Le groupe
Biographie :

Dawnrider est un groupe de doom metal portugais formé en 2004 et actuellement composé de : Hugo Conim (guitare / Dragon's Kiss, Els Focs Negres, Son Of Cain, Legion Of The Sadists, ex-Leather Synn), J.P. Ventura (batterie / On The Loose), Diogo Simões (clavier / Inhuman) et Filipe Relêgo (chant, basse / ex-Tangled In Tangerine). Dawnrider sort son premier album, "Alpha Chapter", en Novembre 2007 chez Raging Planet Records, suivi de "Two" en Mai 2009, de "The Third Crusade" en Mai 2014, et de "The Fourth Dawn" en Février 2022 chez Alma Mater Records.

Discographie :

2007 : "Alpha Chapter"
2009 : "Two"
2009 : "Irinia" (EP)
2014 : "The Third Crusade"
2022 : "The Fourth Dawn"


La chronique


Les Portugais de Dawnrider sont de retour avec leur quatrième album, "The Fourth Dawn", et nous remettent une bonne dose de doom teinté de sonorités rock 70's dans les oreilles. Si vous n'avez pas eu votre dose de grosses guitares grasses, d'ambiances qui sentent bon le sable et la chaleur écrasante, vous allez vous sentir comme à la maison.

Après la petite introduction de rigueur, c'est "Order Of Dawn" qui démarre les hostilités et le groupe nous remet de suite dans le grand bain du doom qui groove avec quelques effluves bien rock. On sent un peu de Cathedral là-dedans et on sent que le groupe connaît et aime ses classiques, ce qui ne veut pas dire qu'il se contente de les resservir sans y apporter sa patte. D'ailleurs, même si le groupe est un quatuor, il n'a qu'un seul guitariste et rejoint en ça les power trios, vous allez d'ailleurs très vite entendre que même avec une guitare en moins par rapport à la plupart des groupes de metal, Dawnrider ne manque pas de puissance. Le fait que le mixage et le mastering aient été réalisés ici par Tony Reed doit aider aussi, mais de base le groupe sait comment donner de la patate à sa musique. "Reaching Glory" se fait bien plus écrasant d'ailleurs et envoie de bon gros doom bien lourd aux relents presque funèbres qui rappelleront évidemment ces bons vieux Black Sabbath. On garde en tout cas un refrain assez accrocheur et toujours ce groove imparable malgré la lourdeur des riffs. Les claviers souvent, voire toujours, présents en fond nous ramènent eux aussi aux grands classiques du doom ou du rock des années 70 avec ce son proches de l'orgue Hammond. "Unwanted Sorrows" semble en être tout droit sorti et conjugue là encore le groove écrasant et les ambiances pesantes et noires. Dawnrider ne révolutionnera pas le doom c'est sûr mais ce n'est pas son intention, par contre il sait balancer la sauce et ses riffs ont tout ce qu'il faut de lourdeur, de puissance et de noirceur.

Pendant trois quarts d'heure et sept morceaux, "The Fourth Dawn" fait parler la poudre du doom et "Unwanted Sorrows", pour en revenir à lui, nous fait entendre un joli contraste en balançant un break plus énergique sur fond de solo d'orgue et de guitare après avoir posé des riffs pachydermiques et une ambiance une fois digne d'une procession funèbre. Pareil avec "The Final Call" qui accélère aussi le rythme après une première partie très lourde et très doom pour un break plus galopant aux relents heavy metal. Même si c'est par petites touches, Dawnrider glisse régulièrement ce genre de passages presque épiques par moments, plus énergiques, plus nerveux. Le changement d'ambiance est parfois brutal mais dans le bon sens du terme et le groupe arrive à nous surprendre sans que ces passages tombent comme un cheveu sur la soupe. La recette est connue et appliquée par pas mal de groupes de doom traditionnel certes mais tout le monde n'est pas capable de l'appliquer convenablement. "Lord" qui clôt l'album nous donne même droit à cette bonne vieille cowbell pour un morceau qui fait une fois de plus preuve d'un groove efficace et imparable. Malgré la longueur des morceaux, Dawnrider ne s'enlise jamais et trouve toujours le bon moment pour apporter un changement de ton ou de rythme, dynamisant suffisamment "The Fourth Dawn" pour que ces quarante-six minutes passent toutes seules. Et pour en revenir au son de l'ensemble, on a droit à une production organique, chaude avec une batterie qui sonne comme une vraie batterie, bref on est loin des productions synthétiques qui pullulent dans le metal ces dernières années et c'est toujours un bonheur pour les oreilles.

Dawnrider continue sur sa lancée et nous délivre avec "The Fourth Dawn" un nouvel album de doom ancré dans les années 70 aux senteurs de Black Sabbath ou Cathedral avec orgue de rigueur. Tout est là et si ce nouvel album ne révolutionne ni le doom ni la musique du groupe, il se pose en manifeste de pur doom à l'ancienne et a tout ce qu'il faut là où il faut pour convaincre les amateurs du genre.


Murderworks
Avril 2022


Conclusion
Note : 15/20

L'interview : Filipe Relêgo

Le site officiel : www.facebook.com/dawnriderdoom