Le groupe
Biographie :

"En Angleterre, fut un temps où on brandissait des corbeaux morts pour propager la rumeur d’un désastre", voilà comment commence la bio officielle. Pour les faits, le groupe est né en 2010 et propage quant à lui un noise-rock couplé à un post-hardcore. "Terrain blanc", leur premier album, sort dès l’année suivante, leur permettant de jouer au Festival des Vieilles Charrues en 2012 et d’apparaître sur le split "The Meeting Point" aux côtés de Volte Face. En 2014, le second album voit le jour, "Hit The Head", puis un troisième en 2016, "Kind Words".

Discographie :

2010 : "Terrain Blanc"
2014 : "Hit The Head"
2016 : "Kind Words"


La chronique


Le rédac’ en chef, il doit faire des 360 sur sa chaise de bureau en attendant que je ponde une chronique depuis X mois. Pas que ce soit un manque de volonté mais quand votre quotidien se résume à manger travailler dormir (et chier de temps en temps) c’est compliqué. D’autant plus que le peu de fois où j’ai voulu me pencher sur un opus il ne m’a guère inspiré (la chronique en est toujours à l’introduction) - Non je ne donnerai pas de nom.

J’ai un peu de temps et un autre skeud en attente, la pochette est noire, la bio aussi, voici Corbeaux. Ah ben voilà un truc qui donne envie d’écrire ! Le son est cradingue juste ce qu’il faut, comme un live dans une salle à l’acoustique bandante. Le groupe décrit lui-même sa musique comme un post-tous les styles de musiques aux guitares saturées, et il a raison. "Kind Words" fonctionne comme un shooter de 15 liquides différents. Toutes les saveurs explosent les unes après les autres, parfois en même temps, pour un résultat dense et obsédant.

Les morceaux se partagent entre carnage auditif décapant et accalmies torturées ou sournoises. Clairement, l’herbe n’est pas verte sous l’arbre des corbeaux et l’optimisme ne fait même pas partie de leur vocabulaire. Un mathcore à tendances noise qui n’oublie pas cependant de nous servir quelques riffs endiablés (celui de "Helena markos" est sublime, pour dire, Gameness aurait pu nous le pondre). La basse overdrive et la guitare viennent aussi salir le tableau dépeint par la bête noire pour ne laisser place qu’à quelques cordes claires pissant du gris dans du noir. La batterie, elle, pose le cadre, un cadre en plomb, lourd, solide et froid. Le chant, quant à lui, joue le rôle de vernis, il sublime la musique en apportant de la spontanéité et du relief.

Ca faisait longtemps qu’un groupe français ne m’avait pas rappelé cette musique que l’on affectionne tant. Celle des groupes underground, qui nous prennent les tripes sur un skeud enregistré avec le coeur ou sur un live dans le sous-sol d’un bar. Ces mecs sont possédés par leur musique, et ils ont un certain talent pour vous envoûter avec.


Kévin
Mars 2017


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.corbeauxrock.com