Réputé dans la scène death mondiale, le death metal suédois nous propose un autre de
ses rejetons, Crawl. Formé en 2014, Ämir Batar (batterie) et Martin Sjögren (guitare)
enregistrent une première démo avec Joakim Mikiver (chant) et Daniel Gustavsson
(basse). Ce dernier quitte l’aventure quelques temps après, et l’EP est composé avec le
bassiste Adam Andersson. Le groupe continue de composer, mais Joakim laisse sa place
à Joachim Lyngfelt pour l’enregistrement de "Rituals", son premier album. Adam décide
également de quitter le groupe, obligeant Martin à enregistrer la basse pour "Rituals". Peu de
temps après, le groupe recrute Ragnar Hedtjärn Ullenius (basse) pour compléter son
line-up. On écoute cet album ?
On commence par "Reject The Cross", le premier titre qui démarre sur les chapeaux de roues.
Le son des Suédois est gras au possible, et je sens que la Boss HM-2 doit y être pour
quelque chose. Un peu grind sur les bords mais surtout très malsains et bourrés
d’harmoniques déchirantes, les riffs vous feront headbanguer en quelques secondes. On
passe bien vite à "Breathing Violence" qui a littéralement été composé pour distribuer des
baffes dans une fosse survoltée d’adeptes de la double pédale à volonté pour agrémenter
une rythmique sale. "The Stench" prend le relais avec cette même distorsion qui donne un
son monumental, alors même que la vitesse n’est pas au rendez-vous. Beaucoup plus
simpliste mais tout aussi efficace, cette composition ferait une parfaite entrée en scène pour
les Suédois.
Plus malsaine que les autres, "Black Ritual" sent les influences black metal à plein nez, alors
que des choeurs hurlés s’invitent à la fête pendant que Joachim nous fait profiter de son
timbre rocailleux. C’est d’ailleurs un hurlement surpuissant qui ouvre "Trail Of Traitors", alors
que les musiciens distillent une rythmique qui pioche dans le doom / death pour nous
assommer en beauté. Malgré la lenteur assumée, la composition reste très efficace et
s’accélère d’un coup sur la fin, juste avant le début de "Sentenced To Rot", qui conserve
l’aspect rapide grâce à un batteur déchaîné. Les influences du groupe sont facilement
identifiables, mais ce que Crawl en a fait est leur version d’un massacre de masse.
Pas le temps de se reposer, les Suédois enchaînent avec "Cowards", un titre à la rythmique
qui tire presque sur le punk par moments avant de revenir sur un leur death metal sale, tout
en laissant une place de choix à la basse. La composition s’arrête net pour laisser "Suffer"
nous tomber dessus. Cette fois, c’est la guitare lead qui est mise en avant pour une
composition qui fait honneur au style. Le dernier morceau, "Coven Of Servants", est de loin le
plus long de l’album. le groupe se permet de prendre le temps de caler des breaks ainsi que
des hurlements vicieux qui font froid dans le dos, avant un final au larsen.
Crawl a réussi à obtenir un son à la fois gras, sale et malsain tout en s’appropriant les codes
d’un genre déjà surexploité. Il est logique de penser que les musiciens ont tous été nourris
avec Grave, Obituary et Dismember depuis des années pour être capables de pondre un
album de cette qualité.
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