Je vais être honnête, ça fait des mois que la bio du groupe est faite mais que je n’arrive pas à me pencher sur l’EP. Déjà il faut admettre que le chant "grind" ne m’a jamais vraiment séduit. A chaque tentative d’écoute, je fais autre chose en même temps, ma concentration est ailleurs, je trouve ça brouillon. Je zappe. Plusieurs fois.

Et là, les mecs de Deadfuck qui sont en train de lire la chronique ils transpirent tu vois. Je me caresse la barbe tranquille, en me disant que je suis un bel enculé. J’me marre. Bon ok, je me suis assis tranquille dans mon canap’ et posé un casque sur mes oreilles. L’écoute s’en est trouvée métamorphosée. Pourquoi pas, mais ce n’est pas vraiment comme ça que j’imaginais une écoute d’un groupe revendiquant des influences death et grInd. Faut admettre que l’effort (surtout pour moi) est moindre puisqu’avec cinq titres le bordel dure sept minutes.

Finalement, moi qui ne suis pas friand de ces univers j’ai fini par y prendre beaucoup de plaisir. Je me fais progressivement au son si singulier du style. Les bruits de truie qu’on égorge me rappelle qu’à un moment dans ma vie j’ai écouté BrokeNCYDE ("Get Crunck") tous les matins d’un été entier. Oui, ce n’est pas facile à assumer mais c’est comme ça. Au niveau des textes, on est quand même sur un niveau incomparable, le groupe s’attaquant à des sujets aussi sérieux que la pédophilie ou le racisme. Ca je l’ai appris en lisant la bio (à l’écoute c’était compliqué). Il faut aussi admettre que certains riffs sont absolument destructeurs, soutenus par une batterie dont la caisse clair se prend pour un fusil mitraillette. Les morceaux, évidemment très courts, sont en plus cassés sans cesse par de nombreux changements de structures. Quand on réalise tout ça le temps devient d’autant plus court encore. L’EP a cessé de tourner avant même que tu aies fini de te gratter les couilles. Tu avais commencé au premier titre, c’est dire.

Il y a du bon dans ce disque. Même du très bon. Si tu es déjà adepte du style tu le comprendras sûrement plus vite que moi. Si tu l’es pas je t’invite à faire un petit effort. Mais quand même, à quand un album de grind avec un son puissant, grave et profond ?