Créé en allemagne par Slawomir “Slawek” Foltyn (batterie) et Mario Petrovic
(guitare / chant puis chant), deux anciens membres de Necrophagist, Deadborn évolue
dans cette même veine death metal technique. Mais les deux musiciens ne sont pas seuls
dans le navire, car le bassiste Jan Maier faisait également partie du line-up d’origine et Jo
Morath (guitare) les rejoint dès 2004, permettant à Mario de se concentrer sur le chant.
Depuis, Jan a quitté le groupe, mais Kevin Olasz “Die Eule” (guitare, God Enslavement,
Maladie) s’ajoute à la formation dès 2012, et Giulio Rimoli (basse, ex-Black Therapy) les
rejoint pour la sortie de "Dogma Anti God", le quatrième album du groupe. Prêts ? Tant pis.
On commence en beauté avec "Veneration", un titre très rentre-dedans qui ne laisse pas de
place au hasard avec des riffs impitoyables, sombres et agrémentés de quelques
harmoniques techniques. Loin d’être un titre sans âme comme nombre de groupes avec des
musiciens expérimentés, ce morceau est réellement entraînant et montre d’emblée le talent
des musiciens. Le chant de Mario accompagne parfaitement cette déferlante, tout comme
sur "Sense Of Delight", qui accélère un peu le rythme. Mais au-delà de cette rythmique
dévastatrice, les parties lead sont également légion et permettent des percées épiques sur
ce morceau. Pas une seconde à perdre pour "Canine Devotion", les musiciens débarquent
tous en même temps pour déverser des riffs explosifs à une vitesse folle. Impossible de
s’ennuyer sur ce morceau, où le headbang sera de mise.
Les Allemands ne comptent pas s’arrêter là puisqu’ils récidivent avec "Dogma Anti God", le
blasphématoire morceau éponyme. Ce qui me marque le plus sur ce titre, c’est surtout le
solo qui flirte entre tonalités mystiques et malsaines, avant de reprendre sur un nouvel
assaut dévastateur. Plus axé sur une rythmique imposante et des harmoniques éthérées,
Abortive Interment est un morceau que je trouve assez paisible. C’est évidemment mon
ressenti personnel, mais l’avalanche de blast est reposante, et les choeurs hurlés ne font
que renforcer cette sensation d’apaisement, alors que "Zero Moment Of Truth" est
oppressante. Une vraie chape de plomb vient se placer sur mon esprit lors de l’introduction,
et ce ne sont pas ces riffs saturés lointains qui la feront partir.
Reprise du death metal violent pour "Your Symbol Burns", avec toujours ces influences
malsaines qui rappelle rapidement un black / death lourd. Les choeurs font encore une fois
des merveilles sur les riffs chiadés des Allemands, mais le titre passe un peu vite pour
laisser place à une tornade nommée "Heretic Torment". Truffée de petites harmoniques
sanglantes amenant un passage plus doux et atmosphérique, qui reste parfaitement dans
l’ambiance du groupe. Le dernier méfait de Deadborn, "Prayer In Exigence", joue également
sur des harmoniques entêtantes pour accompagner la rythmique et la double pédale
incessante. Rivalisant de technicité, les musiciens alignent leurs riffs jusqu’à la dernière
seconde sans jamais fléchir.
Les puristes feront évidemment le rapprochement avec un combo new-yorkais bien connu,
mais Deadborn impose sa vision d’un death technique bien gras et qui ne laisse aucune
note au hasard sur l’intégralité de "Dogma Anti God". Le son du groupe est extrêmement bien
mixé, mais fait tout de même référence à des influences old school très appréciables, et
s’inscrit sans rougir dans la discographie des Allemands. Le recrutement récent d’un
bassiste annoncerait-il des lives…?
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