Le groupe
Biographie :

Deez Nuts est un groupe de hardcore australien formé à Melbourne en 2007, actuellement composé du chanteur JJ Peters, du guitariste Matt "RealBad" Rogers, du bassiste Sean Kennedy et du batteur Alex Salinger. Le groupe a sorti son EP "Rep Your Hood" en 2007 et "Stay True" en 2008 chez Stomp Entertainment, "This One’s For You" en 2010 chez Roadrunner Records Australia et "Bout It" en 2013 chez Century Media. En Avril 2015, sort l'album "Word Is Bond" de nouveau chez Century Media. "Binge & Purgatory" suit en Avril 2017.

Discographie :

2007 : "Rep Your Hood" (EP)
2008 : "Stay True"
2010 : "This One's For You"
2013 : "Bout It"
2015 : "Word Is Bond"
2017 : "Binge & Purgatory"


Les chroniques


"Binge & Purgatory"
Note : 12/20

En général, quand je termine la chronique d’un groupe qui me plaît, je ne manque pas de rappeler avec quelle impatience je me turlupine à l’idée de pouvoir savourer leur musique en live. En effet, après avoir écouté du bon son, la logique me pousse souvent à me bouger en concert, dans la mesure du possible. Toutefois, avec Deez Nuts, je crois que c’est exactement l’inverse. Je les ai découverts en live, j’ai adoré, puis j’ai écouté ce qu’ils font. Et là, pour le coup, je dois avouer que je n’ai jamais été trop fan. Autant l’ambiance fut excellente en live, autant lorsque je les écoute chez moi, je m’emmerde profondément… Et ce nouvel album n’y changera pas grand-chose.

Je vais tout de suite commencer par ce qui m’a le plus marqué dans un sens positif : l’artwork, à la fois trash et "gay friendly", j’ai rarement vu un truc aussi original, surtout pour du HxC, domaine où les groupes se font rarement chier à dessiner quelque chose qui sort du lot. Continuons avec ce qui reste correct : l’instru. Souvent proche de ce qu’on trouve habituellement avec du hardcore métal, on sent énormément d’influences punk (Comeback Kid) sur l’ensemble de l’album ("Break Out"). C’est vraiment dommage qu’une putain de linéarité viennent gâcher l’ensemble, j’ai souvent l’impression d’écouter le même morceau, ou pire, que cet album ressemble aux précédents…

Et voilà qu’on arrive à ce qui m’a toujours le plus dérangé chez Deez Nuts : la voix. Bordel, que c’est mou putain. Ça manque de puissance, d’envie, de rage, de couilles dans le pâté quoi. Par exemple, le morceau "Purgatory", notamment sur sa seconde moitié, possède de bons atouts pour véritablement casser la baraque, avec des riffs qui rappellent ceux d’Hatebreed, à l’époque où c’était cool. Mais non, malgré une petite tentative de back vocals, ce morceau peine à convaincre, tant le chant s’avère clair, voire tout simplement parlé, proche du hip-hop même (ce qui m’a toujours dégoûté, même chez de très bons groupes comme Biohazard).

Malgré tout, on pourra se consoler avec des guests de renom. On trouve ainsi la timide apparition de Scott Vogel (Terror) sur "Antidote", probablement la piste la "moins pire" de ce nouvel opus. "Lessons Learned" fait quant à elle place à Jamey Jasta (Hatebreed), mais pas assez pour qu’on puisse vraiment apprécier tout son talent, surtout quand on sait que "A Lesson Lived Is A Lesson Learned" était déjà un morceau présent sur l’album "The Rise Of Brutality", d’Hatebreed… En 2003. Bref, un album correct, d’un groupe avec lequel j’ai toujours du mal lorsqu’il s’agit de l’écouter chez moi.


Grouge
Mai 2017




"Word Is Bond"
Note : 16/20

Deez Nuts, c’est le genre de groupe de HxC que tu balances lors d’une soirée entre potes pour faire la fête façon Andrew W.K., c’est-à-dire jusqu’à ce que tu lâches une galette qui te mettra hors d’état. Si les trois premiers albums traitent en partie des potes, de faire la fête et de s’en foutre totalement de l’avis des autres sur soi, avec "Word Is Bond" le groupe a décidé de prendre une autre direction où le côté ultra festif sera mis de côté tout en étant moins hip-hop et plus punk.

Cette fois, le groupe va plus traiter de ce qui se passe après la fête avec une vision un peu négative et ceci va se ressentir dès le premier morceau "Word" où le ton pris est plus grave que sur les albums précédents ; s’ensuit "Yesterday" qui va prendre cette même direction avec des passages bien lourds sur les mosh parts, ce nouveau son pesant reviendra à de nombreuses reprises dans l’album comme sur "What’s Good" et "Wrong Things Right". Le véritable but de cet album est de montrer une attitude plus responsable, le côté mature de Deez Nuts qui se manifeste par les paroles de JJ Peters sur à peu près tous les titres de l’album notamment sur "The Message" et "Word Is Bond".

On notera aussi que le groupe va aussi essayer de se dépasser en se penchant un peu plus sur ses racines HxC old school comme avec les morceaux "What I Gotta Do", "Don’t Wanna Talk About It" et "Understand" (avec une utilisation plus qu’abusée de gang shouts) ou encore en rendant un son plus stoner comme sur le début du morceau "Chess Boxin’" ou encore dans le morceau "Behind Bars" avec la phrase "One more time" qui donne l’impression à l’auditeur qu’on nous parle après avoir trop abusé du bang. Mais Deez Nuts n’oubliera pas de faire des morceaux festifs comme sur "Pour Up" et "Party At The Hill", enfin, le titre "Face This On My Own", reprend le thème des potes et de la fraternité, ce genre de compo étant propre au groupe.

L’écoute de l’album est bien rythmée, variant entre morceaux mid-tempo efficaces avec des petits instants super nerveux, enchaînant ensuite avec titres super rapides qui nous font perdre la tête. Cet album est à écouter et ré-écouter plusieurs fois d’affilée étant donné que le premier et le dernier morceau partagent un peu tout en commun, formant ainsi une boucle interminable, et c’est bien joué de la part du groupe car on remarque que les morceaux prennent plus de gueule à force. "Word Is Bond" marque ainsi le point de maturité du groupe, moins porté sur la déconnade et se montrant plus sérieux qu’auparavant, voulant apporter un message plus sincère à l’auditeur. Pourtant il y a toujours moyen de faire la fête avec cet album, Deez Nuts a ainsi pondu un album bien foutu montrant une évolution nette dans ses compos tout en restant dans sa ligne directrice propre.


Herizo
Avril 2015




"Bout It"
Note : 17/20

Après une grosse tournée européenne avec The Ghost Inside, Deez Nuts a su faire parler de lui. L'univers de Deez Nuts, c'est celui de la rue, groupe bling-bling, sapes XXL, oui mais ça envoie du lourd, les morceaux ont la puissance nécessaire pour pouvoir rivaliser avec les grands des Etats-Unis. JJ Peters est le pillier du groupe, membre fondateur, son chant hardcore adopte un phrasé très hip-hop. Peu de monde les prend au sérieux et pourtant le combo australien signe chez Century Media Records et nous pond un troisième album à la grosse production ! Des hymnes violents avec une énorme foule d'invités de groupes comme Sam Carter (Architects), Freddy Cricien (Madball), Wayne Lozinak (Hatebreed), Mark Heylmun (Suicide Silence). Un 16 pistes bourré de rythmiques intenses et efficaces dans un style qui leur est propre, un mélange d'influences rapcore, metalcore, old school punk hardcore.

On y découvre ainsi des chansons brutes, agitées, comme un appel à faire une énorme fête qui dégénère, des grands ados qui font juste de la bonne musique. Deuxième piste, "Shot After Shot" chanson que t'écoutes une fois et que tu retiens ! Grosse bombe à retardement, hymne poignant avec des chœurs de malade. "Keep On", petite mais costaud, attaque sévère, pas de temps mort dans cette chanson punk hardcore. "Keep On", vivre tes rêves ! "Go Fuck Yourself" est ma favorite, un flow rapé de folie, je reconnais là JJ Peters et son extension de pensées lyriques. Débarquement d'un feat que je ne peux dévoiler... On passe les passages de sketchs de l'album, un peu d'humour et de blagues entre amis. Ce qui marque le plus au fur et à mesure, c'est cette emprunte de sincérité. JJ Peters reste fidèle à lui-même, il parle de tout, de la vie, des concerts, de la fête. Ils aiment beaucoup faire la fête entassés dans des fourgons de l'Europe à l'Asie, l'Australie, les Etats-Unis... Ce groupe transforme ses shows en un beau bordel et ce n'est pas l'envie qui manque même en écoutant leurs chansons à la maison ! Pour conclure cet album un peu court, pour le coup, on se prend la claque finale avec "Band Of Brothers" où on retrouve Sam Carter du groupe Architects, la chanson est juste une tuerie, le début fait très "teenagers", chant sur gratte acoustique mais s'ensuivent des grattes bien violentes, des riffs bien hardcore comme on aime, simples et efficaces, le refrain chanté comme il se doit, une bonne violence positive : "I've got my band of brothers and we're taking it to the streets, if we don't wake up tomorrow it's cause we drink til dawn, we ain't trying to sleep ! You'll never take this away from us cause we don't give a fuck, throw caution to the wind, we all know the best part of it, tomorrow night we'll do it again !!". En clair, être toujours entouré par les bonnes personnes, les amis, faire la fête, profiter de ces moments, s'amuser jusqu'à l'aube et demain... recommencer. Hardcore family !

Deez Nuts a mis une énergie impressionnante dans cet album et on sent bien leur capacité sans relâche pour qu'on ne perde pas notre attention. "Bout It" a été produit par Shane Frisby (Bury Your Dead, The Gost Inside), et il est selon moi le meilleur album de Deez Nutz. Il souligne la solidité du line-up, la capacité à faire des compositions hip-hop hardcore, la complicité du groupe, un album bourré de bonne humeur ! A écouter absolument ! Deez Nuts est vraiment "unfuckwithable" !


Jenny
Avril 2013


Conclusion
Le site officiel : www.deeznutshardcore.com