"Inhuman Spirits"
Note : 18/20
Darkane revient d’entre les morts. Créé en 1998 en Suède, le groupe nous avait offert six
albums jusqu’en 2013. Après quelques années de silence, Jörgen Löfberg (basse, ex-The
Defaced), Peter Wildoer (batterie, ex-Agretator, ex-Arch Enemy, ex-Pestilence), Klas
Ideberg (guitare, Terror 2000, The Defaced), Christofer Malmström (guitare,
ex-Agretator) et Lawrence Mackrory (chant, F.K.Ü., Scarve) annoncent "Inhuman Spirits",
leur septième album, chez Massacre Records.
L’album débute sur la froide et majestueuse "Inhuman Spirits", une composition qui laisse la
rage brute rencontrer le chant intense et communicatif. On trouve également quelques
éléments plus mélancoliques ainsi que des accents thrash, puis la lourdeur fait son
apparition sur "Awakening" et ses riffs groovy qui incitent clairement au headbang le plus
brutal. Les mélodies ne sont absolument pas oubliées dans ces riffs accrocheurs, tout
comme sur "Embrace The Flames" et sa rapidité ravageuse. Les racines old school se
mêlent aux influences diversifiées du groupe et se sa rage abrasive qui s’ancre dans une
diversité efficace avant que "Conspiracies Of The Flesh" ne vienne nous frapper avec ses riffs
saccadés. L’instrumentale ne peut que vous emporter dans cet univers agressif et remuant,
pendant que les hurlements ajoutent une dimension froide à la rage, tout comme sur
l’extrêmement rapide "Inhaling Mental Chaos" et ses leads inquiétants.
La touche du groupe
se greffe à la perfection à cette tornade de violence abrasive et à ses hurlements imposants,
puis "Mansion Of Torture" propose des tonalités hypnotiques sur son introduction, avant de
placer des harmoniques plus entêtantes, qui se posent parfaitement sur la base solide et
entraînante. Le final martial nous mène à "The Quintessence Of Evil" et sa noirceur
lancinante, qui se transforme peu à peu en une énergie brute couplée à ce chant si
particulier qui fait l’identité du groupe. Les leads de ce morceau sont beaucoup plus
dissonants alors qu’"A Spiral To Nothing" se concentre à nouveau sur les bases du style pour
dévoiler des mélodies plus douces. On notera également ce ralentissement qui se
transforme en mosh part avant de lâcher le dernier lead qui nous mène à "The Great Deceiver"
et ses racines brutes. Le morceau propose un contraste intéressant avec ce refrain inspiré
et ces solos épiques, puis l’album prend fin avec "Vålnader", une courte instrumentale
mélancolique au piano.
Darkane connaît le death mélodique, et le groupe ne s’en contente pas. On le remarque
depuis des années, mais "Inhuman Spirits" nous prouve une fois de plus que les influences du
groupe se trouvent également dans le groove, le thrash et la rage brute.
"The Sinister Supremacy"
Note : 16/20
Voilà maintenant 15 ans que Darkane mène sa barque et, mine de rien, se fait petit à petit une place au soleil dans le landernau du metal grâce à la qualité de ses compos et à ses prestations scéniques impeccables. Et ce n’est pas ce sixième album "The Sinister Supremacy" qui viendra inverser la donne.
Marquant un nouvel épisode dans la valse des chanteurs qui se sont succédés au sein du groupe mais aussi le retour de Lawrence Mackrory (présent sur "Rusted Angel", le premier album des Suédois), ces 14 titres sont également aussi une véritable cure de jouvence. Mixant à merveille le thrash-death de leurs débuts avec l’expérience des années, "The Sinister Supremacy" est un album intelligent et abouti, développant une facette plus sombre de Darkane. La technique impressionnante des musiciens est cependant moins au centre des compositions, offrant plus de place à de subtils arrangements et à des refrains accrocheurs ("Existence Is Just A State Of Mind") mis en valeur par la production en béton de Daniel Bergstrand (qui a travaillé notamment avec Meshuggah, In Flames, Evergrey, Behemoth ou encore Dimmu Borgir).
Ceci dit, les gaillards n’en ont pas oublié de se faire plaisir malgré tout et prouvent qu’ils ont encore pris en niveau. Il n’y a qu’à jeter une oreille sur "Malicious Strain" pour les entendre envoyer plus de notes à la minute que dans tout un album des BB Brunes.
La voix plus grave de Lawrence (prenant parfois des intonations à la Chuck Billy de Testament) s’adapte à merveille aux nouvelles compositions et apporte une énergie supplémentaire à l’ensemble. Espérons que cette association perdure dans le temps et permette au groupe d’évoluer encore et de passer une nouvelle étape dans sa carrière.
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