En pleine crise du disque, comment peut-on caractériser le comportement d’un groupe de metal relativement établi qui décide subitement de changer de style en ajoutant une énorme couche de mélo, de voix claires et de mainstream à ses compos qui, à la base, pouvaient se targuer d’appartenir à la belle famille du death mélodique ? Certains appelleront ça de la prise de risque, d’autres du suicide. Sans pour autant me prononcer sur ce verdict, je dois reconnaître que le dernier opus des Dark Age a de quoi surprendre les fans qui étaient tombés sous le charme des premiers albums. Sur cette galette de 11 titres, à part lors de (trop) rares exceptions, il est fort difficile d’avoir le moindre poil qui se hérisse sur l’avant-bras, ou encore la moindre envie d’en découdre dans un mosh pit tant le résultat ressemble plus à du The Rasmus qu’à du Dark Tranquility (dans le genre, le titre d’ouverture "Nero" en est un parfait exemple). Passé le choc du premier morceau, il est à peine plus supportable d’écouter le trop coulant "Afterlife", titre phare de l’album, nanti d’un clip sur la toile. Au programme, encore la recette établie sur "Nero" : voix claire tout du long, de plus en plus de claviers, des riffs cheesy au possible, en gros, des morceaux plats… Un petit réveil s’impose tout de même sur "Out Of Time" où le scream fait son (timide) retour, entrecoupé là encore de chant clair, et surtout gâché par une compo totalement vide de sens, sans vraiment de riffs, sans rythme accrocheur. Les seules bonnes surprises de cette galette viennent surtout de "Don’t Let The Devil Get Me", avec son riff efficace, une belle part de chant metal ; "My Savior", bon titre très mainstream avec un beau solo. En bref, bien que l’opus soit très bien produit, il n’en reste pas moins excessivement médiocre ! Non pas que je rechigne à écouter du metal à chant clair, bien au contraire, mais là, quand même, j’en viens à chercher les points positifs de ce revirement de style qui est, il faut le dire, peu réussi.