Lorsque j'ai reçu le nouvel album de Coltsblood, ce qui m'a intrigué au premier abord, c'est l'artwork. Il semble fait à la main, presque comme le dessin d'un détraqué. Puis j'ai vu qu'il s'agissait de l'oeuvre d'Eric C Harrison, et j'ai compris que cet album allait être très intéressant. Formé en 2010, le groupe s'articule autour de John (batteur en 2010 puis finalement chanteur / bassiste), Jem (guitariste depuis 2010) et Jay (batteur depuis 2014) qui n'ont qu'un seul et unique but : poser un voile de ténèbres sur notre vie. S'il faut attendre 2013 pour que la première démo voie le jour, le premier album sort un an plus tard après un split avec Crypt Lurker, et avant un autre split avec Horse Latitudes et Ommadon. Si ce premier jet est couronné d'un succès plutôt underground, il permet au groupe de se motiver à enregistrer un album live puis son deuxième CD, "Ascending Into Shimmering Darkness", qui sort le 21 Avril 2017. Si vous aimez le power metal qui parle des épopées glorieuses d'un chevalier sans nom, alors vous allez être surpris par le mélange doom / sludge / death des Anglais !
"Ascending Into Shimmering Darkness", le premier extrait et titre éponyme jouera sur l'aspect lourd et lointain des riffs. Si le tempo est extrêmement lent, il est réellement efficace et la composition ne souffre d'aucune longueur. La guitare lead est perçante, alors que le chant est profond, le tout sur une rythmique sous-accordée comme on les aime. La rythmique accèlerera brusquement avec "Mortal Wound", le deuxième titre, qui axera sa composition sur les harmoniques sans négocier l'aspect pachydermique que le groupe maîtrise à la perfection. Le mix permet à chaque instrument de trouver sa place sur un son gras au possible. Si "The Legend Of Abhartach" démarre avec un son clair et lancinant, rassurez-vous. L'univers du groupe reprendra bien vite sa place avec la dose de saturation nécessaire, mais en gardant la dimension douloureuse de la musique. "Ever Increasing Circles" aura à peine besoin d'augmenter la cadence pour que ce titre double sa durée, avec une batterie omniprésente et une guitare lead qui jouera sans conteste sur les sonorités dérangeantes du doom, alors que "The Final Winter" débutera sur une introduction acoustique avant d'engager les hostilités pour le dernier titre. Encore une fois, la voix profonde et imposante de John renforcera le sentiment d'écrasement que l'on ressent à l'écoute du groupe.
Relativement nouveau sur la scène metal anglaise, ce n'est pas pour autant que Coltsblood n'est pas un futur poids lourd. Les bases du doom / death ayant été créées en Angleterre, il me semble légitime de dire que ce groupe les a parfaitement intégrées et a même pris le risque de les doubler d'influences sludge bienvenues ! Si vous souhaitez accompagner votre bière d'une ballade hypnotique, alors vous savez quoi faire !
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