"Everything Destroys You"
Note : 17/20
Deathstars annonce son retour. Créé en 2000 en Suède par la fusion de Swordmaster et
Ophtalamia, le groupe s’ancre immédiatement dans des influences indus et gothiques
pour développer son style. En 2023, Andreas "Whiplasher Bernadotte" Bergh (chant),
Emil "Nightmare Industries" Nödtveidt (guitare / claviers), Jonas "Skinny Disco" Kangur
(basse) et Eric "Cat Casino" Bäckman (guitare) dévoilent "Everything Destroys You", leur
cinquième album.
L’album débute avec l’accrocheuse "This Is", une composition qui mélange aisément les
racines indus motivantes et les sonorités gothiques sombres pour créer une rythmique
accessible et martiale. Le groupe intègre en permanence des pointes d’énergie dans ses
riffs surmontés par les claviers et autres samples pour nous mener à "Midnight Party", un titre
qui dévoile des sons inquiétants qui collent parfaitement aux racines entraînantes tout en
créant un contraste addictif. Quelques choeurs féminins rejoignent parfois la voix du
chanteur, qui devient plus pesante sur "Anti All" qui va dévoiler des parties beaucoup plus
agressives mais également beaucoup plus inquiétantes, rappelant des tonalités horrifiques
et angoissantes. Le son devient également plus lent et lancinant avec "Everything Destroys
You", le titre éponyme, qui conserve tout de même son approche entêtante avec les riffs
saccadés et les claviers modernes, bien que les paroles restent assez pessimistes, puis le
groupe montre un aspect plus majestueux sur "Between Volumes And Voids", une
composition qui joue beaucoup sur la complémentarité entre voix et orchestrations.
La
douceur refait surface sur "An Atomic Prayer", avant de s’allier à un son mélodieux et assez
lourd, rendant la composition fédératrice et entêtante, puis ce sont à nouveau les éléments
inquiétants qui viennent hanter une rythmique solide pour "Blood For Miles". Les choeurs se
font beaucoup plus présents, mais ils savent également laisser place à des leads plus
mélancoliques et une ambiance assez nostalgique avant de laisser "The Churches Of Oil"
nous faire voyager à travers un paysage musical torturé et macabre que l’on associerait
sans mal à une esthétique Burtonesque moderne. "The Infrahuman Masterpiece" débute tout
en douceur avec un clavier très doux, mais la quiétude sera rapidement écrasée par une
rythmique martiale entrainante, complétée par des guitares saccadées et des claviers
ambiants, mais l’album arrive déjà à sa fin avec "Angel Of Fortune And Crime", le morceau le
plus lourd et oppressant, qui va venir mettre un point d’orgue à la noirceur et aux tonalités
inquiétantes.
L’absence de Deathstars s’est faite sentir, mais le groupe tient à nous rassurer : "Everything Destroys You" marque un retour en grande pompe, avec dix compositions entêtantes et
sombres comme on les aime, diversifiant les atmosphères tout en nous tenant en haleine.
"The Perfect Cult"
Note : 15/20
Deathstars n’est pas le groupe le plus évident à chroniquer. Cela n’a rien à voir avec un quelconque doigté indescriptible ; disons plutôt que le problème principal des Suédois est la qualité très inégale des morceaux. De ce fait, nous avons l’habitude de retrouver dans un même disque quelques "hits", eux-mêmes accompagnés laborieusement par une série de compositions de banales à médiocres. Ah, cette frustration !
Un peu surprenant aussi : cette attente de cinq ans depuis la sortie de "Night Electric Night". Alors oui, en effet, une compilation est parue entretemps, mais… bon, une compilation n’apporte rien de nouveau, ce n’est pas un secret. Ceci dit, apparemment, Deathstars a réellement bien fait de nous faire attendre, vu la qualité de son nouvel album !
Rien de foncièrement nouveau sous le froid soleil suédois, dont les berceuses se manifestent toujours en des vagues de claviers très indus, des mélodies catchy portées par le timbre saccadé de Whiplasher, et une touche de glam pour saupoudrer le tout et apporter une facilité d’écoute sympathique (ou moins, selon les goûts. Personnellement, je m’en tiens au "sympathique"). Une petite différence / évolution se manifeste tout de même lorsque s’achève la première moitié du disque ; si celle-ci reste dans la ligne directe de ce qu’avait déjà proposé Deathstars par le passé, la seconde, annoncée avec un morceau-titre lent, froid et très réussi, s’opère dans un style davantage "gothique" et sombre. Les trois titres finals, "Temple Of The Insects", "Track, Crush & Prevail" et "Noise Cuts", poussent le groupe dans ses retranchements (et seront peut-être les premières compositions à vraiment motiver les métalleux à se lancer dans la dite "danse de l’hélicoptère"). Une direction agréable qu’il me plairait d’entendre davantage à l’avenir.
La plus belle réussite est le travail sur le son, absolument magistral ! Après avoir enregistré le tout dans divers studios, le guitariste et claviériste Nightmare a pris en charge la production. Le mix et le mastering, quant à eux, sont respectivement tombés entre les mains expertes de Stefan Glaumann (Within Temptation, Rammstein,…) et Svante Forsbäck (Volbeat, Rammstein,…). Plus "naturel" que par le passé, l’effort met sans peine les nouvelles compositions en valeur, pour notre plus grand plaisir !
Deathstars est, malgré quelques légères "nouveautés" resté tel que nous le connaissions. Les amateurs devraient de ce fait être ravis des efforts manifestes de composition, tandis que les autres resteront très probablement toujours de marbre. Mais, quoi qu’il en soit, "The Perfect Cult" a fière allure dans la discographie.
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