Lorsque vient le moment de faire une chronique, bien entendu je lis la biographie du groupe et je fais quelques recherches, surtout si celui-ci m’est inconnu. Je ne pense pas avoir eu autant de difficulté à "comprendre" un groupe autant qu’avec Blood God / Debauchery. S’inspirant sans doute de Marvel (MCU – Marvel Cinematic Universe), Blood God / Debauchery se décline en trois entités constituant le DMU (Debauchery Metal Universe), à savoir Debauchery, Blood God et Balgeroth. Vous me suivez toujours ? Et moi qui me plains constamment du manque d’originalité des groupes.

Difficile donc de faire plus complexe et déjanté dans le genre "gimmick de groupe". Autant je ne sais trop quoi en penser, autant je trouve tout de même intéressant de voir toute l’imagination derrière ce concept. Mais quand est-il musicalement ? Disons seulement pour faire simple que "Demons Of Rock'N'Roll" se présente sous deux formes, à savoir une hard rock sous le nom de Blood God et l’autre, avec les mêmes pièces, mais incluant des growls.

La portion rock and roll est plutôt décevante. Certes elle se rapporte du vieux AC/DC mais elle ne fait que l’émuler au possible. De plus, aucune des pièces ne se différencient les unes des autres. Si je veux écouter "For Those About To Rock" ou "Back In Black", en boucle qui plus est, je me contenterai plutôt de l’original. Il n’y aucun problème à mettre de l’avant ses influences, faut-il encore parvenir à personnaliser un peu le tout. Honnêtement, je ne crois pas que reprendre l’album au complet sous le nom de Debauchery en y ajoutant seulement des growls soit l’idée du siècle. Je m’attendais à une version plus death des pièces, mais au final, nous avons exactement la même chose. L’écoute est déjà très longue une première fois, imaginez-la en double.

Il existe sans doute un public pour ce genre de rock and roll, pour ma part, je préfère sincèrement passer mon tour.

Eh bien, les amis, en ces jours caniculaires de fin d’été, on fait monter également la température mais musicale cette fois. J’ai le plaisir de vous présenter aujourd’hui un disque peu commun puisque qu’il s’agit d’un split (ça fait longtemps que je n’en avais pas chroniqué en plus !), mais pas de n’importe lequel… Puisque qu’il s’agit d’un split entre Debauchery, les rois du death / rock allemand et Blood God, groupe de power heavy metal, projet musical des membres… de Debauchery !! La bêbête s’intitule "Thunderbeast".

Cet ovni musical (mais attention, somme toute sérieux) voit le jour sous la houlette de Massacre Records et compte donc 2 CDs (1 pour Debauchery et 1 pour Blood God) pour pas moins de 28 titres et 98 minutes d’un voyage où vous traverserez les contrées les plus extrêmes du death / rock dont seul Debauchery a le secret mais aussi les paysages du power heavy metal à la AC/DC, Judas Priest ou encore Accept pour Blood God : un sacré mélange du genre, n’est-ce pas ?? Et ce n’est pas fini, puisque vous retrouvez les titres de la partie de Debauchery sur la partie de Blood God et vice versa. Bref, Mr. Debauchery, Mr. Kill, Mr. Blood et Mr. Death se sont biens amusés vraisemblablement !

Pour ma part, je dois vous avouer que je découvre le monde et l’univers de Debauchery qui nous assène en 14 titres un death / rock bien pensé, à la limite du power metal avec de grosses rythmiques et des guitares omniprésentes comme au temps béni des années 80. Bref, on ne s’embête pas, ça pulse, ça envoie sévère et il n’y aucun temps mort ; toutefois j’aurais dû m’amuser à compter le nombre de fois ou le mot "Kill" est hurlé dans l’album. Le death / rock, pour moi, avait un représentant quasi iconique, voire légendaire, en Gorefest mais je dois vous avouer que Debauchery bouscule quelque peu cette hiérarchie. Le groupe fête en 2016 ses 16 ans de carrière et il les fête de la plus belle des manières. Et puis quelle idée de partager un split avec un groupe où l’on retrouve les mêmes membres mais dans un style diamétralement opposé. Encore une fois, les musiciens de death démontrent à quel point ils sont excellents et sont capables d’asséner des grosses notes et des sons que certaines mauvaises langues comparent à des bruits…

Pour Blood God, c’est simple, c’est également 14 titres mais on est au centre du monde parallèle de Debauchery, au pays du heavy, du rock, où les AC/DC, Judas Priest, Accept et bien d’autres planent. Bref, ça bastonne comme le service d’ordre de KCP. Si vous aimez le heavy, le rock, eh bien vous allez être servis, croyez-moi. Je le redis, mais quelle idée de la part de Debauchery de proposer ce genre de disque, je trouve l’idée lumineuse, marrante et originale. Je n’ai qu’un conseil à vous donner : monter le son à fond, mais à fond, à 11 par exemple, et vous verrez le résultat : un bon gros tapage de pieds, effet garanti.

En conclusion, je dirais juste une chose, amis collectionneurs sachez que "Thunderbeast" voit le jour au format CD certes mais également au format CD digipack où vous retrouverez un troisième CD (5 titres) comprenant un hommage à Lemmy intitulé "Kill Mister" et bien sûr au format vinyle limité à 500 exemplaires. Badaboum !