"Daenacteh"
Note : 18/20
Deception continue sa route avec un nouvel album. Trois ans après leur dernière sortie,
Sindre Wathne Johnsen (guitare / chant, Blood Red Throne, Celestial Scourge,
Todesking), Einar Petersen (batterie, ex-Sverdkamp), Marius Ofstad (basse, Lysjakt) et
Hans Jakob Bjørheim (guitare, Celestial Scourge, Vorbid) annoncent "Daenacteh", leur
quatrième album.
L’album débute avec "Sulphur Clouds", où des orchestrations théâtrales et pesantes parent un
death mélodique agressif auquel vient se greffer des parties vocales sauvages. Le groupe
assume pleinement ses racines suédoises majestueuses tout comme sur "King Of Salvation"
qui prend rapidement la suite avec des influences mystérieuses qui s’intègrent parfaitement
à la déferlante, tout en renforçant son contraste avec la base dévastatrice. Les leads
abrasifs et les hurlements viscéraux tiennent également leur rôle avant qu’"Iblis' Mistress" ne
nous autorise un moment de répit avec son piano, à son tour suivi de lourdeur et de
puissance brute. L’approche harmonieuse et envoûtante laisse place à un pattern saccadés
plus moderne, puis le final nous abandonne aux sons angoissants d’"Assailants", qui s’ancre
une fois de plus dans la lourdeur tout en proposant des mélodies lointaines et intrigantes
pour compléter les éruptions vocales.
C’est à nouveau avec des éléments modernes
couplés à une base old school que "Monophobic" prend la suite, laissant sa rythmique
accueillir les claviers imposants pendant qu’elle accélère régulièrement alors que "Dhariyan"
va développer encore plus de choeurs énigmatiques dans des parties mystiques qui
tranchent totalement avec les accélérations aux racines symphoniques grandioses. Le titre
est relativement long, mais il prendra fin pour laisser "Be Headed On Your Way" placer ses
parties presque cybernétiques pour donner un aspect technique au morceau sans oublier sa
violence omniprésente, puis c’est avec la très copieuse "Daughters Of The Desert" et ses dix
minutes de patterns prog saccadés mêlés aux tonalités habituelles massives du groupe
que l’album prend fin, permettant aux quatre musiciens de clore ce quatrième chapitre en
grande pompe grâce à la richesse de leur univers aussi mélodieux qu’intransigeant, tout en
nous réservant une courte pause.
Si pour ma part "Daenacteh" a été le second contact avec Deception, il ne sera sûrement
pas le dernier ! L’album est surpuissant, mêlant une approche moderne d’un death
symphonique imposant avec des passages plus bruts et old school. Un véritable bijou !
"The Mire"
Note : 15/20
Espérons que Deception porte mal son nom ! Créé en 2012 sous le nom d’Art Of
Deception , le groupe formé d’Einar Petersen (batterie, ex-Sverdkamp), Sindre Wathne
Johnsen (guitare / chant) et Hans Jakob Bjørheim (guitare) nous propose "The Mire", son
troisième album, et premier sous ce nom.
Le groupe ayant vu son bassiste quitter le navire récemment, ils ont fait appel à Stian
Gundersen (Blood Red Throne) pour l’enregistrement de cet instrument, mais également à
Skar (Equilibrium) ainsi qu’aux guitares d’ Attila Vörös (Strength Of Will, ex-Týr) et
Teemu Mäntysaari (Wintersun). Le groupe se lance alors dans un death metal mélodique
solide aux ambiances symphoniques pesantes. Le son est à la fois froid et puissant,
comme en témoigne "Remission", le premier titre, mais également l’impie "Return Of The
Baphomet". Ce blast incessant se poursuit sur "Institution Ablaze", un morceau dont les leads
perçants et aériens sont complétés par une violence inarrêtable, alors que "Sudden Infant
Death Syndrome" propose des harmoniques tranchantes et une alternance entre hurlements
sauvages et growl caverneux.
Les ambiances majestueuses se transforment en ténèbres
violentes pour "Internal Breeding", un titre survolté, mais également en passages oppressants
sur la sanglante "Forest Of Demise", et la calme "Grasp Of Lilith". Etrangement, les refrains sont
accrocheurs bien que la noirceur persiste, puis "Acid Reflux" vient nous assommer avec ces
riffs lourds et remplis de palm-mute. La mélancolique "Excavation-Burial Of A Child" prend la
suite, avec cette base solide qui explosera régulièrement, et ces leads enchanteurs avant
"Asphyxia", le dernier titre. Plus de dix minutes de langueur, de riffs bruts et d’harmoniques
sanglantes sur lesquelles se posent des hurlements furieux. Un doux break vient casser le
titre en deux, mais les leads ressurgissent rapidement, nous laissant apprécier la deuxième
partie du morceau, teinté de rage et de sonorités épiques.
Truffée d’influences, la musique de Deception est riche. "The Mire" pioche dans plusieurs
styles pour garnir son death metal imposant avec de la froideur, de la hargne et parfois de la
haine brute, nous laissant chercher quelle couleur ressortira du titre suivant.
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