Le groupe
Biographie :

Cette formation originaire de la région de Montréal a vu le jour en 1992 alors qu'elle s'appelait Necrosis ; sa réincarnation sous le nom de Cryptopsy s'est produite au cours de la même année. Il aura suffi d'un démo, "Ungentle Exhumation", suivie de l'album "Blasphemy Made Flesh" (1994), pour que le groupe acquiert une solide réputation sur la scène internationale. Le premier grand coup d'éclat de leur carrière fut la sortie en 1996 de "None So Vile" ; dès ce moment, Cryptopsy se démarqua nettement des autres formations en réinventant le style que l'on pourrait qualifier aujourd'hui de extreme music.

Discographie :

1994 : "Blasphemy Made Flesh"
1996 : "None So Vile"
1998 : "Whisper Supremacy"
2000 : "...And Then You'll Beg"
2003 : "None So Live" (Live)
2005 : "Once Was Not"
2008 : "The Unspoken King"
2012 : "Cryptopsy"
2015 : "The Book Of Suffering (Tome 1)"
2018 : "The Book Of Suffering (Tome 2)"
2023 : "As Gomorrah Burns"


Les chroniques


"As Gomorrah Burns"
Note : 19/20

Onze ans. Il nous aura fallu attendre onze ans avant que Cryptopsy n’annonce son huitième album. Créé en 1988 sous le nom de Obsessive Compulsive Disorder, puis Necrosis puis Gomorra, le groupe canadien composé actuellement de Flo Mounier (batterie, Arise From Worms, Tribe of Pazuzu, Vltimas, ex-Nader Sadek), Christian Donaldson (guitare, Mythosis), Matt McGachy (chant, 3 Mile Scream) et Olivier Pinard (basse, Cattle Decapitation, Akurion, Vengeful, ex-Obvurt) dévoile "As Gomorrah Burns", chez Nuclear Blast.

L’album s’ouvre à pleine vitesse avec "Lascivious Undivine" qui nous montre sans mal que le groupe n’a rien perdu de sa superbe : riffs saccadés, patterns complexes, blast furieux et hurlements sauvages se mêlent habilement tout en nous piétinant avec rage. On retrouve quelques passages old school lourds et énergiques avant qu’"In Abeyance" ne prenne la suite avec la même violence effrénée, parfois teintée d’éléments plus dissonants et inquiétants qui nous autorisent à respirer entre deux vagues de fureur. Les quatre monstres enchaînent avec "Godless Deceiver" qui nous étouffe sous des riffs incroyablement lourds et groovy légèrement plus lents, mais la vitesse n’est jamais loin pour nous offrir des passages accrocheurs. On notera également un solo étrangement lancinant, puis "Ill Ender" renoue immédiatement avec cette tornade rythmique dans laquelle tous les instruments sont mis à contribution pour créer un son explosif en toutes circonstances, même lors des passages plus lents et hachés, qui nous conduisent à "Flayed The Swine" et à son introduction inquiétante.

La brutalité pure refera bien évidemment surface en un instant, mais le titre conserve certains éléments hypnotiques dissonants qui font son charme, tout comme sur "The Righteous Lost" qui n’hésite pas à nous molester à coups d’harmoniques tranchantes récurrentes et de parties de basse dévastatrices, mais également avec un solo épique. Le son s’assombrit considérablement sur "Obeisant" et sa lourdeur angoissante, teintant également les parties les plus agressives du morceau sous les habituels hurlements déchaînés, puis l’album touche à sa fin avec "Praise The Filth", le plus long des huit titres, qui n’est clairement pas le moins violent et qui n’hésite pas à coupler les riffs rapides et complexes à un break final apocalyptique.

Cryptopsy est toujours en pleine forme, et nous livre avec "As Gomorrah Burns" un album hautement dévastateur. Bien qu’un peu court, leur huitième opus est à la hauteur de nos espérances et va faire exactement ce que l’on attend de lui : nous démonter sauvagement


Matthieu
Septembre 2023




"The Book Of Suffering (Tome 1)"
Note : 15/20

Nos maudits amis canadiens de Cryptopsy reviennent 3 ans après leur très correct album éponyme, ils ont fait le drôle de choix de sortir leur nouvelle production en plusieurs morceaux. Ça pue le commercial à plein nez, voire un vicieux besoin de se faire du fric, et c'est franchement dommage, mais pour autant, que penser de ces 4 (premières) pistes ?

Difficile de définir Cryptopsy, ils sont passés par de nombreux styles, et le line-up a tellement bougé qu'on ne s'y retrouve plus trop. Des origines, on ne retrouve en fait que le très talentueux batteur Flo Mounier, qui était déjà présent dans Necrosis, et qui signe une fois de plus sur ce "Tome 1" une excellente prestation, ultra technique, rapide à souhait, à nous en scier la boite crânienne. On retrouve ce bon vieux brutal death pété aux amphéts en intra-veineuse, qui nous prend à la gorge et ne nous lâche pas une seule seconde.

Ces riffs hallucinants sont une nouvelle fois assurés par Christian Donaldson (Mythosis, Minds), qui lui aussi semble avoir gagné en talent au fil des années. De même, Olivier Pinard (Solium Fatalis, Vengeful, Under The Grave, Neuraxis) nous explose sa meilleure bouteille sur la tête, d'une basse au volume surgonflé, quelle merveille (dans style tout autre, cela m'a rappelé le premier album de Korn !). Que dire enfin de Matt McGachy, qui occupe le chant depuis 2007 et qui nous laisse carrément bouche bée devant tant de barbarie. Sa voix est tout simplement capable de tout, des growls les plus profonds aux hurlements les plus cinglants, en passant par du pig squeal de belle envergure. Il m'a un peu fait penser au charmant Julien Truchan de Benighted, notamment sur leurs trois premiers albums.

À part ça, beau travail également du côté de cet artwork bien glauque, dessiné par Remy C (Headsplit Designs). Pourtant, rien à faire, 4 morceaux, c'est définitivement trop peu, on en redemande, et après quelques écoutes, bah on se rend vite compte que l'on a fait le tour, qu'on en voudrait encore et encore. Mais non, on est bien en train d'écouter les mêmes pistes que l'on connaît déjà par coeur. Cette démarche commerciale vient vraiment poser une infâme ombre au tableau, d'autant plus que l'on parle quand même de métal, et d'un grand groupe comme Cryptopsy, pour qui la question de l'argent ne devrait même pas apparaître aux yeux de leurs fans. Bref, on attend impatiemment la suite, ou plutôt les morceaux manquants de ce très prometteur premier tome.


Grouge
Janvier 2016




"Cryptopsy"
Note : 17/20

Grand plaisir qui est le mien de pouvoir écouter un peu avant tout le monde le dernier album des Canadiens de Cryptosy qui, pour l’occasion, ont nommé leur nouvel opus "Cryptopsy"… pas très original mais l’important n’est pas dans le titre de l’album ! Célèbre groupe de death brutal et fort technique, nos amis qui sévissent depuis le début des années 90 n’ont en rien perdu de leur rage sur cette galette bien au contraire ! 8 titres tous plus techniques et bourrins les uns que les autres, qui feront à n’en point douter les sceptiques qui pariaient sur la fin de ce combo. Les nombreux changements de line-up ont, semble-t-il, été bénéfiques sur cet album (avec Matt Mc Gachy en hurleur de la mort) qui ravira les fans du groupe et les amateurs de ce genre de musique. Techniquement parfait ; que ce soit au niveau des instruments et de la voix, les farceurs du combo se sont permis des petits breaks jazzy en son clair, histoire de contraster en humour et talent avec la brutalité ambiante du CD (brutalité qui a fait d’ailleurs le succès de Cryptopsy). Les quelques morceaux de solos, éparpillés de ci de là, ne sont pas en reste du tout mais il est vrai que, puisqu’ils sont bons, on en aurait écouté davantage ! En bref, un album peu surprenant mais très bon, nerveux, haineux et plein de growls comme on les aime !


Byclown
Septembre 2012


Conclusion
L'interview : Jon Levasseur

Le site officiel : www.cryptopsy.ca