Deuxième chronique d’une sortie du label Smoke Cold Records ce mois-ci. La première étant celle d’Ogmasun que j’avais fortement appréciée. Je fais donc confiance aux oreilles du label en insérant l’album "Odile" de Das Rockt. L’artwork écaillé me fait penser à un dragon de Komodo, clairement pas le truc que tu as envie de croiser, j’espère à l’extrême opposé de ce que les Suisses nous proposent.

Petite pensée aux nanas des membres puisque les préliminaires n’ont pas l’air d’être leur domaine de prédilection. "Run Your Course Crazy Star" envoie la purée direct mais ne pensez pas "précoce", les mecs ont l’ambition de nous tenir 41 minutes en alerte. Pour ça, ils ont une recette bien précise : deux grosses poignées de mélodies bien cradingues mises en ébullition grâce à des rythmiques cardiaquement irresponsables. Le quintette agit sur toi comme un carton bien dosé, un coup tu te laisses emporté par des vagues d’un rock machin truc chouette ("Welcome To The Core", "1981"), un coup tu ressentira les symptômes de la tachycardie si ton coeur tente de se caler sur la musique de "Totentanz", "Bureau Amour" et (évidemment) "Where’s The Acid Party". Il n’y a rien à jeter sur cet opus que tu peux facilement gober en entier, partiellement, dans l’ordre ou en aléatoire. Outre la qualité de l’opus, on imagine très bien la qualité de la prestation scénique, un bel acouphène de 24 heures enfanté par un son massif au volume indécent et une magnifique auréole de bière sur ton t-shirt "Coilguns" parce que les musiciens suisses sautent dans tous les sens, c’est bien connu !

Avec Das Rockt, le plaisir est aussi long qu’immédiat, bien pensé, bien mené, sans longueurs et doté d’un son redoutable. Nos voisins helvètes représentent une véritable pépinière de musiques violentes mais subtiles. A ce rythme-là, le pays va être au post-hardcore ce que la suède est au death metal. Oui rien que ça, et je vous emmerde.