Si on m'avait dit un jour que j'allais aimer le metalcore après l'apparition de mes premiers poils de slip, j'y aurais difficilement cru. Pire, je trouve que le metalcore s'adresse de moins en moins aux ados dépressifs qui veulent brûler leurs parents et manger leur proviseur (ou le contraire), mais parvient grâce à une certaine maturité à viser un public plus velu, plus difficile, plus regardant sur la marchandise, voire des gens normaux au final. Mais surtout, le metalcore a su innover en disant parfois adieu à cette voix de chiottes toute claire et qui en rebutait plus d'un, à commencer par moi.

Ainsi, voici aujourd'hui Counting Days, qui débarque avec son premier album, "Liberated Sounds", sur le label Mascot Records (Gojira, Black Label Society, John 5, Volbeat etc...). Ce tout jeune groupe, qui vient de souffler sa première bougie, est composé d'anciens membres de TRC, Heights et Last Witness. Comme les grands devins que vous êtes l'auront compris, ils produisent un metalcore puissant, rageux, sans voix claire et sans prise de tête. Nos amis londoniens ont vu leur album produit par un certain Fredrik Nordstrom (Bring Me The horizon, Opeth, Arch Enemy, In Flames, At The Gates...). Le problème, c'est qu'une fois qu'on a listé ce bel inventaire de bonnes nouvelles, il ne reste pas grand-chose... Du metalcore sans voix claire, brut et épais, voilà tout. Quelques bons riffs, mais ni assez techniques, ni assez violents pour faire la différence, dommage. Ça m'a rappelé les premiers albums de Chimaira, en légèrement moins violent.

Au-delà, on pourra même reprocher une terrible linéarité, limite étouffante lors de la seconde moitié des 12 morceaux proposés. D'ailleurs, 12 morceaux assez longs (parfois plus de 4min), c'était peut-être un peu trop gros, un peu trop ambitieux pour un groupe si récent. Je pense que tout fan de metalcore qui se respecte saura porter à "Liberated Sounds" l'attention qu'il mérite, même si aucune piste ne m'a fait frétiller la nouille. Un bon album de metalcore, ni plus ni moins.