fondateur), Keisuke Hamada (batterie, ex-Chermoblank), Shinichiro Hamada
(guitare / chant, ex-Chermoblank) et Takachika Nakajima (basse, Coven, King’s Evil).
Côté artwork, on retrouve la patte de Wes Benscoter (Cattle Decapitation, Autopsy,
Broken Hope, Mortician, Nile, Slayer ) qui oeuvre avec le groupe depuis le début.
Nul besoin ici de vous détailler chaque titre : le groupe exploite sa recette à base de death
metal bourrin et technique qui fonctionne à merveille. On notera une piste d’intro et d’outro,
mais entre ces deux-là figurent douze titres tous plus puissants les uns que les autres. La
rapidité est évidemment le maître-mot de nombre d’entre elles ("Divide And Conquer", "So
Blind"…), mais d’autres influences sont à prévoir, comme sur la longue "Tragedy". De la
dissonance, de la noirceur, mais toujours un chant imposant qui couronne des riffs riches et
recherchés. Le groupe reste également dans des tonalités old school comme sur "Legacy"
ou "Ignorant", qui démontrent bien quelles sont les influences de la formation. On notera donc
l’alternance entre passages techniques et riffs plus simples mais toujours dans l’efficacité.
Après autant de longévité, Defiled a toujours l’envie et la hargne de composer de nouveaux
titres. "Infinite Regress" est un album consistant qui ravira les amateurs de death metal en
tous genres, et qui pioche parfois dans le grind / thrash pour diversifier une recette qui fait
ses preuves !
"In Crisis"
Note : 13,5/20
[MODE CHRONIQUE INTERACTIVE ON]
Bon, vous êtes prêts, on enclenche la musique de notre vieux manga adoré, où maman Barberin nous avait beaucoup fait pleurer, où ce vieux bourreau d'enfants de Vitalis nous avait fait aimer le spectacle de rue, où on avait cru que les chiens pouvaient être aussi intelligents, et c'est partiiiiii :
"Je suis sans famille,
Je m'appelle Defiled,
Et je me balade,
Avec tous mes amis,
Sumita - Yusuke,
Okada - Takahata,
Et Ken -ji Sato,
Vont faire leur numéro.
Dans les grandes villes (Tokyo)
ou les petits villages (Okayama),
devant nous Defiled,
de jolis dépeçages.
Ma famille à moi,
celle de Season Of Mist,
car on a besoin de gros son dans la vie...
Venez avec nous,
dans nos tablatures,
Plus on est de fous,
à jouer du death très dur
Je suis sans famille
Et je m'appelle Defiled
Et je vous présente "In Crisis"
Je suis sans famille,
Je m'appelle Defiled,
Et je me balade,
Avec tous mes amis,
Ma famille à moi,
celle de Season Of Mist,
car on a besoin de gros son dans la vie...
Venez avec nous,
dans nos tablatures,
Plus on est de fous,
à jouer du death très dur
Je suis sans famille
Et je m'appelle Defiled
Et je vous présente "In Crisis"
Je suis sans famille,
Je m'appelle Defiled,
Et je me balade,
Avec tous mes amis,
Ma famille à moi,
celle de Season Of Mist,
car on a besoin de gros son dans la vie..."
[MODE CHRONIQUE INTERACTIVE OFF]
Ah ah ah ah ah ah ah Aarrrrrrgh !!!! Ouais j'ai mis une petite demi heure pour réaliser cette petite surprise, hu hu !!!
J'ai ri tout seul, c'est déjà pas mal... Hi... Hi...sniff... Bon passons à autre chose...
Ben voilà, depuis 2003, on n'avait pas de nouvelle du front de l'Est, Pays du Soleil Levant, le Japon une fourmilière à groupes de death metal nippon ni mauvais...
Comme leur confrères Intestine Baalism, les Defiled sont de fiers représentants du death metal Japonais.
Il y en a peut-être d'autres mais là tout de suite, ça ne me vient pas.
Alors qu'est-ce qu'on a au programme ? Ben toujours du brutal death technique, c'est quelque chose qui ne change pas depuis "Erupted Wrath", sauf que petit à petit le style s'est affiné pour cracher de la brutalité toujours complexe et stylée Defiled.
On va immédiatement dégager le côté négatif de cet album. Si pour leur précédentes prods, ils avaient fait quelques tours chez Jim Morris au Morrisound, un des dieux du gros son du death metal des "dix glorieuses", cette fois-ci, bizarrement les loulous ont préféré aborder leur retour avec l'aide de Bill Metayer (Slayer, Sacred Reich) pour le mixage et le mastering. Alors certainement que la chose est voulue, mais on a l'impression que le travail est assez étrange voire raté, une basse parfois trop en avant, un son très roots parfois presque trop saturé, qui gâche peut-être l'effet de souffle pour rendre quelque chose plus proche d'un son live sans doute, plus sincère. Mais de manière personnelle, ça m'a un peu rebuté, on verra avec le temps...
Une fois ce temps d'arrêt passé, on s'aperçoit que Defiled est très rentre dedans, les morceaux nous plongent immédiatement à l'essentiel, c'est en fait peut-être pour ça que la prod' est crasseuse, pour mieux coller à cette volonté de ne pas mettre d'artifice et de présenter une musique efficace, juste pour la musique.
Beaucoup vont trouver ça à chier, parce que leurs petites oreilles douillettes et sophistiquées sont trop habituées maintenant à ce qu'il se fait de mieux, mais il faut aussi se dire que même avec une super prod', un groupe qui joue de la merde, jouera toujours de la merde. Et Defiled fait du très bon brutal death.
La basse qu'on a pu trouver trop en avant par moments, se faufile techniquement au travers de tous les morceaux, et sa présence est largement mise sur un piedéstal.
Le tout semble brouillon parce que la densité de la musique de Defiled est plus opaque que de l'urine infectée par une cystite carabinée. Mais dans tout ce magma difforme, on entrevoit malgré tout une technique irréprochable, des morceaux très intéressants avec des rythmiques prenantes aux allures un peu thrash même, comme sur "Unconscious Slavery", petite perle inavouée de l'album.
"In Crisis" sera descendu par la critique à cause de sa production, mais les chansons sont bonnes bordel !!!
Il n'y a qu'à écouter la mise en bouche de "Behind You Pray" avec une batterie qui annonce l'annihilation totale de notre planète tellement c'est brutal et la voix de Kenji Sato hein ? Mais elle déchire cette voix, gros grunts, mega growls !!
Bon, ça manque un peu de solo, mais c'est du brutal death bordel, et si les morceaux ont tendance à ne pas laisser de place à la moindre particule d'air pour respirer, ben faut retenir sa respiration, c'est juste 45 minutes à passer en gros, Jacques Mayol pouvait le faire pourquoi pas vous ?
Il ne reste plus qu'à dire que la pochette n'est pas sans rappeler du "Gateways..." de Morbid Angel , ou du "Souls To Deny" de Suffocation, quelque chose à la Dan Seagrave quoi...
Alors faut pas faire la fine bouche, et donner un peu de chance à cet album mais si le son n'est pas top, si on ne jugeait que sur ça, Autopsy ne serait pas aussi culte qu'il ne l'est aujourd'hui...
La note baisse à cause de la prod', mais le reste tient la route...
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