Le groupe
Biographie :

Dante est un groupe de metal progressif allemand formé en 2006 et actuellement composé de : Christian Eichlinger (batterie / orchestration), Julian Kellner (guitare), Alexander Göhs (chant) et Markus Maichel (piano / claviers). Après les albums "The Inner Circle" (2007) et "Saturnine" (2010), Dante sort "November Red" en Janvier 2013 chez Massacre Records. "When We Were Beautiful" sort en Mars 2016 chez Gentle Art Of Music.

Discographie :

2007 : "The Inner Circle"
2010 : "Saturnine"
2013 : "November Red"
2016 : "When We Were Beautiful"


Les chroniques


"When We Were Beautiful"
Note : 15/20

Dante nous avait agréablement surpris avec "November Ted", troisième album du groupe, qui montrait que les Allemands étaient capables de faire des étincelles quand ils le voulaient. Les voilà de retour avec "When We Were Beautiful" qui continue plus ou moins dans la même voie que son prédécesseur.

"Rearrangement Of The Gods" ouvre la marche sans prendre de gants : ambiances sombres, passages bien techniques et rythmiques alambiquées, gros riffs de bûcheron bien metal, bref c'est du Dante en pleine forme qui nous accueille sur ce nouvel album. Constat qui se renforce quand le refrain débarque, toujours aussi accrocheur et mélodique avec parfois un petit côté Nevermore, autant dire que pour une entrée en matière c'est du tout bon ! On redescend un peu avec "Ambitious" dont le couplet n'est pas ce que Dante a fait de mieux, ce n'est pas catastrophique mais les lignes de chant auraient sûrement pu être plus percutantes et inspirées. Musicalement, par contre, le morceau présente à la fois un visage assez rock et des ambiances une fois de plus plutôt sombres, un mélange qui tient plutôt bien la route et qui balance un groove assez sympa. Le départ de "Beautiful Again" envoie dans un metal prog très proche des anciens Dream Theater, ce qui n'est pas pour me déplaire forcément. Je ne vais pas non plus faire un track by track complet, c'est juste pour prouver qu'une fois de plus Dante varie les plaisirs et place beaucoup de sonorités et d'influences différentes au sein de sa musique pour en faire au final quelque chose de personnel. Alors bien sûr, comme sur le précédent album, on trouve encore certains passages un peu moins inspirés que d'autres mais honnêtement le niveau est monté d'un cran et le groupe commence à se lâcher un peu plus, ce que j'espérais d'ailleurs dans ma chronique de "November Red". Certains ont besoin de plusieurs albums pour commencer à avoir confiance en leurs capacités, il semblerait que Dante ait pris conscience des siennes.

Evidemment, ce nouvel album ne réinventera pas le metal prog mais le talent de composition est là et c'est bien le principal. La musique de Dante se fait tantôt poignante, tantôt puissante, mélodique, technique ou encore sombre. Comme sur le précédent album le groupe nous gratifie de soli de guitares de toute beauté, notamment celui de "Until The Light Breakes In" qui est à la fois velu techniquement et blindé de feeling, un vrai plaisir pour les amateurs de guitares ! La musique de Dante, malgré ses deux ou trois passages un peu en dessous du reste, a quand même beaucoup de qualité. Comme je le disais, les sonorités présentes sont multiples et d'univers parfois très différents, le groupe trouve toujours le moyen de faire des morceaux poignants sans jamais devenir mièvres grâce à une certaine classe qui est toujours présente dans les passages les plus mélodiques (jetez une oreille sur "Sad Today" par exemple ), les passages les plus techniques, quant à eux, ne sombrent jamais dans la jam improvisée et restent aisément compréhensible même pour des personnes n'ayant pas l'habitude de ce genre de musique. Pour ce qui est de la production, c'est du même niveau que "November Red", puissant, clair, propre et parfaitement adapté au style.

Voilà donc un quatrième album qui ne sera pas une révolution mais qui est bel et bien une évolution dans le bon sens. On retrouve la patte que le groupe nous montrait déjà sur "November Red" mais on sent que Dante progresse encore et monte d'un cran à chaque fois.


Murderworks
Juin 2016




"November Red"
Note : 14/20

Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, Dante n'est pas un groupe italien, même si c'est effectivement en référence à l'auteur de la "Divine Comédie" qu'il a été choisi. Le groupe est allemand et pratique le metal prog depuis son premier album sorti en 2007, ce petit nouveau nommé "November Red" étant déjà leur troisième livraison. La fête sera malheureusement plombée par le décès en début d'année d'un des membres fondateurs du groupe, Markus Berger. Apparemment le groupe continue quand même son chemin, même s'il sera très difficile de promouvoir ce nouvel album dans ces conditions.

7 morceaux pour une heure de musique, autant dire qu'il y a de la matière et qu'on n'en fait pas le tour en deux écoutes. Pas de quoi s'effrayer pour autant, Dante n'est pas du genre à partir dans de la démonstration technique stérile ou des structures alambiquées juste pour le plaisir d'en mettre. Tout ce bagage technique propre au prog est ici mis au service de l'émotion et de la mélodie, y compris pour les soli de guitares ou claviers qui, même s'ils doivent être ardus à jouer, sont très plaisants à écouter. D'ailleurs tout le talent du groupe se déploie surtout sur les titres les plus longs de l'album, "The Day That Bled" et ses 12 minutes donnent un très bon aperçu de ce qu'ils sont capables de faire. Changement de rythme, morceau à tiroir, mélodies poignantes, chant gorgé d'émotions bref les 12 minutes passent toutes seules et on en redemande !

Les morceaux les plus courts sont bien entendu plus accrocheurs et directs, ce "November Red" jongle bien avec les deux facettes du groupe grâce à un tracklisting plutôt bien pensé. On a la fois les pavés épiques et complexes et les morceaux blindés de refrains qui vous rentrent dans le crâne pour ne pas en ressortir avant un bon moment. Même si l'originalité n'est pas franchement présente sur cet album, il faut avouer qu'on ne s'y ennuie pas pour autant, c'est plutôt dans la bonne moyenne du genre. A la limite on peut trouver certains morceaux ou passages moins bons que d'autres, le morceau "Allan" sans être mauvais aurait pu être raccourcis d'après moi. Mais bon ce ne sont pas quelques longueurs qui vont gâcher un bon album, d'autant que le groupe peut encore progresser et montre un certain talent quand il se laisse aller.

Et ça se sent justement dans le dernier morceau de l'album, "November Red" et ses 12 minutes 41 au compteur tout de même ! Là on a tout qui se mélange parfaitement, de la mélodie, de la technique, des structures changeantes, des accalmies mélodiques qui succèdent à des passages où tout s'emballe, bref tout l'éventail des possibilités de Dante s'exprime ici. Une bonne idée de ce que le groupe pourrait faire dans le futur, ou en tout cas une piste à suivre. Si Dante se met à faire un quatrième album de cette trempe ça devrait leur permettre de se faire remarquer assez facilement !

Une fois de plus, voilà un album qui sans faire tomber qui que ce soit à la renverse chez les amateurs de metal prog devrait en réjouir quelques uns. En dehors de quelques passages à vide le groupe montre un certain potentiel, ne reste plus à Dante qu'à l'exploiter à fond comme il le fait sur le morceau éponyme.


Murderworks
Avril 2013


Conclusion
Le site officiel : www.danteband.de