Le groupe
Biographie :

Death Alley voit le jour à Amsterdam en 2013 à l’initiative d’Oeds Beydals, ancien guitariste de The Devil's Blood. Le groupe évolue dans un heavy rock, un brin metal, un brin punk, avec même un soupçon de psyché. En bref, un crossover entre MC15, Blue Öyster Cult, Motörhead et Black Sabbath. Death Alley sort son premier album, "Black Magick Boogieland", en Juillet 2015 chez Tee Pee Records, suivi de "Superbia" en Mars 2018 chez Century Media.

Discographie :

2012 : "Black Magick Boogieland"
2018 : "Superbia"


La chronique


Death Alley est un groupe de rock formé aux Pays-Bas en 2013. Il est composé de Douwe Truijens (chant), Oeds Beydals (guitare, choeurs), Sander Bus (basse) et Unu Bruniusson (batterie). Leur second album, "Superbia", est sorti le 23 Mars 2018 chez Century Media Records.

Seulement cinq ans d’existence et depuis le 23 Mars deux albums à leur actif ainsi que plusieurs tournées, on peut dire que Death Alley ne chôme pas. C’est particulièrement lors de leur tournée avec Kadavar en fin 2017 qu’ils se sont véritablement fait remarquer, du moins en France. En plus de nous avoir joué de très bons titres de leur album "Black Magick Boogieland", nous avions pu jouir de quelques nouveautés que nous retrouvons ici dans "Superbia". Le premier morceau, "Daemon", suffit à nous prouver que pour cet opus, le groupe a pris une toute nouvelle direction, sous-jacente dans "Black Magick Boogieland", elle est ici totalement assumée. "Daemon" se présente avec une introduction à base de guitare grasse et de basse ronflante, rendant la chose sauvage et bestiale dans un décor psychédélique. On ne perd cependant pas ce cœur punk qui est partie intégrante de Death Alley, on peut l’entendre dans la manière de chanter de Douwe ou dans le jeu de batterie puissant et rentre-dedans d'Unu. Ce titre de pas moins de neuf minutes est très bien construit et le style fait qu’il accorde une grande place à l’instrumentale pure, qui se suffit largement à elle-même. Notre voyage ésotérique commence ! Celui-ci se poursuit avec "The Chain" que nous connaissons déjà, et qui est toujours aussi agréable à écouter. Sa violence punk s’harmonise parfaitement avec l’atmosphère psyché, entre riffs 70’s et refrains mémorables. Une caractéristique que l’on retrouve dans "Shake The Coil", si ce n’est que celui-ci pousse le concept encore plus loin. Tout dans ce morceau est si entêtant que cela en devient hypnotique. Cette atmosphère hippie-cosmique ne dissimule cependant pas une certaine gravité, qui est omniprésente dans "Superbia".

Death Alley s’est émancipé de cette fièvre rock’n’roll fêtarde et insouciante pour se plonger dans un univers plus réfléchi et plus lourd, où chaque composition est une réflexion poussée, résultat d’un travail sur soi qui a laissé ses traces. Nous le ressentons fortement dans "Headligthts In The Dark". C’est selon moi une des compositions les plus étudiées de l’opus, une sorte de catharsis où chaque musicien a la totale liberté de s’exprimer, et où nous pouvons par substitution vivre et nous délivrer de diverses émotions. Elle a le talent de pouvoir s’essayer à différents styles musicaux tout en restant cohérente et harmonieuse, une maîtrise plutôt rare pour un groupe comme Death Alley, dont les membres sont à l’origine issus du milieu rock / punk underground. "Pilgrim" prend la relève avec tout autant de brio, et il est difficile de faire plus rock psyché ! Le choix de diviser le chant en deux voix distinctes est très ingénieux et ajoute à la dimension cosmico-psychotique du morceau. "Pilgrim" est une bombe à retardement, on sent constamment une tension lourde et électrique sous la surface, qui n’attend qu’à éclater. Encore une fois nous prenons notre pied, cependant ce sera le dernier morceau "The Sewage" qui nous fera atteindre le nirvana. Sa longueur (11min37) nous annonce d’emblée la couleur, mais n’ayez pas peur et laissez-vous emporter par la voix du gourou Douwe et par ses compagnons qui nous livrent une prestation instrumentale incomparable. Les transitions vers les étapes du morceau se font avec fluidité, nous sommes spectateurs (et acteurs pour les plus sensibles d’entre nous) de ces univers magnifiquement tourmentés, au sommet du génie artistique de Death Alley.

"Superbia" est un petit chef d’œuvre et le reflet du talent grimpant de Death Alley. Nul ne sait si ce pèlerinage vers le rock progressif psychédélique sera long, mais en attendant nous ne sommes pas déçus du voyage. Cet album est truffé de compositions toutes plus belles et spirituelles les unes que les autres, une réussite de l’année 2018 dont de nouvelles richesses sont à découvrir à chaque écoute.


Candice
Mars 2018


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.facebook.com/deathalleyband