Le groupe
Biographie :

Decaying est un groupe de death metal finlandais formé en 2010 et actuellement composé de : Matias Nastolin (guitare, chant / Altar Of Betelgeuze), Olli Törrönen (batterie), Henri Hirvonen (guitare / Static Brains, ex-Devenial Verdict, ex-Sclerosis) et Sebastian Bergman (basse / Sodotory, Steel Machine). Decaying sort son premier album, "Encirclement", en Juin 2012 chez Hellthrasher Productions, suivi de "The Last Days Of War" en Mai 2013 chez Hellthrasher Productions et de "One To Conquer" en Novembre 2014. Le quatrième album, "To Cross The Line", sort en Janvier 2018 chez F.D.A. Records, suivi de "Shells Will Fall" en Mai 2020.

Discographie :

2012 : "Encirclement"
2013 : "The Last Days Of War"
2014 : "One To Conquer"
2018 : "To Cross The Line"
2020 : "Shells Will Fall"


Les chroniques


"Shells Will Fall"
Note : 18/20

Amateurs de death old school, vous allez être comblés ! Decaying revient avec "Shells Will Fall", un cinquième album qui n’est autre que la suite logique au death metal crasseux des Finlandais ! Créé en 2010 à Helsinki, le groupe axe son death putride sur des thématiques guerrières et historiques. Le line-up a été sujet à changements et c’est Matias Nastolin (guitare / chant, Altar Of Betelgeuze, Desolate Realm) qui tient les rênes, accompagné d’Henri Hirvonen (guitare, Brainspoon, Grinding Fear), Sebastian Bergman (basse, Chevalier, Steel Machine) et Olli Törrönen (batterie, Desolate Realm).

Vous l’aurez compris, c’est avec un mix à l’ancienne et des riffs aussi gras qu’efficaces que ce cinquième album composé de huit titres va nous en mettre plein la face. Un poil plus violent que les productions précédentes, on croirait cet album sorti du début des années 90 ! Avec la lenteur assommante de "Shells Will Fall", un titre qui m’a immédiatement rappelé un Bolt Thrower mythique, il y a de quoi être immédiatement séduit ! Mais le groupe use également de blasts et de grosses accélérations comme pour "Into The Straits". Beaucoup plus énergique, le titre va réveiller des foules, c’est moi qui vous le dis ! Même constat pour "Break The Stalemate" qui joue sur une batterie énergique et une rythmique entraînante avant la lourdeur de "Frontier" qui nous matraque comme une pluie d’obus meurtriers.

Côté voix, deux tonalités s’affrontent et se complètent, comme deux aspects d’une même personnalité que l’on pourrait voir surgir sur "Scattered Remains". "Carnage", pure interprétation de la violence avec une basse ronflante en permanence, amène une touche de gras à un son tranchant et qui ravira les nostalgiques du death à l’américaine. Et on arrive bien trop vite à mon goût sur la fin de l’album, avec l’introduction prenante de "Submerged", un morceau fait pour headbanguer à la barrière d’un festival ou seul dans son salon avec une bière à la main (attention cependant à ne pas renverser ladite bière pendant le processus). Le solo final est d’ailleurs très bien construit, et on passe au tout dernier titre, "No Return". Mêlant à la fois la lenteur grasse et la vivacité du death metal des Finlandais, ce dernier morceau est le plus long mais également celui qui frappe le plus dans les harmoniques et les leads. Et c’est à mon sens une parfaite manière de clore cet album en beauté !

Avec l’excellent "Shells Will Fall" , Decaying nous offre un bond dans le passé glorieux des débuts du death metal. Les compositions sont plus que solides, le son old school à souhait, et qu’est-ce que c’est bon ! Je ne peux que vous encourager à l’écouter jusqu’à épuisement !


Matthieu
Juin 2020




"To Cross The Line"
Note : 17,5/20

Il y a quelques dizaines d'années naissait le death metal, un genre qui a inspiré des milliers de groupes. Et depuis 2010, Decaying n'a pas échappé à cette déferlante qui s'est abattue sur le monde entier. Si vous n'avez jamais entendu parler des Finlandais jusqu'à maintenant, je vous pardonne, parce que c'était également mon cas, et à présent je le regrette. Si au début de l'aventure il était bassiste, Matias Nastolin est maintenant chanteur / guitariste du projet, épaulé par Henri Hirvonen (guitare), Sebastian Bergman (basse) et Olli Törönen (batterie). Alors que le groupe mélange un death old school et quelques riffs plus modernes, des influences thrash se font entendre sur ce quatrième album, alors je vous laisse juger.

Le groupe a choisi d'ouvrir avec le titre éponyme, "To Cross The Line", qui est celui qui lorgne le plus du côté du thrash metal. D'ailleurs, je reconnais sans souci avoir hésité à les catégoriser dans ce genre tant les riffs de cette composition sont un mélange de gras et de son tranchant. Une fois cette rythmique saccadée passée, nous avons droit à "From Shield To Storm", un titre au blast ravageur qui ne laissera plus de place au doute quand à l'orientation musicale du quartet. Les hurlements rauques de Matias achèveront de me convaincre de me laisser aller au headbang, même s'il alterne parfois avec un scream énergique. "Nothing Is Free" renoue avec la rapidité, mais aussi avec un son de basse qui est fait pour diriger toute la composition. Sebastian a clairement le beau rôle sur ce titre, et le plaisir est visiblement partagé entre lui qui donne tout ce qu'il a et l'auditeur qui en profite. Cependant, "The End Justifies The Means" nous prouve que les Finlandais sont aussi capables de composer des introductions épiques et angoissantes, avant d'enchaîner sur quelques riffs bien sentis qui finiront par ralentir encore. Vous aimez la double voix ? Ca tombe bien, parce que c'est sur ce principe que se base "Decadence", et c'est particulièrement réussi ! Je ne sais absolument pas si c'est au mixage que l'effet se fait, ou si l'un des musiciens participe, mais tout le titre, dont la rythmique, est déjà très honorable, en devient vraiment très bon ! On part sur des riffs beaucoup plus lourds pour "A Crucial Factor", et la guitare lead n'endiguera absolument pas le phénomène. Contrastant à fond avec l'effet assommant que prend la rythmique, cette composition pioche à gogo dans le brutal death et dans le death atmosphérique. Par contre, les premières secondes de "The First Objective" me rappellent l'un des pionniers du genre, et je suis prêt à parier que les puristes auront le même ressenti que moi... Le reste du titre colle évidemment à la patte du groupe, mais c'est troublant. "Futile Effort", le dernier morceau, prend le temps nécessaire pour amener son univers sur le devant de la scène, alors que la basse martèle consciencieusement la rythmique. Une fois encore, la voix colle parfaitement au mix mi-technique mi-atmosphérique que le combo nous offre.

Les fondateurs ont de quoi être fiers. Si le chant oscille entre un John Tardy (Obituary) et un Adam Buszko (Hate), la rythmique mélange allègrement tout ce qui se fait de meilleur dans le death metal. Le groupe n'en est qu'à son quatrième album, mais le temps qu'ils ont prix pour le travailler se révèle payant, et ils n'auront bientôt plus qu'à récolter les fruits de leur travail acharné.


Matthieu
Janvier 2018




"One To Conquer"
Note : 17,5/20

Quatre albums en quatre ans, qui dit mieux ? Decaying a trouvé semble-t- il son mode de sortie favori, depuis 2011 c'est donc un album tous les ans... ! Un rythme infernal me direz vous, surtout quand on voit le temps que peuvent mettre certaines formations à nous sortir ne serait-ce qu'un EP... Mais là c'est plus qu'infernal, c'est limite industriel, Decaying roule et fonce à un train d'enfer : une démo en 2010, une démo et un album en 2011, un album en 2012, un album en 2013, un EP début 2014 et donc aujourd'hui son nouvel album "One To Conquer". Plutôt prolifiques les petits Finlandais, n'est ce pas ?

On pourrait se dire que tant de sorties c'est louche, bâclé, produit à la va-vite, pas inspiré, répétitif et bien que nenni ! Chaque nouvelle production fait son petit effet et ce n'est certainement pas "One To Conquer" qui va aller à l'encontre de tout le bien pensé envers Decaying, croyez-moi. Decaying, c'est du bon gros death metal, sans compromis dans la veine des Grave, Asphyx, Bolt Thrower ou Vomitory. Il est donc inutile de vous dire que l'on n'a pas affaire à des musiciens qui jouent à touche-touche mais bel et bien à des death métalleux qui abordent avec beaucoup d'inspiration leurs thèmes de prédilection que sont la Guerre, le Militaria, l'Histoire ou encore la misère sociale. Pour ce nouvel album, Decaying nous offre 8 titres, cela peut paraître court mais attention, "One To Conquer" dure pas moins de 41 minutes ! Si l'album débute sur une petite intro qui a pour mission de nous mettre dans l'ambiance et de nous attirer dans l'univers de Decaying, on est vite happé par le titre "The Fall Of Saïgon" qui démontre très vite que le groupe est toujours aussi inspiré. Decaying n'est pas le plus grand groupe de death de la planète, certes, mais le groupe est motivé et surtout sincère, on pourrait rajouter fidèle. "One To Conquer" sort encore une fois sous la houlette du label polonais Hellthrasher Productions, comme quasiment la totalité des productions du combo. Decaying ne lâche pas ses frères d'armes comme ça... "One To Conquer" est un album brut, qui percute, mais rassurez-vous, comme beaucoup de groupes de death ces dernières années, on ralentit parfois le tempo et on inclut de nombreux phrasés mélodiques, mais tout ça dans l'unique dessein de rajouter un sentiment de mal être presque malsain ! Jetez une petite oreille aux titres "Ho Chi Minh Trail" qui dure à lui seul plus de dix minutes, "The 38th Parallel" ou le très Asphyxien "The Balance Of Power", vous m'en direz des nouvelles...

"One To Conquer" est un album très intéressant, Decaying a un style original, inspiré, que demander de plus ? Comme à mon habitude, un petit détour vers le visuel de l'album, très beau, très guerrier, en parfaite adéquation avec le sujet de l'album. En conclusion, je dirais que si parfois Decaying me rappelle Asphyx, les Finlandais on su trouver leur propre style, leur propre univers dans lequel on est littéralement absorbé, attiré. Il est certain que la formation finlandaise, dans son approche musicale, s'adresse toutefois aux fans de death old school très teinté années 90. Une grosse claque.


Vince
Décembre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.decayingofficial.bandcamp.com