Le groupe
Biographie :

Le groupe est né en Mai 2005 sous l'impulsion d'Emilie (chant) et Rachid (batterie) qui ont souhaité former un groupe de metal qui combinerait le metal et le rock 'n' roll extrême. Bientôt le couple est joint par Seddik (guitare), un vieil ami de Rachid avec qui il a joué dans un groupe appelé Utopia en Algérie. En Juin 2005, arrive Mohamed à la basse (ex-Utopia) mais celui-ci part rapidement afin de se consacrer à d'autres projets. Après une annonce, Yves (Tunguska) intègre le groupe en tant que deuxième guitariste. La basse est finalement assurée par Raphaël (Tales Of Blood). En Mars 2006, le line-up semble être stable mais Tarik remplacera Seddik en 2007. Le premier EP, "Chaos Unleashed", sort en 2008 avec un nouveau bassiste, Lionel, arrivé lui aussi en 2007. En Septembre 2010, Emilie quitte le groupe et est remplacée par Brice. L'album "Toxic Waste Blues" en Novembre 2015 via GreyveStorm Productions. La même année, Thomas arrive à la basse.

Discographie :

2008 : "Chaos Unleashed" (EP)
2015 : "Toxic Waste Blues"


Les chroniques


"Toxic Waste Blues"
Note : 15,5/20

"Mieux vaut tard que jamais" est la locution qui introduirait le mieux cette chronique. Formé en 2005 par Rachid à la Batterie et Emilie au chant, le groupe parisien aura mis 10 ans avant de publier son premier album intitulé "Toxic Waste Blues". Processus d'écriture long, changement de line-up déstabilisant la bonne progression du groupe, de nombreux éléments, corrosifs ou non, ont constamment repoussé la venue au jour de cet album de ce death / thrash vindicatif et débordant d'énergie, qui peut rappeler, dans l'intention, des groupes comme Loudblast, Yyrkoon ou Overkill.

Première sortie du label GreyveStorm Productions, "Toxic Waste Blues" des Corrosive Elements frappe là où ça fait mal et sans avertissement. "Burn The Preachers", "Warpath" et "Destructive Cult" sont les plus violents représentants de cet album coloré qui ne fait pas que botter des culs sans réfléchir. Très étudiés et dotés d'une assise mélodique hors-pair, les morceaux renferment de nombreux petits détails imperceptibles aux premières écoutes et qui allongent la durée de vie de "Toxic Waste Blues".

Certains titres sont particulièrement accrocheurs : "A Premium Carnage" bute avec ses riff thrash détonants et ses chœurs à la Exodus et son break mid-tempo mélodique ; "He Dwells In The Abyss", inspiré de Lovecraft (on ne parlera pas de son intro ridicule aux "Ia! Ia!" ratés, qui font plus "Bal Masqué" qu'autre chose...) marque par son travail vocal, son groove et son solo de guitare étrange ; "Misanthropy" et son petit côté rock'n'roll ou encore le très Pantera "Oppression".

Si vous aimez la basse, vous allez être servis, m'sieurs dames. Eclatante, ronde, virtuose, elle en met plein les mirettes. Lionel Gendre, qui ne fait plus partie du groupe à l'heure actuelle, délivre des plans prodigieux de mélodie et de dextérité. Toujours placées intelligemment, ses interventions sont bavardes mais justes, elles développent l'accroche et la musicalité des chansons. Avec un son situé entre Steve Harris pour le claquement et D. D. Verni pour la saturation, dans un style à la croisée de Steve Digiorgio et D. D. Verni, encore, la basse de Lionel est la grande gagnante de cet album.

Autre grande qualité, les soli de guitares, nombreux, font preuve d'une grande recherche mélodique. L'écriture est fine, pertinente et très poussée. Donc, pas de shred, pas de démonstration ni de note inutile, les guitaristes Tarik et Yves n'ont pas besoin d'effets de style pour en mettre plein la vue. Il est plus difficile de convaincre par la justesse, la mesure et l'intelligence de jeu que par l'avalanche de notes et CE se démarque avec brio de la masse par cet aspect.

Seul gros défaut, un horrible effet sur la voix, la rendant robotique et distante comme une voix de répondeur téléphonique, qui gâche tout et surtout, ne permet aucunement d'apprécier la performance réelle de Brice, remplaçant Emilie. Déjà qu'elle est mixée un peu en retrait, cette bourde monumentale est impardonnable pour un album à la production (enregistrement artisanal et mastering géré par le magicien Dan Swanö) très convaincante dans son ensemble.

"Toxic Waste Blues" est un bon album de metal extrême, véloce et frais dans son intention, même s'il ne révolutionne pas l'univers. Ses qualités instrumentales et sa fougue lui valent une grande force de persuasion. Corrosive Elements a eu raison de persévérer. Heureusement, d'autres albums verront le jour rapidement si le public le veut. En tout cas, voilà un groupe qui n'a pas dit son dernier mot.


Man Of Shadows
Décembre 2015




"The New Reign"
Note : 15/20

Premier MCD 5 titres pour les Parisiens de Corrosive Elements aux sonorités "old school". En effet, le groupe pratique un "death 'n' Roll" (dixit la biographie) au fort relent de Napalm Death, Entombed, Sepultura époque "Beneath The Remains" ou encore Obituary. Après une intro toute classique, stressante et acide à souhait, l'E.P démarre efficacement avec "We All Bleed Red", et effectivement ce titre nous rappelle au bon vieux souvenir où la scène Floridienne de Tampa dominait le metal extrême, le groupe d'ailleurs y met sa p'tite dose d'originalité en y proposant certains plans de basse slappée. Le tempo est enlevé et nous pousse allégrement à secouer nos têtes chevelues. Le chant est bien gras, assez étonnant quand on sait que c'est une jeune demoiselle qui s'occupe de vocaux. S'engouffrant dans cette nouvelle vague de demoiselles qui ose le chant brutal (Skumring de Malsain, Sina Niklas d'Orphan Hate, Britta Görtz de Cripper) elle montre une aisance certaine avec les cris gluturaux mais peut aussi se faire plus rock 'n' roll, notamment sur la suite du CD avec le titre "Losers". "Chaos Unleashed" suit et continue à tracer son sillage sans vaccillé dans le death "old school", avec une mention speciale pour la ligne de basse, assez impressionnante au point de vue mélodique, Lionel ayant dû ardament écouter Tony Choy de Cynic et d'Atheist. "Losers", cité auparavant, lorgne plutôt vers le côté rock death que prône le Napalm Death d'aujourd 'hui, les parties de chant clair d'Emilie amenant alors une fraîcheur bienvenue et groovissante. "Force Fed Lies" finit le travail efficacement, son refrain mi tempo donnant un aperçu plus core du groupe. On notera donc le très bon niveau de ce jeune groupe, les guitares se livrant inlassablement un question réponse de haut vol, une batterie efficacement fidéle à la puissance des anciens, une basse techniquement originale, un chant féminin pas dépourvu de coucougniettes (...) ainsi qu'une prod' assuré par François Ugarte (bassiste de Pitbulls In The Nursery), puissante et tout à fait en adéquation avec le style annoncé. L'album "Toxic Waste Blues" dont la sortie est prévue pour 2009 devrait, si son contenu est aussi efficace, faire décoller la belle surprise qu'est Corrosive Elements.


Lole
Septembre 2008


Conclusion
L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.corrosiveelements.com