Le groupe
Biographie :

Dasap est la poursuite de divers projets appelés Tenebricosus, The Element ou Dust, qui ont commencé il y a maintenant plus de 12 ans. Guitariste dans diverses formations telles que Iphicrate, Wargus ou plus récemment Sickbag, Dju évolue avec Dasap dans un style urgent et violent où tout est permis. La musique est un croisement de différents styles principalement black / death avec une touche de désespoir chaotique.

Discographie :

2011 : "D.a.s.a.p" (EP)
2014 : "Don't Worry, It Will Be Worse" (EP)


Les chroniques


"Don't Worry, It Will Be Worse"
Note : 14/20

Dasap est une jeune formation extrême provenant de Normandie. Si le projet est relativement récent, Dju, l’homme qui en est à l’origine, n’est pas un nouveau venu sur la scène, et a en effet joué avec Sickbag, combo death metal / hardcore ayant marqué les esprits autrefois. Après l’arrêt de ce dernier, Dju a décidé de poursuivre sa carrière musicale solo commencée il y a vingt ans de cela avec Tenebricosus (black metal), The Element (black / death) et Dust (brutal death). Il s’adjoint pour cela les services de Kev1 sur la première démo et de Pierre D. sur ce nouvel EP-5 titres.

S’inscrivant donc dans la continuité de ses précédentes incarnations mais n’hésitant pas à aller de l’avant, Dasap évolue dans un registre black / death metal moderne, froid et urbain, à l’image de l’artwork (réalisé par Johann Bodin) présentant un lever de soleil morbide sur une cité contemporaine d’aspect morne. La mort se lève avec le réveille de notre civilisation, tel semble être le message que souhaite transmettre le duo. Ce message se traduit par musique noire et aux guitares vicieuses et dissonantes et à la batterie programmée, déchainée et déshumanisée. Les très bons riffs s’enchainent plutôt bien et progresse de façon à créer des compositions courtesmais intense. L’ambiance générale rappelle fortement les derniers travaux de Svart Crown (c’est assez perceptible sur le troisième titre "The Irreparable Loss Of The Son"), pour le mélange black / death et pour la production puissante et moderne, mais s’en dissocie par son petit côté post-industriel. La rouille se substitue au souffre donc, pour un résultat plutôt intéressant. Cette ambiance urbaine est renforcée par une batterie synthétique et épileptique, comme si la machine était devenue incontrôlable. On pense de fait à Anaal Nathrakh pour ce petit côté grind / indus pas désagréable.

Quelques réserves cependant. La voix du chanteur, qui ne se trouve être ni black, ni death, mais est plutôt typée hardcore ou metal moderne, une voix aiguë et gueulée, qui, si elle n’est pas mauvaise, dénote quelque peu dans ce chaos (black) industriel. Il faudra sûrement quelques écoutes pour s’y habituer et ne doit surtout pas vous empêcher de creuser davantage la musique. Autre chose, mais cela reste également mineur, il est très difficile de programmer une boîte à rythmes et cela s’entend, car si la plupart du temps elle est programmée avec justesse, certains passages semblent vraiment désorganisés et déstructurés, certains coups de cymbale ou de caisse claire semblant être inappropriés. Si telle était l’intention du groupe pour accentuer le côté chaotique de la musique, alors cela peut se comprendre. Dans le cas contraire, ce serait une chose à peaufiner par la suite.

Malgré ces points, nous avons affaire à un EP prometteur qui laisse entrevoir de belles perspectives pour le premier album, déjà en préparation.


Man Of Shadows
Septembre 2014




"D.a.s.a.p"
Note : 16/20

Quand Kévin de Pain Society me demande si je peux faire une chronique d’un EP où il a posé sa rage je ne peux pas refuser. Je l’ai vu moult fois en concerts, partagé une scène avec lui et j’ai également eu le privilège de chroniquer le dernier MCD de lui et ses acolytes. Alors quand j’apprends encore en plus qu’il s’agit d’un one-man band d’un ancien de Sickbag, je ne peux que m’empresser de me jeter dans la gueule de ce skeud les deux pieds en avant.

L’artwork ne casse pas des briques à première vue, peut-être parce que les tentacules ne sont pas forcément visibles au premier coup d’œil. A vous de juger. En revanche quand le son vous pète à la gueule après une brève intro un temps soit peu pesante vous le savez ! La pression monte doucement et cette entrée en matière et plutôt réussie. "Yet Decayed" donne donc une première impression positive. La musique est très violente, très crue, un peu assassine et plutôt sombre. On enquille sur "At Last" qui là ne met plus de gants et tape dans le gras sans chercher. L’ambiance est très noire, on sent la panique, le chaos, la destruction, dommage que le son soit modestement bon. Il manque un tout petit rien qui aurait fait de ce disque un carnage. On s’apaise avec "Open Water" qui pose les courbes d’une douce mélodie avant le retour du buffle qui nous a écrasé les deux morceaux précédents. Le morceau se joue de l’alternance des ambiances pour finalement offrir un titre vraiment réussi. Retour à la bestialité avec "Deny Failure", titre instrumental bien lourd et bien agencé. "Totally Insane", piste la plus courte de l’album tire bien son épingle du jeu en happant progressivement l’auditeur dans une tourmente à laquelle on ne s’attend pas. Tourmente qui s’éteint aussi vite qu’elle est apparue. Tout ce bordel se clôt sur "The World Ends here". Pas très optimiste mais avec une telle musique je ne vois pas comment ça serait concevable. Le titre est saupoudré de notes de piano qui accentue assez fortement le côté apocalyptique.

En bref, c’est vraiment dommage que le son semble tout donner alors qu’il aurait pu être encore meilleur, pour le reste Dasap a du goût, à vous d’en apprécier la teneur.


Kévin
Juin 2011


Conclusion
Le site officiel : www.dasap.bandcamp.com