Count’s 77 est un groupe de hard rock américain (Las Vegas) formé par Danny "Count" Koker (chant), Stoney Curtis (guitare lead), John Zito (guitare rythmique), Paul Disibio (batterie), Tommy Paris (claviers), Barry Barnes (basse). "Soul Transfusion", leur second album, est sorti le 10 Mars chez Shrapnel Records. Petite anecdote avant de démarrer l’écoute de cet album, Danny "Count" Koker est la vedette de la télé-réalité automobile "Counting Cars". Même si cela peut paraître étonnant au premier abord, avoir un groupe de hard rock lui va très bien ! "Summer Of ‘77" introduit l’album, et on sait dès le premier riff de guitare à quoi on a affaire. Ce riff gras est signé 100% hard, dans la veine d’AC/DC ou Kiss. La ressemblance vocale avec Paul Stanley est d’ailleurs étonnante ! Dans l’ensemble, sans nous faire grimper au rideau, on a un morceau sympathique, plein de la chaleur du soleil de Las Vegas. On poursuit avec "Hard Rock Band", un genre d’hymne à l’amour du hard rock. Il est un peu plus pêchu, et le refrain bien catchy. On commence à flairer une influence sudiste à la Lynyrd Skynyrd dans le son et la construction du morceau. Et ça sent bon, très bon ! "My Detroit" entre dans le vif du sujet, l’alliage claviers / guitares créé une rythmique qui ne laisse plus de place au doute, on est dans le Sud profond des Etats-Unis, quelque part entre Lynyrd Skynyrd et Molly Hatchet. Il est excellent, et c’est peu de le dire ! Les parties instrumentales sont parfaitement exécutées, et Danny a une voix qui se prête plus que bien à ce genre de musique. Le refrain rentre en tête immédiatement, et enchaîne sur un passage où Tommy Paris et Stoney Curtis ont la liberté de nous montrer leur talent rock/blues d’un autre temps. La barre est placée très haut !

"Soul Transfusion" est jusqu’à présent une très bonne surprise. Son prédécesseur "Count’s 77" est lui aussi satisfaisant, mais les compositions ne sont pas aussi abouties que celles ici. Des purs morceaux rock’n’roll, on est passés à du hard teinté d’influences sudistes et de blues. Ce chemin continue de se tracer avec "Evil You Could Do", à l’intro lente et groovy. Cette ballade est un subtil mélange entre un morceau de blues et de rock des 70’s, planant comme pouvait l’être Led Zeppelin ou Deep Purple. Stoney Curtis y est au sommet de sa puissance guitaristique. Allez, finie la mélancolie, "Heebie Jeebies", tout en restant dans l’esprit bluesy, est entraînant et se laisse aisément écouter. "Weight Of The World", en revanche, est un peu bateau, trop plat musicalement pour susciter un réel intérêt. Heureusement, il est rattrapé haut la main par "Sin City Boogie Man" qui revient dans l’ambiance sudiste de "My Detroit". Il fait d’ailleurs beaucoup penser à "Call Me The Breeze" de nos chers Lynyrd Skynyrd, et à certains morceaux d’Aerosmith à leurs débuts. La rythmique et les riffs sont d’une efficacité sans pareil, Count’s 77 semble maîtriser son sujet jusqu’au bout des doigts. Danny s’improvise même crooner, sa voix légèrement éraillée est puissante et charmeuse. On arrive déjà à la fin de l’album, et il nous comblera jusqu’à sa dernière note. "Low Baller", l’avant-dernier titre, est énergique, malgré les petites lignes discrètes de claviers, les riffs font dans le hard rock pur et dur. Encore une fois le refrain fait mouche, et est accompagné d’un solo de circonstance. Enfin, nous terminons l’écoute de "Soul Transfusion" dans le calme et la sérénité avec "Find My Way Home". Cette ballade southern rock est une réussite à tous points de vue, la boucle est bouclée.

"Soul Transfusion" est le digne héritier de "Count’s 77", si ce n’est qu’il est encore plus satisfaisant. Il repousse les limites du hard rock et s’ouvre à des influences nouvelles. Count’s 77 n’a certes pas renouvelé le genre, mais peu importe, ses compositions sont terriblement efficaces.