Le groupe
Biographie :

Communic est un groupe de heavy / power progressif norvégien formé en 2003 et actuellement composé de : Erik Mortensen (basse / ex-Clairvoya, ex-Ingermanland), Tor Atle Andersen (batterie / Opus Forgotten, ex-Apostasy, ex-Scariot) et Oddleif Stensland (guitare, chant / ex-Clairvoya, ex-Ingermanland, ex-Scariot). Communic sort son premier album, "Conspiracy In Mind", en Février 2005 chez Nuclear Blast, suivi de "Waves Of Visual Decay" en Mai 2006, de "Payment Of Existence" en Mai 2008, de "The Bottom Deep" en Juillet 2011, de "Where Echoes Gather" en Octobre 2017 chez AFM Records, et de "Hiding From The World" en Novembre 2020.

Discographie :

2005 : "Conspiracy In Mind"
2006 : "Waves Of Visual Decay"
2008 : "Payment Of Existence"
2011 : "The Bottom Deep"
2017 : "Where Echoes Gather"
2020 : "Hiding From The World"


Les chroniques


"Hiding From The World"
Note : 15/20

Cette fois, il n'aura pas fallu six ans à Communic pour sortir un nouvel album et "Hiding From The World" arrive trois ans après "Where Echoes Gather" donc soit le groupe était inspiré soit les étoiles étaient un peu plus alignées. En tout cas, pour ceux qui auraient loupé les précédents albums, Communic pratique ce que l'on pourrait appeler du power progressif.

Des influences progressives qui se montrent dès "Plunder Of Thoughts" qui ouvre l'album avec huit bonnes minutes au compteur et des lignes de chant qui sonneraient presque orientales au milieu de ces riffs quasiment thrash ! Bref, une fois de plus on a une bonne dose de puissance mêlée aux sonorités progressives et des morceaux à tiroirs qui savent durcir un peu le ton quand c'est nécessaire. Communic a essuyé plusieurs comparaisons à Nevermore comme je le disais déjà dans mes précédentes chroniques, ne serait-ce que par le chant d'Oddleif Stensland qui rappelle celui de Warrel Dane (pas le moindre des compliments d'ailleurs). Si cette comparaison n'est pas injustifiée et qu'elle permet de savoir à peu près ce que fait Communic, ne vous limitez pas à elle pour autant et penchez-vous sur les albums du groupe. Parce que mine de rien celui-ci a autre chose à proposer et développe toujours un peu plus son univers à chaque album. D'ailleurs, il y a carrément des blasts pour terminer ce premier morceau en guise de petite surprise ! Comme le veut la tradition dans le metal progressif, tous les morceaux sont assez longs et vont en général de sept à neuf minutes. Globalement, j'ai l'impression que Communic nous livre cette fois un album un peu plus puissant et un peu plus nerveux même s'il ne dépaysera pas les amateurs du groupe. Entre ces petits blasts à la fin de "Plunder Of Thoughts" ou les riffs quasiment thrash qui se font entendre plus d'une fois avec quelques bons tapis de double grosse caisse pour encore épicer le tout. En tout cas, on retrouve toujours le savoir-faire de Communic qui fait que même si "Hiding From The World" balance plusieurs morceaux de dix minutes, le groupe ne nous perd jamais et arrive à garder notre attention.

C'est très facile de faire des morceaux longs qui finissent par endormir tout le monde, il faut un certain savoir-faire en termes de composition pour balancer de telles briques sans jamais faire perdre de l'intérêt et Communic y arrive assez facilement sur ce nouvel album. Entre les changement de rythmes et d'ambiances, il y a déjà de quoi faire mais comme je le disais, ce nouvel album bénéficie en plus d'une bonne dose de puissance qui lui donne une patate qui rend le tout assez accrocheur. Le début de "Face In The Crowd" pourrait presque faire penser à du Testament avec ces riffs bien thrash et ces gros tapis de double, et des blasts viennent une fois de plus se faire entendre plusieurs fois là où ne les attend pas ! Sans jamais devenir violent non plus, on se rend compte que Communic a quand même durci le ton sur "Hiding From The World" et ce visage plus thrash et plus méchant leur va bien. D'autant que tout ça cohabite bien avec l'autre facette plus progressive et mélodique du groupe et permet à ces huit nouveaux morceaux d'être assez efficaces malgré leur longueur. "Scavengers Await" montre lui aussi une agressivité plus marquée et envoie de bons gros riffs bulldozer pendant sept minutes. L'album se ferme avec dix minutes de "Forgotten" qui apporte un côté plus dramatique et une ambiance plus mélancolique avec quelque soli tout en feeling. D'ailleurs, comme d'habitude, si l'on sent que le niveau technique est assez élevé avec certains contretemps bien brise-nuque, le groupe ne s'en sert jamais pour en mettre plein la vue et garde l'efficacité en ligne de mire.

Communic nous revient donc avec un nouvel album un peu plus agressif et puissant que son prédécesseur mais toujours garni de mélodies accrocheuses ou poignantes. Malgré la longue durée des morceaux, le groupe arrive à nous tenir en haleine tout du long et ce regain de puissance permet à "Hiding From The World" d'être efficace de bout en bout.


Murderworks
Décembre 2020




"Where Echoes Gather"
Note : 15/20

Si votre mémoire est bonne, vous devez vous souvenir que nous avions parlé de "The Bottom Deep" de Communic en 2011. Sachez que le groupe est enfin de retour avec "Where Echoes Gather" et que les ressemblances avec Nevermore sont toujours d'actualité.

On retrouve donc évidemment ce chant proche de celui du regretté Warrel Dane et des sonorités proches de Nevermore mais le groupe a toujours sa patte qui fait que l'on pardonne aisément ces influences facilement perceptibles. Globalement, Communic emprunte une voie plus progressive et heavy, là où Nevermore n'hésitait pas à faire parler la poudre du thrash. On remarque que le groupe aime toujours autant les morceaux longs puisque en dehors des quatre premiers titres qui visent les quatre ou cinq minutes les autres flirtent plus avec les huit minutes et prennent plus le temps d'installer leurs ambiances. Quelques petites baisses d'inspiration tout de même, notamment sur la power ballade "Moondance" qui s'étale sur neuf minutes sans connaître beaucoup de variations et qui finit donc par lasser faute de mélodies suffisamment percutantes pour tenir sur une aussi longue durée. "Where History Lives" rattrape le coup en durcissant un peu le ton et balançant des riffs plus méchants sur fond de double grosse caisse et "Black Flag Of Hate" part justement dans le thrash histoire de redonner là aussi un peu de patate à l'ensemble qui commençait un peu à s'enliser. Globalement, la deuxième partie de l'album est plus inspirée et efficace que la première qui contient des morceaux certes bons mais moins riches et profonds que ceux qui vont les suivre. En tout cas Communic se fait plaisir puisque plusieurs morceaux sont en deux parties et que l'on sent que les membres se sont lâchés sur le concept et ont bossé pour fournir un ensemble riche et complexe.

Comme tout album sentant le prog, les structures sont changeantes, les cassures rythmiques sont légion et plusieurs styles de metal s'entrecroisent sur "Where Echoes Gather" qui pousse la personnalité de Communic encore un peu plus loin. Le groupe fait son petit bonhomme de chemin tranquillement sans faire de vagues et évolue toujours un peu plus d'album en album, on sent que la même recette est reprise mais le groupe la peaufine toujours un peu plus. Cette fois, Communic a été ambitieux puisque "Where Echoes Gather" est un album concept et que l'exercice est toujours assez compliqué. Pour le coup, c'est plutôt réussi et malgré la légère différence d'impact entre la première partie de l'album et la seconde, on passe un bon moment dans l'ensemble. Le côté plus sombre que la plupart des groupes de prog est agréable aussi, d'autant que Communic arrive à rester mélodique et sait installer une ambiance plus lourde et dure sans forcément sortir les gros riffs de bûcheron. Alors oui, comme je le disais, les influences Nevermore se font encore sentir mais premièrement c'est loin d'être la pire et deuxièmement le groupe n'existe plus et on est loin de la pompe intégrale.

Nouvel album pour Communic qui ne dépaysera personne mais qui prouve que le groupe solide. "Where Echoes Gather" arrive à tenir l'exercice du concept album malgré une deuxième moitié plus prenante que la première.


Murderworks
Mai 2018




"The Bottom Deep"
Note : 14/20

Si vous avez suivi les dernières infos vous devez savoir que Van Williams et Jeff Loomis ne font plus partie du groupe, et quand on sait ce qu'ils apportaient au groupe on est en droit de se demander si le groupe va réussir à s'en relever. Si tout ça vous chagrine je vous conseille de jeter une oreille sur l'album qui m'occupe aujourd'hui, à savoir "The Bottom Deep" de Communic qui a été déniché par Nuclear Blast en 2005.

Si j'ai introduit ma chronique de cette façon ce n'est pas un hasard, le groupe a été comparé à Nevermore un nombre incalculable de fois. Et à l'écoute de l'album on comprend tout de suite pourquoi, rien que la voix du chanteur fait sérieusement penser à celle de Warren Dane. On se demande presque parfois si ce n'est pas lui qui chante sur l'album en ayant fait quelques ajustements pour coller à la musique du groupe, mais non c'est bien Oddleif Stensland qui chante. Musicalement aussi on est assez proche de Nevermore tout en étant loin du plagiat, mais Communic joue effectivement dans la même cour. Je ne veux pas passez pour un opportuniste ou un carriériste mais il y a une place à prendre pour Communic qui est assez injustement ignoré du public (le mot est peut-être un peu fort, mais disons qu'ils se font assez discrets).

Parce que oui leur musique est bonne, et oui Communic a quelque chose bien à lui à proposer sans avoir besoin de pomper son grand frère. Peut-être que ces incessantes comparaisons ont fait du mal à la carrière du groupe, les gens ne voyant qu'un clone sans intérêt en eux. Si c'est le cas je vous suggère de vous pencher sur leur musique, vous pourriez être surpris d'entendre ce qu'ils ont dans leur besace. Je trouve que Communic a une approche plus mélodique et que les riffs ne sont pas aussi rentre-dedans que chez Nevermore. Par contre l'autre point commun c'est qu'ils font eux aussi des morceaux assez longs, la plupart flirtant avec les 6 ou 7 minutes.

En fait Communic est l'exemple type du groupe qui ne cache pas ses influences mais qui a su les digérer et se les approprier pour pondre des albums personnels, même si je sais pertinemment que la voix d'Oddleif Stensland vraiment très proche de celle de Warrel Dane va en rebuter plus d'un. Premièrement ceux qui n'ont jamais aimé la voix du dit Warrel Dane, et deuxièmement ceux qui vont se dire qu'il ne s'est pas foulé en reprenant la voix de son père spirituel. Ce serait dommage de s'arrêter là, déjà parce que les morceaux de Communic sont vraiment bons et apportent une touche plus progressive que Nevermore. Et ensuite parce que deux bons groupes c'est quand même mieux qu'un seul non ?

Autre différence marquée chez Communic, le côté plus mélodique renforce l'impact immédiat des morceaux et rend le tout peut-être plus facilement assimilable. Loin d'être un défaut même si c'est perçu comme tel par les métalleux, ce côté un poil plus catchy doit permettre au groupe d'accrocher les gens plus facilement en live en tout cas. Mais j'insiste, ce n'est pas de la pop ! Disons que Communic part moins dans des passages très techniques ou construits de façon peu orthodoxe comme aime le faire Jeff Loomis, les cassures rythmiques sont bien là mais moins nombreuses. En résulte de très beaux passages comme par exemple dans le troisième titre de l'album "Flood River Blood", sorte de power ballade qui là aussi devrait faire un carton en live. Par contre là pour le coup le riff du refrain aurait pu être pondu par Loomis, mais bon ça n'arrive pas qu'à Communic.

Bref le groupe est clairement inspiré par Nevermore mais je ne trouve pas ça trop rédhibitoire dans leur cas, et cela n'empêche pas ce "The Bottom Deep" d'être un bon cru. Le coup d'oreille ne vous coûtera pas grand chose et pourrait vous faire découvrir un émule de votre groupe préféré qui pourrait sûrement vous faire passer lui aussi de bons moments. Et ne vous fiez pas à l'impression de plagiat que la voix pourrait vous donner, allez plus loin et plongez vous dans la musique qui tout en restant proche sait apporter le petit plus Communic.


Murderworks
Juin 2011


Conclusion
Le site officiel : www.communic.org