Deux ans après leur premier LP ("Recursive Definitions Of Suppuration"), les Suédois de Consumption sont de retour avec un nouvel album de derrière les fagots, "Necrotic Lust", qui sort sur le label néerlandais Hammerheart Records.

Comme l’illustre parfaitement la pochette signée de la main du graphiste colombien Julian F. Mora, le trio scandinave reste fidèle aux sonorités brutal death / grind traditionnelles auxquelles il nous avait habitués et qui étaient déjà la marque de fabrique de son premier album. Dès les premières notes du morceau qui ouvre les hostilités ("Suffering Divine"), l’analogie que l’on peut aisément dresser entre ce disque et le légendaire "Necroticism : Descanting The Insalubrious" (1991) apparaît comme une évidence. Fans de Carcass, apprêtez-vous à être propulsés plus de trente ans en arrière ! D’un point de vue purement musical, les membres de Consumption semblent en effet avoir beaucoup écouté Carcass et y puisent même l’essentiel de leur inspiration. Les borborygmes du vocaliste Håkan Stuvemark sont objectivement très proches de ceux de Jeff Walker, lequel est d’ailleurs en guest sur le titre "Ground Into Ash And Coal". Cela n’est évidemment pas le fruit du hasard tant le son de Consumption porte la marque des dieux du death / grind britannique.

Que ce soit du point de vue des soli ou des riffs, les morceaux qui composent ce "Necrotic Lust" lorgnent parfois du côté des débuts d’Entombed mais se rapprochent tout de même davantage du Carcass d’après "Symphonies Of Sickness". Voix d’outre-tombe, soli virtuoses et riffs diaboliques forment la règle de trois de cet album placé sous le signe du death metal à tendance grindcore de l’orée des années 90. Une des particularités de l’album est que chaque morceau commence par un extrait sonore de film d’horreur. Pas très original, me direz-vous ? Certes, mais c’est quand même diablement efficace ! Tout au long de l’album qui dure tout de même près d’une heure, l’intensité ne redescend jamais jusqu’à l’orgasme sonore avec les trois titres bonus qui clôturent l’album.

Même si l’originalité n’est pas forcément au rendez-vous, on ne peut que saluter la performance que représente ce nouveau LP. D’ailleurs, on est tout de suite frappé par la qualité de la production. Pour conclure, on peut dire que "Necrotic Lust" place la barre encore plus haut que son prédecesseur "Recursive Definitions Of Suppuration". Plus que jamais, la Suède peut être fière de sa scène metal !

Fondé tout récemment en Suède courant 2020, Consumption est un groupe de death metal à l’ancienne formé de deux musiciens aguérris, à savoir Hakan Stuvemak (Wombbath, Skineater, etc) et John Skäre (Defiatory, etc). Comme le laisse supposer le titre de leur premier album ("Recursive Definitions Of Suppuration") qui est sorti le 15 Septembre 2020 sur le label mexicain Iron, blood and death corporation, le duo suédois est fortement inspiré par les débuts de Carcass, groupe dont il revendique l’héritage direct.

En effet, on a parfois l’impression de réécouter l’album des Anglais sorti en 1991, "Necroticism : Descanting The Insalubrious". C’est en effet un mix de grind et de death old school que proposent les Suédois. La boucherie commence dès les premiers accords du morceau "Fermented Tissue" qui ouvre l’album. Riffs façon death scandinave à la Unleashed ou Entombed et blasts typiquement grindcore sont au programme de ce titre dans lequel on peut même entendre quelques soli rappelant la grande époque de Carcass. Le morceau suivant, "Infectus Exteriorisation", continue sur le même registre à mi-chemin entre death metal et grind rappelant l’âge d’or de ce style qui a connu son heure de gloire au début des années 90. Avec "Suppuration", le groupe persiste et signe, se rapprochant encore un peu plus du grind à l’instar d’un groupe comme Haemorrage. La voix d’outre-tombe du vocaliste Hakan Stuvemak colle parfaitement à l’ambiance apocalyptique de cet album parcouru par des riffs incisifs. Au fur et à mesure que l’on avance dans la tracklist de ce disque, l’ensemble devient de plus en plus radical, ne laissant aucun répit à l’auditeur, comme en témoignent des morceaux jusqu’au-boutistes comme "Consumption" ou "Fragmentum".

En guise de conclusion, le titre "Ictus Cordis" enfonce le clou et clôture ce disque brutal à souhait mais frôlant la perfection du point de vue de la production. Malgré une approche des plus classiques voire anachronique, "Recursive Definitions Of Suppuration" est un disque de grande qualité à conseiller à tous les fans d’Entombed et de Carcass. Ultime !