Six ans après son premier EP, Darkest Mind revient. Créé en 2014 en Belgique, le groupe
aujourd’hui composé de Yuri D (chant / guitare / basse, Gotmoor, Ars Veneficum), Glenn D
(guitare) et Hammerman (batterie, Fractured Insanity, Gotmoor, ex-Huldrefolk) annonce
"Oracle Of Death", son premier album.
On démarre avec "Shadow Of Life", un titre mélodieux et lancinant, qui place les leads
dissonants au même niveau que le chant, créant un carcan sombre et très accrocheur, qui
volera en éclats dès qu’"Oracle Of Death", le titre éponyme, prendra la suite. Le morceau est
beaucoup plus agressif, tranchant et rapide, mais il conserve cette mélodicité malsaine, qui
sera brisée par le break au son clair. La rage brute refait surface pour le reste du morceau,
qui s’apaise dans la mélancolie avant que "Prophecy Of The Stillborn" ne vienne allumer à
nouveau la flamme sombre. Les harmoniques viscérales collent à la perfection à l’ambiance
noire et très old school que les musiciens s’acharnent à créer, tout en l’inondant de
hurlements macabres. Le morceau est assez long, mais il tient les sonorités lancinantes en
vie jusqu’à "Awakened In The Cold Winter Eternal", une "courte" (tout est relatif) et douce
interlude au son clair, qui sera finalement envahie par la saturation avant la fin.
"Evoked By
The Moon" vient ensuite nous apporter des tonalités majestueuses et un son aérien mais
agressif qui sera nourri par des tonalités pesantes, qui se transforment en un son
majestueux avant la glaciale "The Indomitable Decay". Incroyablement mélodieuse, la
composition laisse à chaque instrument sa place tout en nous offrant un torrent intense
d’harmoniques, de leads et de notes perçantes pour alimenter l’oppression créée, tout en
dévoilant des parties majestueuses. L’album prend fin avec "Queen Of Poison And Lust", le
morceau le plus long, sur lequel le groupe continue de manier son art avec une maîtrise
impressionnante tout en plaçant d’autres éléments plus entêtants, mélancoliques et
viscéraux. On retrouve par exemple du tapping, un tempo effréné et un chant mystérieux
accompagné parfois de choeurs ou de quelques mots, ce qui contribue jusqu’au tout dernier
moment à l’ambiance sombre.
L’absence de Darkest Mind leur est entièrement pardonnée. Avec "Oracle Of Death", le
groupe parvient à faire brûler une flamme noire nourrir par des éléments perçants, vicieux et
malsains qui restent parfaitement mélodieux, créant ce voile ténébreux que l’on aime tant.
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