Le groupe
Biographie :

Death Angel est un groupe de thrash metal américain originaire de Californie, formé en 1982, et associé aux groupes de la Bay Area. Le groupe a sorti son premier album, "The Ultra-Violence", en 1987. Death Angel se caractérisait par des musiciens extrêmement jeunes, avec par exemple Andy Galeon, le batteur, qui avait tout juste 14 ans en 1987 pour le premier album. Leurs qualités musicales leur ont valu d'être repérés par Kirk Hammett qui a produit leur démo "Kill As One". Leur premier album "The Ultra-Violence" s'est vendu à plus de quarante mille exemplaires en moins de quatre mois. Lors de la tournée accompagnant la sortie d’"Act III" (1990), le groupe subit un grave accident de bus, dans lequel Andy Galeon fut gravement blessé. Death Angel dut cesser toute activité durant la convalescence de son jeune batteur. Au cours de cette période, Mark Osegueda (chant) quitta le groupe, qui se sépara pour ne se reformer qu’en 2001, sans Gus Pepa (guitare) mais avec Ted Aguilar (guitare). Le groupe a joué quelques concerts avec Anthrax et Metallica aux États-Unis. Ils ont ensuite enrégistrer l'album "The Art Of Dying" sorti chez Nuclear Blast en 2004. Death Angel a effectué plusieurs tournées jusqu'à la sortie de "Killing Season" en 2008. En 2009, le bassiste Dennis Pepa et le batteur Andy Galeon ont quitté le groupe et ils ont été remplacés par le batteur Will Carroll et le bassiste Damien Sisson. Rob Cavestany (guitare) est le seul membre originel restant. "Relentless Retribution" est sorti le 3 Septembre 2010. il est aussi le premier album de Death Angel enregistré sans le batteur Andy Galeon. "The Dream Calls For Blood" est sorti le 11 Octobre 2013, suivi de "The Evil Divide" le 27 Mai 2016. Le neuvième album, "Humanicide", sort le 31 Mai, toujours chez Nuclear Blast.

Discographie :

1987 : "The Ultra-Violence"
1988 : "Frolic Through the Park"
1990 : "Act III"
2004 : "The Art Of Dying"
2008 : "Killing Season"
2010 : "Relentless Retribution"
2013 : "The Dream Calls For Blood"
2016 : "The Evil Divide"
2019 : "Humanicide"


Les chroniques


"Humanicide"
Note : 15/20

Malgré la relative croissance du marché de la musique, paradoxalement ce secteur n’a jamais été aussi prolifique et omniprésent. La sphère metal ne fait bien sûr pas exception à la règle, que ce soit les vieux de la vieille comme les fraîchement débarqués, tout le monde est logé à la même enseigne. Je vais m’attarder ici sur le légendaire groupe de thrash eighties Death Angel, qui a fait son come-back cette année avec "Humanicide". Les quinquagénaires sont toujours très actifs et alternent sans relâche entre tournées et studio, voyons donc si le groupe a réussi un nouveau coup de maître.

On ne pouvait faire plus belle entrée en matière qu’avec le premier titre, "Humanicide", à l’intro mélodique où les deux guitares viennent s’harmoniser, pour enchaîner de manière assez prévisible sur une rythmique effrénée. "Humanicide" est estampillée 100% thrash old school, qu’on se le dise ! Le chant brut de décoffrage nous mène vers un refrain catchy à souhait, suivi d’une transition en équilibre entre un solo débridé de guitare et une rythmique traditionnelle au possible. Nous gardons cette même dynamique avec "Divine Defector" qui suit, propre, sombre et terriblement satisfaisante, rien n’est à redire sur cette composition impeccable jusque dans les moindres détails. Comme on dit souvent, jamais deux sans trois ! "Aggressor" avec son intro à la Testament peut avoir la fierté de faire partie des morceaux les plus élaborés de cet opus. En constante alternance entre la violence caractérisée du genre et des passages instrumentaux plus expérimentaux et aériens, "Aggressor" dispose d’une vraie force de frappe et d’un pouvoir indiscutable.

Hélas, "Humanicide" ne parviendra pas toujours par la suite à garder cette justesse et régularité, notamment à travers des compositions musicalement variées mais sans grand intérêt. Cependant il est important de constater que Death Angel prend des risques en tentant de se diversifier, et c’est tout à leur honneur. Nous pouvons citer les "ballades" "Immortal Behated" et "Revelation Song" un peu vaseuses et dénuées de saveur, mais qui seront sauvagement écartées par les boulets de canon punk / thrash crossover "I Came For Blood" et "The Pack", revigorantes et unificatrices. Dans ce dédale de riffs et de jeux hauts en couleur, on trouve une petite perle, soigneusement camouflée entre deux titres et qui va se transformer en un hit sitôt les premières lignes instrumentales posées. Le riff d’intro fait secouer la tête d’emblée et enchaîne sur une rythmique et un chant typiquement thrash metal, en contraste avec le refrain où Mark Osegueda au chant se dirige vers un répertoire davantage heavy et puissant, apportant un petit plus à ce superbe titre. Je ne pourrais cependant pas en dire autant de "Of Rats And Men" qui clôture cet album déjà arrivé à son terme. Sans être exécrable, ce morceau bateau ne marque pas autant les esprits qu’on l’aurait voulu et laisse derrière lui un petit arrière-goût de frustration.

Trois ans après, "Humanicide" prend dignement la suite de "The Evil Divide". Les inégalités entre les morceaux – que certains apprécieront sans doute je le pense - le pénalisent, c’est un fait, mais l’ensemble de cet opus reste tout de même satisfaisant et parvient à nous maintenir attentif jusqu’au bout.


Candice
Juillet 2019




"The Evil Divide"
Note : 17,5/20

Il y a quelques chroniques de ça, je disais que les légendes ne mouraient jamais réellement, je constate encore aujourd’hui qu’un grand nombre de formations au passé glorieux se reforment ou reviennent le temps d’une tournée, d’un concert exclusif. Mais avec Death Angel, le retour opéré en 2004 avec l’album "The Art Of Dying" perdure, les Californiens n’ont cessé depuis de nous offrir des albums studio, des albums live ou des DVDs retraçant l’histoire du groupe.

Death Angel, qui approche aujourd’hui les 35 ans de carrière (le groupe s’est formé en 1982 !), fait toujours jeune et sonne résolument jeune, c’est donc tout naturel qu’ils nous présentent "The Evil Divide", le huitième album de leur carrière, et comme depuis leur retour en 2004, cette nouvelle offrande musicale voit le jour avec le soutien de la machine de guerre Nuclear Blast. Autant vous le dire tout de suite, ne vous attendez pas à quelconques changements de la part des Californiens, chez Death Angel on fait du thrash, on joue du thrash, on respire thrash et je puis vous dire que malgré l’âge, ils tiennent une forme olympique ; et c’est justement peut-être sur ce point qu’il faut se pencher pour analyser la longévité du groupe. Death Angel parvient en effet à faire de la musique à l’ancienne avec un son résolument moderne. "The Evil Divide", c’est 10 titres pour un peu plus de 45 minutes de thrash sans chichi, sans pompon, et ça commence fort, très fort avec "The Moth".

Pour ma part, ce qui me fait plaisir avec ce genre de groupe, c’est le fait d’avoir vu débarquer en 1987 ces petits jeunots qui, comme moi, ont grandi et qui se battent aujourd’hui pour rester sur le devant de la scène et nous asséner un thrash rapide et technique de derrière les fagots, même quand ils sont un tantinet un peu plus "commerciaux" (comme on disait dans les années 90) avec le titre "Lost" sur lequel les anges de la mort ralentissent quelque peu le tempo (mais où, je vous rassure, la double est omniprésente). Sans être révolutionnaire, Death Angel reste intègre, motivé et capable, après presque 35 ans, d’attaques de guitares tranchantes comme des rasoirs, et ça, on ne peut que s’en réjouir, non ? "The Evil Divide" reste un bon album, carré, puissant et mélodique qui saura ravir les fans à la fois de la première heure mais également ceux qui ont découvert le groupe lors de sa reformation et je vous rassure, "The Evil Divide" reste une très bonne B.O pour un bon ride de skate.

En résumé, je dirais que Death Angel nous propose un bon album de thrash metal, qui sonne à la fois old school (on ne se refait pas) mais résolument moderne. Ah, j’oublie, Death Angel a un invité de marque en la personne du grand Andreas Kisser qui vient poser un solo sur l’excellent "Hatred United, Hate United". Les papys font de la résistance et la font plutôt bien, croyez-moi ! Badaboum !


Vince
Juin 2016




"The Dream Calls For Blood"
Note : 18/20

Trois ans après l'excellent "Relentless Retribution", l'album qui introduisait le nouveau line-up des thrasheux de la Bay Area, voici le très attendu "The Dream Calls For Blood". Étant un des meilleurs représentant du thrash californien, le groupe peut se targuer d'avoir une qualité constante d'un album à l'autre. Quelque Chose me dit que ce nouvel opus ne dérogera pas à la règle !

"Left For Dead" ouvre l'album sur une intro calme et sombre. Un calme de courte durée suivi d'une bonne dose de thrash dans ta face. Un premier morceau enthousiasmant ! S'en suit "Son Of The Morning", qui appuie l'impression laissée par "Left For Dead", bien que je le trouve un poil en deçà. Voici la troisième piste, "Fallen", qui fait pardonner la légère faiblesse du titre précédent, et qui rappelle ce qu'a produit le groupe par le passé. A noter que Damien Sisson fait des merveilles sur ce morceau !

"The Dream Calls For Blood" prend la relève. Efficace et lourd,un titre qui donne envie de headbanguer de tous les côtés. Puis voici "Succubus" avec son intro qui dépote. Cette piste est moins rentre-dedans que les précédentes mais n'en demeure pas moins carrément efficace !

Une belle intro guitare, puis "boom !" ça te pète au visage, voici "Execution/Don't Save Me". Pour la suite, j'ai un peu du mal à accrocher, même s'il y a de vraies bonnes trouvailles. Mais peu importe, car voici "Caster Of Shame", qui est un des meilleurs morceaux de l'album à mes yeux (ou plutôt à mes oreilles). Un morceau qui sonne comme une grosse colère, et ça fait du bien !!

Commençant par une rythmique assez guerrière, "Detonate" passe de l'atmosphérique à des envolées démoniaques de guitare, jusqu'à un final très frontal. Pas de répit, voici "Empty", et ça tabasse sec ! Entre gros riffs et un solo épique signé Jason Suecof (le producteur de l'album). L'intervention de la basse, j'en parle même pas, écoutez donc ! Une magnifique intro guitare, "Territorial Instinct/Bloodlust", titre le plus long de l'album, le clôture sur une note progressive des plus plaisantes.

Pour conclure, cet album est plus agressif, plus lourd et sombre que le précédent, tout en conservant le côté mélodique cher au groupe. La section rythmique envoie du lourd, les guitares également et la voix si distinctive de Marc Osegueda porte le tout à merveille ! Bonus non négligeable : le son fait vraiment honneur à l'album, tout est distinct et notamment la basse, qui a vraiment un joli son. Le contraire aurait été dommage, Damien Sisson ayant vraiment fait du bon boulot sur ses parties basse ! Une fois de plus, les Death Angel prouvent qu'ils savent se renouveler et produire du thrash de qualité. Force est de constater qu'ils ont su tirer le meilleur de leur nouveau line-up, sans pour autant s'éloigner de leur identité musicale. Un album à avoir dans sa thrashotèque !


So Faya
Décembre 2013




"Relentless Retribution"
Note : 14/20

Death Angel reste pour moi un des gros piliers du thrash metal américain, leur style, leur musique se reconnaît entre mille. Les grandes phases du groupe sont pour moi "The Ultra Violence" un premier album original, puis "Act III", un album induplicable. Ce qui a toujours fait le "succès" du groupe c'est en grosse partie la voix de Mark Osegueda qui est une voix qui laisse une trace vocale inimitable. Cette magnifique voix qui nous a emmené très loin à une époque de "A Room With A View" et "Veil Of Deception". Encore aujourd'hui, je reste subjugué par cette qualité de cordes... Ensuite le retour inespéré du groupe a été une nouvelle pierre à l'édifice Death Angel, même si "The Art Of Dying" n'est pas un chef d'oeuvre qui ait pu rester dans les esprits. En revanche le fabuleux "Killing Season" a confirmé la dominance de groupe et a affirmé que ces derniers étaient bel et bien revenu pour le plaisir des fans. Ce qui s'est vu en concert depuis leur reformation, car à voir comment ils se donnent à fond sur scène, on sent que c'est encore un groupe qui a la foi du metal. Et enfin le départ de Dennis Pepa en 2008 m'aura déçu, surtout après un album aussi puissant que "Killing Season". Et ensuite c'est le tour d'Andy Galeon, alors je me demande comment va finir le groupe qui semble redevenir son propre ange de mort...

On pouvait encore reconnaître le style Death Angel avec "Lord Of Hate" ou "Dethroned", riffs typiques du groupe de San Francisco. Mais je crois qu'avec ce "Relentless Retribution", ils ont voulu goûter autre chose, quelques incursions vers une mixture plus mélodique par moments, et d'un autre côté plus brut sur d'autres... Tout d'abord le premier titre est assez différent de ce qu'ils ont pu faire auparavant. "Relentless Revolution" propose un titre d'une nature plus sombre que leurs morceaux habituels, avec ce côté groovy laissé un peu de côté pour explorer des horizons carrément plus intenses. La suite est un peu pareil, pour "Claws Is So Deep", j'ai même eu du mal à reconnaître la patte Death Angel avec ce refrain plus proche d'un Forbidden, mais chassez le naturel il revient au galop, la fin de ce morceau qui dure plus de sept minutes se termine par un arpège miraculeux comme ils ont toujours su nous gâter. Un arpège qui dure tout de même plus de deux minutes. A partir de là, je me suis demandé si malgré la perte de Galeon et Pepa, Death Angel pouvait encore faire du Death Angel. "Truce", "Into The Arms Of Righteous Anger" défilent et j'ai l'impression que la hargne pleine de feeling a disparu pour laisser la place à un truc thrash énergique mais il manque quelque chose. Osegueda nous gonfle les morceaux à bloc avec ses vocaux. Les riffs fusent, les solos mélo et pleins d'émotions font malgré tout leur boulot mais il manque quelque chose. Sur "River Of Rapture", la nouvelle équipe arrive enfin à rattraper le truc et à faire du pur Death Angel mais il manque encore quelque chose. Et c'est là que je commence à douter.

Cette nouvelle mouture ne me déplait pas en tant que tel, ça déboite dans le thrash traditionnel et j'adore ça, c'est juste que j'avais peur que la signature avait totalement disparue. C'est juste qu'elle a emprunté un chemin un peu différent suite au remaniement de line-up. Et il est normal que les compositions en subissent également les transformations. Même la pochette est quelque peu inhabituelle par rapport à ses petites soeurs. Si sur "Act III", "The Art Of Dying", ou "Killing Season", Death Angel avait bien entamé une tradition de pochettes sobres, dans un ton toujours sombre, ce nouvel album coupe court à toute coutume. On se rapproche des ambiances de "Look Up The Wolves" de Dio ou encore même de Moonspell. Là aussi, ce n'est pas que ça me déplait mais il faut se faire au changement. Le gros changement s'écoute sur "Opponents At Sides", une chanson avec des backings hyper opportunistes, aux aspects modernes qui n'ont pas grand-chose à faire chez Death Angel, même les rythmiques qui sont plus nerveuses en générale, ici sont presque pesantes... Encore une fois je suis attentif aux morceaux qui suivent, mais plus j'attends la chanson qui sera au dessus des autres, et plus je me dis qu'elle ne viendra pas. Les morceaux sont sympathiques, mais je n'ai pas eu la fièvre que j'ai pu avoir pour "Killing Season"... Pourtant à côté de ça, j'ai eu l'agréable sensation de découvrir un titre à part dans l'ensemble de l'album. Un genre de ballade planante avec un son ultra moderne et une voix ô combien loin des autres titres. Ce "Volcanic" propose une nouvelle dimension chez Death Angel, ils montrent qu'ils ont un peu évolué pour tenter de décoller leur étiquette qu'on leur apprécie pourtant... Le titre est magnifique, aux guitares acoustiques et à la voix si triste, mais si l'on en vous le dit pas, je doute que vous en déduisiez qu'il s'agisse de Death Angel.

On en perd ses repères à écouter cet album à plusieurs reprises. Petit à petit on l'apprécie à sa juste valeur, c'est à dire pour un album de thrash, en dépit d'un son moderne, en dépit d'un son poli et moins roots que ses prédécesseurs. Et donc on trouve que l'album est inégal. Death Angel est toujours ce qu'il est en terme d'anatomie, on retrouve l'ossature, on retrouve le thrash qui coule dans les veines, on retrouve le visage grâce aux vocaux, mais qu'en est-il de l'âme ? Certainement que le départ de membres indispensables au son et à la couleur de Death Angel aura fait que cette nouvelle équipe nous joue un truc très bon mais différent de ce que le groupe a été. C'est pour cela qu'il faudra du temps pour retrouver un esprit plus qu'uni, il faudra du temps pour redonner à l'entité un aspect orignal... Et encore je ne compare pas à l'équipe de France de Football, alors en attendant on l'écoute quand même on le savoure comme il vient, car il reste quand même efficace, mais on espère mieux pour la suite, quelque chose de plus personnel...


Arch Gros Barbare
Septembre 2010


Conclusion
Le site officiel : www.deathangel.us