"Grey Everlasting"
Note : 18/20
Dix ans après sa création, Deathwhite sort un troisième album. Depuis 2012, le groupe
composé de LM (chant / guitare), DW (basse / choeurs) et AM (batterie) cultive un
doom / death mélodique qui s’illustre avec "Grey Everlasting", chez Season Of Mist.
L’album s’ouvre avec "Nihil", une introduction qui amène progressivement les éléments
pesants et planants avant que "Earthtomb" ne nous propose une mélancolie saisissante et
écrasante. Le son lancinant nous expose également à des parties rapides couvertes par un
blast ravageur qui sait s’apaiser pour laisser la nostalgie et le chant clair s’imposer, alors que
la rythmique laisse également une dissonance prenante nous conduire à "No Thought Or
Memory", un titre assez mélancolique qui pioche dans le doom et le chant imposant pour
accentuer les racines entêtantes. La lenteur donne un certain intérêt aux riffs dissonants,
tout comme "Quietly, Suddenly", une nouvelle composition envoûtante, qui donne au chant
clair une place intéressante, tout comme les leads perçants qui créeront un contraste
prenant avec la saturation abrasive. Le chant apporte cette dimension pesante, qui continue
avec "Grey Everlasting", une composition très progressive qui nous dévoile toute sa
puissance avec une douceur agressive.
"White Sleep" renoue avec les sonorités black metal,
le blast et la dissonance menaçante, tout en se plaçant dans des influences plus pesantes
mais toujours aussi mélodieuses. Le contraste est intéressant, et il laisse place à
l’accrocheuse "Immemorial", une composition groovy qui laisse le chant apporter une
dimension calme à la violence, tout comme "Formless" et ses leads épiques. Le titre est assez
court, mais son intensité est présente, tout comme sur "So We Forget" et son message
pessimiste, qui nous enveloppe dans une mélancolie planante. La batterie dévoile une
certaine énergie qui sera reprise sur "Blood And Ruin" et sa mélancolie sombre, créant un
contraste entre la base et le chant. "Asunder", le dernier morceau, viendra apporter une
certaine complexité avec la langueur lente et planante du groupe, qui nous accompagne
jusqu’à ces derniers instants.
Entre mélancolie et sonorités entêtantes, Deathwhite trouve sa voie. Si vous aimez les
sonorités lentes, étouffantes et claires, "Grey Everlasting" va vous faire découvrir votre
nouveau groupe préféré. Dans tous les cas, la claque sera de qualité.
"Grave Image"
Note : 16/20
D’entrée de jeu, je dois m’avouer plutôt néophyte dans le domaine du doom et du gothic metal en général. L’un de mes groupes préférés du genre demeure Sentenced qui, après des débuts purement death, s’était réfugié dans un gothic metal angoissant et déprimant.
C’est d’ailleurs pas mal dans cette lignée que débute "Grave Image", deuxième album complet de la formation de Pittsburg. "Funeral Ground" n’invite nullement à la fête, ni son tempo lent et sinistre, ni le chant clair grave jetant les bases du doom metal proposé ici par Deathwhite. Sur la pièce éponyme de l’album, la section rythmique se permet un peu plus de vitesse et de variété. Ajoutez à cela des soupirs à demi growlés et des changements de tempo à la pelle et vous avez ici un parfait exemple de ce que le groupe fait de mieux.
Mon problème avec le doom metal demeure le même, peu importe la qualité de l’album. Je trouve ce style beaucoup trop répétitif. L’effet de surprise s’estompe trop rapidement dans mon cas. C’est lorsque le groupe propose des rythmiques un peu plus rapides que mon intérêt reprend. Les purs et durs du genre me diront que ce n’est pas dans l’esprit du doom, mais puisque Deathwhite se targue d’être aussi de la lignée gothic, j’apprécie que le groupe se permette ce type de "déviances" au genre.
Au-delà de ce constat, il important de souligner le talent de Deathwhite, surtout au niveau de sa capacité à nous faire vivre un voyage presque ésotérique, tant la voix du chanteur, LM de son petit prénom, est langoureuse et hypnotisante. Elle contraste parfaitement avec les guitares, menaçantes et puissantes à la fois. Le tout propulsé par une solide production, aérienne et planante. Ainsi, Deathwite ne fait pas nécessairement dans le doom ultra déprimant, mais plutôt dans une expérience aux atmosphères énigmatiques et mystérieuses.
Si tout comme moi le doom vous rebute, je crois sincèrement que Deathwhite est une excellente porte d'entrée dans ce style. La diversité des pièces est un souffle frais qui est des plus bienvenus.
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