Le groupe
Biographie :

Defacement est un groupe de death / black metal hollandais formé en 2019 et actuellement composé de : Mark Bestia (batterie / Absentia Lunae, Anguana, Deathcrush, Deathcvlt, Earth And Pillars, Inverted Matter, Precaria, Prison Of Mirrors, Infernal Angels, ex-Angest Morkret, ex-Acheronte, ex-Metastasi), Khalil Azagoth (guitare / Deathcrush), Xander Bradley (guitare / Cryptic Shift, Slimelord, ex-Obliterator, Last Victorian Death Squad) et Forsaken Ahmed (chant, basse / Deathcrush). Defacement sort son premier album, "Deviant", en autoproduction en Janvier 2019, suivi de "Defacement" en Septembre 2021 chez I, Voidhanger Records.

Discographie :

2019 : "Deviant"
2021 : "Defacement"


La chronique


Deux ans après le court mais intense "Deviant", Deacement revient avec un deuxième album éponyme et un peu plus de matière dans sa besace. On passe de vingt-huit minutes à quarante et si le groupe est passé à des morceaux plus longs, cette fois il ne faut pas s'attendre pour autant à quelque chose de plus posé.

"Limbo I" nous accueille et pose une ambiance glaçante, malsaine, inquiétante et assez noisy en guise d'introduction, une attention qui confirme que le groupe n'a pas laissé plus de place à la lumière sur "Defacement" que sur "Deviant". Par contre, les morceaux se sont bien rallongés puisque ces "Limbo" sont au nombre de quatre et servent d'interludes, les autres morceaux vont plutôt vers les dix minutes là où ceux de "Deviant" en atteignaient cinq au maximum. "Shattered" nous attaque d'entrée de jeu à gros coups de blasts très intenses avec toujours ce côté chaotique à la fois hérité de Leviathan pour le côté black metal et de Portal pour les riffs les plus death metal. En résulte un death / black très intense, brutal, sans pitié et glauque au possible qui ne laisse que très peu de place pour respirer malgré la longueur des morceaux. Si celle-ci laissait penser que le groupe allait peut être poser plus d'ambiances ou en tout cas de manière plus contrôlée, c'était une erreur, Defacement ne s'est pas calmé et continue à détruire tout ce qui traîne sur son chemin. Quelques breaks pendant les morceaux laissent passer quelques passages un peu plus aérés avec des arpèges assez mélancoliques sur un tempo plus lourd qui tranchent sévèrement avec le reste et ne rendent les explosions de violence que plus brutales. "Disavowed", quant à lui, débute par des arpèges totalement dissonants et très glauques qui installent une ambiance sale et malsaine avant une fois de plus de partir en blasts effrénés. La production est à l'avenant avec des guitares grasses, une bateerie assez sèche et une sorte de réverbe sur l'ensemble qui lui donne l'impression d'avoir été enregistré dans une caverne. Vu les ambiances développées ici, ce son est parfaitement adapté et ne fait qu'appuyer encore plus ce climat crasseux et malsain.

Ce deuxième album est tout aussi extrême que son prédécesseur même s'il autorise de rares passages plus posés, le groupe en profite de toute façon pour poser une ambiance d'autant plus noire dans ces moments-là. L'écoute de "Defacement" s'avère une fois de plus éprouvante et ces quarante minutes sont d'une intensité qui vont en laisser quelques uns sur les rotules. La musique créée par Defacement ne plaira clairement pas à tout le monde tant par son extrémisme sonore que par son aspect chaotique et magmatique, mais ce n'était pas le but de toute façon. Si le propos était par contre de lessiver l'auditeur et de le faire crouler sous le poids d'une agression continue et incontrôlée, le résultat est très convaincant ! "Defacement", l'album cette fois, ne laisse que très peu de place pour respirer et même lorsqu'il le fait, il vous écrase sous des riffs d'une lourdeur insupportable. Seuls les quelques interludes "Limbo" font office de calme entre les tempêtes et eux aussi dispensent une ambiance mélancolique, noire et malsaine, mais ils permettent au moins de se préparer à la prochaine salve de blasts qui ne manque jamais d'arriver. Ces petites coupures contribuent à rendre l'album d'autant plus vicieux et efficace, nombreux sont ceux qui bourrinent non stop et finissent par lasser. Sur ce deuxième album, ces passages plus noirs et malsains apportent une légère coupure dans cette agression impitoyable et lui donnent une personnalité et une ambiance à part qui servent d'autant mieux son propos. Jetez un œil à la pochette de l'album qui illustre bien le nom du groupe et vous aurez en même temps une idée de l'effet que va vous faire ce nouvel album.

Defacement nous envoie donc un nouveau pavé sanglant sur la tronche avec son deuxième album éponyme. Le groupe est toujours aussi intense et brutal et se permet quelques incartades plus mélancoliques sur quelques passages plus lourds. Une fois de plus à réserver aux oreilles averties mais une fois de plus très bon dans le genre.


Murderworks
Octobre 2021


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.facebook.com/defacement-276476233036973