Vous aimez la guerre, les chars d'assaut russes, Tagada Jones, Rage Tour et le mouvement #MeToo ? Voici Darcy, grosse machine metal à la sauce punk rock made in France, qui a envie d'en découdre et de faire une révolution pas que musicale à l'aide de textes tranchants, qui font plaisir à entendre, en ces temps difficiles de pré-élections présidentielles.

Darcy ne tourne pas autour du pot, cela pouvant d'ailleurs déranger les plus timides, à l'image de ce "Fuck les keufs", dont le message est on ne peut plus clair. Cela ne les empêche pas de produire des chansons plus punk rock (à l'image de 22 Longs Riffs), taillées pour le chant en choeur et la scène ("Solution"). Ce nouvel album de nos amis Bretons (ceci explique cela oui !) se veut vraiment enragé et vindicatif, à l'image de ce "Rediaboliser", qui tacle le FN avec un talent certain ("les appeler FN, c'est notre devoir de mémoire"... "Marine, nicque ton père"...). Majeur et poing levés, Darcy fonce dans le tas, sans hésiter, que ça plaise ou non. Oui, il est possible que les plus bobos d'entre vous n'accrochent pas, ou pire, se sentent visés (l'électorat de Mélenchon et Jadot, je vous vois !).

De plus, les Bretons savent s'entourer de beau monde pour pousser cette gueulante. Outre No One Is Innocent et Merzhin, on retiendra surtout la superbe prestation de Niko de Tagada Jones sur "L'Etincelle Au Brasier", sans doute le meilleur morceau de l'album. Quatorze pistes et la cadence ne ralentit pas, j'ai même tendance à penser que la seconde moitié est encore plus réussie que la première. On saluera enfin cette dernière chanson, acoustique, en mode voix + guitare. Un poème plus doux mais tout aussi tranchant que le reste, dans un style différent. C'est beau comme une rose sur un char soviétique.