Crossing The Rubicon est un groupe de punk / hardcore avec des teintes stoner. Cette production est signée chez le grand label qu’on ne présente plus, on parle bien de Guerilla Asso. Après un très bon premier album qui avait conquis beaucoup de monde, place à son successeur. "Definitely Deaf" sort en Juin 2011, avec un nouveau chanteur (Alexandru), voyons voir si ce second opus est à la hauteur du premier paru il y a deux ans.

Dès le début de l’album, on remarque une influence majeure pour le hardcore avec des teintes de stoner, le skeud est dans cette lignée. Un mélange assez original qu’on n’a pas l’habitude d’entendre, "Definitely Deaf" est un disque percutant et diversifié. Le tempo endiablé de certaines chansons est vraiment extraordinaire, ça va droit au but, bref une tuerie pour les oreilles, notamment avec les plages "Interspecies Intercourse", "Porn Unicorn". Crossing The Rubicon montre aussi qu’il est composé de musiciens dotés d’une grande technique, les riffs et les solos de guitare sont très bien joués, la basse rajoute cette petite lourdeur qui donne au style tout son sens. Certaines chansons contiennent un tempo plus lent, où on devine davantage les influences stoner avec les titres "Mkultra", "Ayatollah Ayatollah", "Mysterious Fires"; ces derniers sont aussi très bons, le groupe fait dans la diversité pour nous pondre un disque non redondant. La voix bien criarde d’Alexandru penche un peu sur le screamo, ce qui donne une identité remarquable au style du groupe, il se débrouille très bien. Ce disque est une vraie bombe du début à la fin, on ne s’en lasse pas, même après plusieurs écoutes, on l’apprécie toujours autant. On sent aussi un côté rock 'n' roll, cette facette du quatuor est très appréciable. La track finale, "Definitely Deaf", qui dure sept minutes et seize secondes, est une chanson avec plusieurs tempos, elle est très originale. Le petit défaut de ce disque c’est peut-être sa diversité, car certains d’entre vous pourront se perdre en écoutant cet album (mais bon, c’est vraiment pour pinailler).

Crossing The Rubicon nous sert certainement un des meilleurs albums de l’année dans sa catégorie, donc un conseil achetez-le ! Un album riche, varié et qui ne rentre pas dans la banalité. Avec ce second effort, le groupe a mis la barre très haut. L’autre "problème" de ce disque : vous aurez du mal à vous passer, un symptôme de manque va vous envahir, c’est certain.

"Crossing The Rubicon"
Note : 17/20

S'il y a encore des amateurs de vrai rock chez French Metal, voilà de quoi leur débroussailler les tympans, puisqu’en effet, ce premier album du groupe Crossing The Rubicon est une sortie rock des plus réussies. La première écoute de ce long album (19 pistes) est d’ores et déjà convaincante. Pas besoin d’aller chercher plus loin, ils se font rares, mais les combos rock Français existent encore ! Oscillant entre une voix à la Motörhead sur certains couplets et un débit à la sauce hardcore, des morceaux comme "Fuck Pasteur, This Is Rage !" (drôle d’humour), sont de véritable tueries. A la croisée donc du HxC, du heavy metal et du rock, Crossing The Rubicon signe un album sans fautes puisque bien inspiré, et bons musiciens à la base ils ont su tirer le meilleur de leurs "ancêtres". On retrouve parfois sur quelques morceaux un côté rock n’ roll bien assumé, tirant sur les guitares : "Peloponnèse", "Barely Legal". Bref, ce premier album éponyme est d’une qualité excellente, le chant et la batterie parfaitement mixés, la sortie se fait chez Guerilla Asso et vous ne ferez aucune erreur en achetant leur CD à l’artwork handmade, puisqu’il faut, et je le rappelle, continuer encore et toujours à acheter les CDs des petits groupes, surtout ceux qui, comme Crossing The Rubicon, seront un jour parmi les très grands et présentent un objet accompli, fruit d’un travail visuel et musical appréciable.

Lenore Août 2009