Le groupe
Biographie :

La popularité des Britanniques de Cradle Of Filth n’est plus à faire. Formé en 1991 par le leader Dani Filth connu aussi pour sa voix si singulière et ses cris uniques, le groupe a su percer dans la scène metal en imposant son style bien à lui. En mêlant l’univers black à celui du symphonique en reflétant le tout dans un univers gothique, le groupe a su charmer pas mal d’adeptes. Bien que le genre s’effrite un peu, les musiciens arrivent encore à s’affirmer et nous proposent en fin d’année 2010 l'album  "Darkly, Darkly, Venus Aversa". 2012 marquera une étape importante dans l’existence du combo anglais, car en plus d’un énième changement de line-up (le groupe évolue désormais sous la forme d’un trio) ce n’est pas un mais deux albums qui verront le jour cette même année. Tout d’abord "Midnight In The Labyrinth", un ambitieux projet sur double CD se voulant une relecture des meilleurs morceaux issus des 4 premiers albums du groupe mais une relecture pour le moins originale puisque le premier disque contient des titres repris sous forme de narrations tandis que le deuxième disque propose lui des versions purement orchestrales de ces œuvres. Un concept album pour le moins original. Mais le groupe ne s’arrête pas en si bon chemin puisqu’il propose à quelques mois d’intervalle, un deuxième album baptisé "The Manticore And Other Horrors" qui évolue, quant à lui, dans un registre musical plus traditionnel. Cradle Of Filth est de retour en 2015 avec un nouvel album, "Hammer Of The Witches", et un nouveau line-up comprenant les guitaristes Marek "Ashok" Šmerda et Richard Shaw et la claviériste / chanteuse Lindsay Schoolcraft. "Cryptoriana - The Seductiveness Of Decay" suit deux ans plus tard en Septembre 2017. Le 10 Février 2020, la claviériste et chanteuse Lindsay Schoolcraft quitte le groupe, invoquant des raisons de santé mentale. Elle est remplacée par Anabelle Iratni en Mai 2021. L'album suivant, "Existence Is Futile", sort en Octobre 2021.

Discographie :

1994 : "The Principle Of Evil Made Flesh"
1996 : "Dusk... And Her Embrace"
1998 : "Cruelty And The Beast"
2000 : "Midian"
2003 : "Damnation And A Day"
2004 : "Nymphetamine"
2006 : "Thornography"
2008 : "Godspeed On The Devil's Thunder"
2010 : "Darkly, Darkly, Venus Aversa"
2012 : "Midnight In The Labyrinth" (Compilation)
2012 : "The Manticore And Other Horrors"
2015 : "Hammer Of The Witches"
2017 : "Cryptoriana - The Seductiveness Of Decay"
2021 : "Existence Is Futile"


Les chroniques


"Existence Is Futile"
Note : 17/20

Trente ans de carrière et un quinzième album pour Cradle Of Filth. Intitulé "Existence Is Futile", il fait la fierté de Dani Filth (chant, Devilment), Marthus (batterie, Inner Fear, Titanic, ex-Masterplan), Daniel Firth (basse, ex-Man Must Die), Rich Shaw (guitare, NG26), Ashok (guitare, Inner Fear, Titanic) et Anabelle Iratni (clavier / chant, Devilment, Veile), leur nouvelle recrue.

L’album débute avec "The Fate Of The World On Our Shoulders", une introduction à la fois majestueuse et sombre qui présente rapidement la nouvelle voix féminine, puis qui débouche sur "Existential Terror". Si vous connaissez le groupe, vous savez à quoi vous attendre : un mélange de black metal, de metal gothique et ce chant si particulier que seul Dani Filth maîtrise, et qui donne cette touche propre au groupe. Les orchestrations et autres choeurs sont toujours au rendez-vous, tout comme les mélodies sombres, que l’on retrouve aussi sur "Necromantic Fantasies", une composition majestueuse qui nous rappelle de vieux souvenirs. Si les riffs sont solides, les refrains sont envoûtants, créant un contraste addictif qui se poursuit sur "Crawling King Chaos", le titre choisi pour dévoiler l’album. Blast, orchestrations, ambiance oppressante, hurlements possédés et une déferlante sombre, tout est fait pour annoncer un refrain entêtant, puis la pression redescend avec "Here Comes A Candle - (Infernal Lullaby)", une douce interlude gothique. Le son pesant nous porte droit sur l’hypnotique "Black Smoke Curling From The Lips Of War", une composition qui sait mêler quiétude infernale et les influences majestueuses, tout comme faire accélérer le tempo avec des riffs rapides soutenus par la voix d’Anabelle, qui sait se montrer ferme.

"Discourse Between A Man And His Soul" propose des tonalités lancinantes, pesantes et très profondes, offrant un paysage propice aux mélodies planantes, puis "The Dying Of The Embers" propose un tempo plus énergique et des influences orientées sur une dualité entre heavy et black metal. Le titre nous dévoile des éléments épiques et des passages dissonants, puis "Ashen Mortality" nous offre une nouvelle pause aux accents majestueux. "How Many Tears To Nurture A Rose" renoue rapidement avec cette mélancolie dissonante, mais également avec une énergie évidente liée au tempo élevé, puis "Suffer Our Dominion" nous propose à nouveau des tonalités écrasantes. Une voix samplée s’adresse à nous avant d’être interrompue par la rythmique, qui se renforce progressivement. Le groupe cultive le mystère tout en apportant des éléments accrocheurs, puis "Us, Dark, Invincible" vient clore l’album avec un son majestueux. Le morceau propose également des tonalités occultes et des orchestrations qui donnent à cette base old school saisissante une portée sombre et hypnotique jusqu’au dernier moment.

Malgré les changements de line-up, Cradle Of Filth reste fidèle à son âme errante. Le son du groupe est toujours aussi puissant et contrasté sur "Existence Is Futile" qu’il a pu l’être auparavant, créant un univers sombre, morbide et pourtant majestueux à base de ses différentes influences.


Matthieu
Octobre 2021




"Cryptoriana - The Seductiveness Of Decay"
Note : 18/20

Vous avez réellement besoin que je vous présente Cradle Of Filth ? Faites un effort, je suis certain que vous avez déjà entendu parler des Anglais qui sévissent depuis 1991, jouant un mélange de black et de metal symphonique, avec quelques influences gothiques, death et un univers sombre. Si je vous dis Dani Filth (chant, également chanteur de Devilment) et sa voix perçante ? Ah, vous voyez ! Si Martin "Marthus" Skaroupka (batterie / claviers, jouant aussi avec Inner Fear, Mantas, ex-Entrails, ex-Masterplan, ex-White Empress) est dans le groupe depuis 2006 et Daniel Firth (basse, Man Must Die) depuis 2012, c'est l'année 2014 qui marquera le plus gros changement de line-up : les deux guitaristes historiques quittent le groupe pour laisser la place à Marek "Ashok" Smerda et Rich Shaw, alors que Lindsay "Schoolcraft" Matheson (claviers, Schoolcraft) est titularisée. De cette sombre union naîtront "Hammer Of The Witches" en 2015, qui annonçait un retour en force, mais surtout "Cryptoriana - The Seductiveness Of Decay" cette année. Même si j'ai toujours aimé la musique du groupe, je dois vous avouer que le vent du renouveau souffle sur leurs amplis...

Le groupe débute avec "Exquisite Torments Await", une sorte de titre d'introduction plutôt rapide, mais qui n'a pour seul but que de nous prouver que le groupe est bel et bien de retour, avec un son excellent, une voix à réveiller un cimetière entier, et des riffs originaux. On enchaîne bien vite avec l'ambiance glauque de "Heartbreak And Seance" et des riffs qui vous glaceront le sang en quelques instants, alors que Dani se déchaîne toujours autant, et semble avoir retrouvé sa voix d'antan. "Achingly Beautiful" introduira quelques ambiances orientales au début du titre, pour ensuite lancer une tornade sonore qui reprendra ce thème afin de briser des nuques, alors que le break en plein milieu du titre pioche amplement dans les influences symphoniques du groupe, avec une chorale d'artistes tchèques. L'intervention de Lindsay Schoolcraft sur "Wester Vespertine" donne un nouveau souffle à ce titre, qui partait déjà très bien, et c'est exactement ce dont nous avions besoin. Les riffs sont clairement axés sur un black metal symphonique riche et agrémenté de la chorale. "The Seductiveness Of Decay" débute comme une chanson axée sur un son épique mais mélancolique qui repartira sur une rythmique rapide et sans concession alors que "Vengeful Spirit" sera adouci par la voix de Liv Kristine (The Sirens, ex-Leaves' Eyes, ex-Theater Of Tragedy), qui lui donnera un aspect "à l'ancienne" qui ravira les fans des années 2000. On repart sur un black metal un peu plus brut avec "You Will Know The Lion By His Claw" et sa guitare lead torturée, sur une rythmique soutenue par un clavier majestueux, et un refrain qui promet de réveiller une fosse entière, voir de convertir de nouveaux adeptes. "Death And The Maiden" sera le titre prise de risques du groupe. Sur certains passages, j'ai l'impression de reconnaître du power metal, ce qui peut paraître déstabilisant, mais pas si incohérent que ça au final. Surprenant, n'est-ce pas ? Mais l'univers gothique reste présent, alors tout passe.

Vous pensiez Cradle Of Filth mort et enterré ? Que nenni. Les Anglais ont su se renouveler, et le changement de line-up, bien que je respecte les deux précédents guitaristes, doit avoir donné son coup de fouet. La machine Cradle Of Filth est bel et bien repartie pour nous déchaîner, nous diviser, mais surtout nous faire vivre des concerts d'exception. Février ? Oui, en effet, vous m'y verrez.


Matthieu
Octobre 2017




"Hammer Of The Witches"
Note : 15/20

Les indéboulonnables Cradle Of Filth sont de retour avec "Hammer Of The Witches", leur douzième album déjà. Malgré le torrent de merde que le groupe se prend ces dernières années, j'ai personnellement toujours gardé une oreille sur leur carrière, ayant pris ma claque comme tout le monde avec "Vempire" et "Dusk And Her Embrace" à l'époque. Si le niveau a certes baissé sur certains albums, notamment "Thornography", le groupe avait retrouvé l'inspiration depuis "Godspeed On The Devil's Thunder" (enfin si on met de côté l'immonde "Lilith Immaculate").

Alors non, ce nouvel album ne rappellera pas non plus les débuts du groupe, mais c'est comme pour tous ceux dont la carrière s'étale sur un nombre d'années aussi important. Metallica ne refera jamais "Master Of Puppets", Strapping Young Lad ne se reformera jamais pour faire un "City 2" et Cradle Of Filth ne refera donc jamais un "Dusk And Her Embrace". On appelle ça l'évolution et si ces groupes n'en faisaient jamais preuve, combien d'entre vous leur en ferait le reproche ? Si on prend cet album pour ce qu'il est sans en attendre un retour aux sources improbable, on risque déjà beaucoup moins de mauvaises surprises, parce que oui ce nouvel album est bon. Ce qui a souvent pu porter préjudice à Cradle, ce sont aussi les changements de line-up incessants, et là la tradition se perpétue par contre. On note donc l'arrivée pour la première fois en studio de Lindsay Schoolcraft aux claviers et chœurs, d'Ashok et Rich Shaw aux guitares et de Daniel Firth à la basse. Niveau production, ça fait plaisir de retrouver un son un poil moins plastique qu'avant, dans la continuité du précédent album notamment sur la batterie qui, sans être vraiment organique, sonne tout de même pas trop mal. Pour le reste, on reconnaît le Cradle qu'on entend déjà depuis quelques albums, et même si pour le coup ça ne présente plus de réelle évolution, les morceaux restent assez plaisants et efficaces pour que ça passe sans problème.

Pour ceux qui n'auraient pas suivi et qui ont vécu ces dix dernières années dans une grotte, le côté gothique et baroque des débuts a depuis longtemps quasiment disparu pour laisser bien plus de place aux influences heavy et thrash, donnant un Cradle plus direct même si les ambiances horrifiques et les nappes de clavier sont toujours là. Ce qui est paradoxal d'ailleurs, c'est que le groupe est accusé de s'être fourvoyé dans la pose et le metal commercial alors que ça faisait bien longtemps qu'il n'avait pas montré autant d'agressivité. Entre les riffs thrash, les blasts, voire même quelques tremolos purement black de temps en temps, on ne peut pas dire que Cradle verse trop dans le mielleux. A côté de ça, les deux guitaristes s'en donnent à coeur joie et balancent régulièrement de très bons soli typiquement NWOBHM qui font bien plaisir. Et si Dani Filth n'est plus capable de réaliser les mêmes hurlements suraigus des débuts, il en a profité pour élargir sa palette de voix, son chant étant bien plus versatile depuis trois ou quatre albums. Les cris aigus sont toujours là mais il faut avouer qu'ils n'atteignent plus depuis longtemps l'intensité qu'ils avaient sur les premiers albums, ce qui est logique finalement. Mais ce n'est qu'un détail insignifiant et la qualité est bien là sur ce nouvel album, avec en plus une durée de 56 minutes intro et outro comprises, ce qui, pour un groupe comme Cradle, n'est pas excessif. A peu près 6 ou 7 minutes par morceaux, ce qui donne un ensemble homogène et assez compact (encore une fois pour du Cradle).

Si vous ne faites pas partie de ceux qui attendront éternellement que Cradle Of Filth refasse ses premiers albums, vous devriez pouvoir trouver quelque chose à vous mettre sous la dent avec ce nouvel opus. Il ne marquera pas le metal mais montre un groupe en forme et plutôt inspiré et quand on réécoute "Thornography", on se rappelle qu'à cette période on ne s'attendait même plus à un album comme ça de leur part. Mettons donc de côté l'imagerie et le côté "people metal" qui n'a d'ailleurs rien à faire là et profitons de ce "Hammer Of The Witches" qui fait plutôt bien son boulot.


Murderworks
Juillet 2015




"The Manticore And Other Horrors"
Note : 14/20

Chers lecteurs, s'il existe un groupe qui aura fait couler beaucoup d'encre au cours de sa désormais longue carrière, c'est bien Cradle Of Filth ! Je m’avance peu en disant que rarement un groupe n'aura autant déchaîné les passions... Défricheurs d'un style musical pour certains, vendus pour d'autres, trop "ceci" pour les uns, pas assez "cela" pour les autres, on ne compte plus les réactions indignées (dans le bon comme dans le mauvais sens) que les Anglais auront suscitées... Mais ce serait trop rapidement oublier qu'avant d'être autre chose, Dani Filth et sa bande (changeante) sont les géniteurs d'albums remarquables, tout au moins au début de leur carrière ! "The Principle Of Evil Made Flesh", ainsi que l'EP "Vempire...", respectivement en 1994 et 1996, resteront à jamais pour moi deux petits bijoux de black metal hautement inspirés. C'est la même année, en 1996 donc que sortira leur chef d'oeuvre inégalé, le sublime "Dusk And Her Embrace" qui se voulait aux dires du groupe une bande originale alternative au non moins sublime Dracula de Francis Ford Coppola... Cet opus sera en même temps celui-ci par qui le scandale arrive... En rencontrant un succès commercial et populaire alors inégalé pour une oeuvre qualifiée de black metal, le groupe s'attirera les foudres des défenseurs les plus intègres (intégristes ?) de ce genre musical lui reprochant d'avoir rendu accessible cette musique qui trouve dans l'underground une de ses raisons d'exister... Ce serait toutefois passer outre la qualité réelle de cette oeuvre, remarquable que ce soit dans son écriture, son atmosphère ou sa production. L'année 1998 verra la parution du non moins très bon "Cruelty And The Beast", un ambitieux concept album consacré à la sanglante comtesse Bathory. Même si la production en fut critiquée, notamment le son de batterie du monstrueux Nicholas Barker qui quittera la groupe suite à cet opus, je persiste a croire que cette quatrième oeuvre marquera la fin d'une époque bénie pour le groupe anglais... et je ne suis pas le seul à penser que ce sera le moment ou le bateau COF commencera à prendre l'eau... mais c'est une autre histoire et revenons plutôt à nos moutons.

Nous voici en 2012 donc, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts, et l'on est en droit de se demander ce que l'on va bien pouvoir se mettre sous les canines... Que les fans se rassurent, ils ne seront pas dépaysés ! Pour preuve cette piste purement instrumentale qui vient introduire ce nouvel album... Un thème intitulé "The Unveiling Of O." et qui je trouve n'aurait pas dépareillé sur la BO d'un Tim Burton, ou plutot d'inspiration Danny Elfman si on veut rendre à César ce qui appartient à César... Par contre, ce qui interpelle davantage sur "The Abhorrent", premier véritable morceau, c'est le jeu de Marthus, batteur de son état, qui ne s'en laisse pas compter avec un jeu bien varié et même plutôt puissant pour du COF comme en témoignent ces blasts qui viennent méchamment dynamiser l'ensemble. On notera également la présence d'un riff très typé heavy diaboliquement efficace appuyé par des nappes de clavier, une écriture très caractéristique, presque devenue une marque de fabrique des Anglais. Ayant personnellement lâché le dossier depuis un certain temps, j'ai également trouvé, au delà des traditionnels cris suraigus, une plus grande variété dans le registre vocal de Dani Filth. A contrario de la complexité, c'est parfois la simplicité qui prime, et les Anglais semblent l'avoir bien compris... A l'instar de cet excellent riff presque thrash / punk qui se répète et qui porte "For Your Vulgar Delectation", nous rappelant aux riches heures de leur premier et excellent album "Principle...".

La présence de Paul Allender, guitariste originel de la formation n'y est assurément pas étrangère... Indiscutablement rien ne manque, pas même les gémissements féminins pour faire de ce morceau l'un des meilleurs de l'album ! Je ne réouvrirai pas cet éternel débat, à savoir si COF fait toujours ou non du black metal... Ayant été comme je le disais précédemment un grand amateur du groupe sur ces 4 premières réalisations, statut que j'admets sans honte (contrairement à la tendance inverse fréquente chez nombre, pour ne pas dire la majorité de mes confrères blackeux), il me paraît évident, dès l'EP "From The Cradle To Enslave" en 1999, que les Anglais avaient marqués (volontairement ou non) une nouvelle orientation musicale assez peu évidente à définir, je m'explique : pas assez sombre pour être du black, trop extrême pour du heavy... dark metal symphonique ? Bref un style hybride qui je pense qualifie assez bien leur nouvel univers musical !

Mais quand je dis heavy, je ne pensais pas si bien dire avant l'arrivée du titre "Illicitus"... On ne saurait mettre en doute l'influence d'une formation comme Iron Maiden (Cradle ne s'en cache d'ailleurs pas en reprenant "Hallowed Be Thy Name" à l'occasion) tant j'ai trouvé un certain mimétisme sur le riff principal avec ces autres illustres serviteurs de sa majesté. Une impression qui se verra confirmée sur la piste 6 "Frost On Her Pillow" par la présence de ces guitares "chantantes" façon Vierge de Fer. Au niveau des petites particularités on notera quelques petites touches orientales sur le morceau éponyme "Manticore" mais chose encore plus surprenante, de petites incursions electro en ouverture de la piste 7 "Huge Onyx Wings Behind Despair" ! Mais toutefois rassurez-vous, nos ex-vampires anglais n'ont pas encore succombé aux sirènes très à la mode du dubstep (suivez mon regard !). C'est donc naturellement que guitares et violons viennent reprendre la place qui leur est due, appuyés en cela par une batterie puissante et encore une fois redoutable d'efficacité ! Mis à part ces 2 petites exceptions notables, l'auditeur navigue en eaux connues et les surprises s'avéreront peu nombreuses. Pas de conclusion hâtive toutefois, le résultat global est loin d'être inintéressant, les pistes 8 et 9 riches en variations s'inscrivent notamment parmi les meilleurs morceaux de l'album et c'est avec plaisir qu'on y retrouvera les choeurs et monologues féminins typiques du groupe.

En conclusion, et c'est un peu dommage, la révolution que j'espérais n'aura pas lieu... néanmoins je dois avouer que je me sens quelque peu réconcilié avec ce groupe qui m'avait tant déçu par le passé. Ce nouvel album n'est bien sur pas exempt de défauts : une durée un peu trop longue à mon goût (erreur récurrente) qui fait qu'on frôle parfois le décrochage mais aussi j'ai trouvé un son un poil trop aseptisé... Certes la production est bonne, propre et même puissante, mais l'ensemble est peu trop lisse à mon goût pour une formation ayant des prétentions "extrêmes", quelles qu'elles soient. Toutefois, à défaut de révolution donc, on trouvera ici chez COF une volonté évidente de renouer avec son glorieux passé, le spectre des grands jours veille toujours et cette invocation des Anglais se veut plutôt réussie et convaincante. En évitant de trop se perdre, Dani et sa bande visent davantage à l'essentiel et retrouvent par la même un regain d'efficacité qui faisait cruellement défaut sur les derniers albums en date, alors quoi qu'on en dise ou quoi qu'on en pense, le groupe que l'on aime haïr mérite qu'on lui redonne une chance !


Ihsahn62
Décembre 2012




"Darkly, Darkly, Venus Aversa"
Note : 15/20

Le nouveau Cradle Of Filth, oui pourquoi pas, peut-être que depuis longtemps le groupe va enfin faire quelque chose de bien et de mieux. Les premières mélodies arrivent, j’aime bien le fond musical, la voix féminine mais je déchante vite. Je suis déçue, je pensais que ça changerait mais non, ça reste du Cradle, le même que les derniers albums. Pourtant, il y a du bon. Toujours cette orchestration gothique et cette voix si significative et singulière de Dani. Il est clair qu’une atmosphère bien lourde règne dans la musique, avec les accords des instruments comme la guitare et surtout le clavier, et puis la voix féminine que l’on retrouve dans tous les albums. En fait j’accroche bien à ces mélodies bien lourdes et pesantes mais une fois la voix et les instruments surtout la batterie qui n’arrête pas de taper dans un rythme assez régulier avec quelques variantes tout de même, je décroche. La voix de Dani a l’air vraiment trop poussé, ça en devient désagréable. Toutes les chansons se ressemblent, aussi bien dans les accords que dans la voix, le rythme est le même. C’est tout simplement trop ! Parfois quand même j’assiste à un petit brin d’originalité, un passage instrumental au milieu du morceau, mais malheureusement c’est de courte durée.

Je ne veux pas être si négative, il y a quand même du bon dans cet album, j’apprécie l’intro du cinquième morceau : "The Persecution Song" une intro instrumentale et plus j’écoute le titre plus je l’apprécie, enfin il change des quatre titres précédents, un refrain sympathique où Dani use de sa voix grave et aigue à la fois avec ses cris que lui seul sait faire. Même les accords sont différents, et je découvre même ce petit passage instrumental que j’évoque plus haut, certes ça ne vaut encore pas le début de Cradle mais il y a un peu l’esprit du Cradle que j’apprécie. Et la fin du morceau se termine comme il a commencé. Et le titre qui suit, c’est reparti ça devient juste la suite des quatre morceaux précédents. Et ainsi de suite… "Lilith Immaculate", j’ai le plaisir de découvrir une voix féminine plus aigue que celle entendue jusqu’à présent, ça donne un petit côté gothique en plus à la mélodie sans doute ou je ne sais quoi dans le style. Quoiqu’il en soit ça change un peu, et la mélodie est plus enjouée aussi, moins noire. Le dixième morceau : "Forgive Me Father (I Have Sinned)" est pas mal non plus, c’est ce morceau écouté sur leur MySpace qui m’a décidée à faire la chronique, parce qu’il a un petit quelque chose accrocheur. Après écoute de l’album entier, c’est la seule chanson que j’aime bien mise à part peut-être "The Persecution Song". C’est même sans doute pas un hasard que ce soit la seule chanson du MySpace et la seule aussi avec un clip vidéo. Elle est plutôt bien faite, avec de bons accords de guitare, un refrain entrainant et un chant féminin agréable à écouter. Je la passe volontiers en boucle.

Comme si le premier CD n’était pas suffisant, l’album en offre un nouveau de quatre titres d’une durée moyenne de 6 minutes pour chaque morceau. Ecoutons ! Peut-être un rythme plus rapide que les onze titres précédents, une ambiance plus "dark", et plus droit au but, mais pas de quoi casser la baraque. Une jolie prestation au clavier pour l’intro de "Mistress From the Sucking Pit". Un morceau long de 7 minutes avec une atmosphère plus ou moins indescriptible. Pour cet album j’ai comme l’impression que Cradle Of Filth a voulu mettre en avant une musique black et mettre de côté le symphonique. L’ambiance gothique est toujours présente mais je ne la ressens pas autant que dans les albums précédents, ce qui est bien dommage parce que justement ce que j’appréciais dans ce groupe c’est cette alliance black, gothique symphonique si spécifique à Cradle, je m’excuse d’être raffinée ! A voir s'il rencontre du succès.


Liz
Décembre 2010


Conclusion
L'interview : Dani Filth

Le site officiel : www.cradleoffilth.com